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rons quelqu'admiration à ces terrasses qui couronnent le faîte de chaque maison, comme dans les villes d'Orient. Le soir on y prend le frais, et on y cultive des orangers, des citronniers et des fleurs, qui, à Gênes, sont de toutes les saisons. Quelques-unes de ces terrasses, construites au niveau des appartemens, pavées du même marbre, décorées des mêmes plantes, et, de nuit, éclairées de la même lumière, paraissent en être la continuation; seulement, si vous levez la tête, au lieu de la dorure et de la peinture du plafond, vous apercevez les étoiles. Ensuivant la rue de la Lanterne, qui s'offre à nous au sortir du palais Doria, nous passons devant la carrière d'où l'on tire les pierres, qui garnissent le rivage de la mer en dehors des remparts, et arrêtent l'impétuosité des flots. Bientôt nous atteignons la lanterne, élevée sur un roc, et qui projette son ombre dans la mer. Cette lanterne ou phare (Pl. 259) est une tour élevée qui faisait partie du fort que Louis XII ordonna de construire à Gênes. De ce point culminant nous pouvons saisir un autre aspect de la ville. A notre gauche s'élèvel'hôpital militaire, et au delà de l'église Saint-Théodore. A droite, sur l'autre rive, nous voyon's Sainte-Marie-des-Grâces, tandis que l'ancien môle nous oppose sa jetée menaçante au fond de ce tableau s'élève la colline, sur les flancs de laquelle les murs de Gênes se déroulent en replis irréguliers.

Il nous reste à citer quelques merveilles secondaires de la ville; car maintenant nous avons fait amplement la part des plus importantes. Nous conduirons d'abord le lecteur au théâtre Charles Félix, car, suivant le not d'un voyageur, il faut avant tout, examiner dans les villes d'Italie

les théâtres, les femmes et les églises. Le théâtre Charle-Félix frappe d'abord l'attention par la noble simplicité de sa décoration extérieure, par la richesse de ses marbres et de ses principaux escaliers : la salle rivalise avec les plus belles de l'Europe. Croyez moi; dans ce lieu de plaisir, après avoir payé le droit d'entrée, égal pour tous, achetez, suivant l'usage italien, la clef d'une loge; puis parcourant des yeux et la scène et la salle du spectacle, vous emporterez à la fois l'idée du talent des acteurs et celle de l'aspect général que présente la société de Gênes. Cette ville posséde deux autres théâtres, celui de SaintAugustin, où l'on joue la comédie, et le théâtre de la Cour, ordinairement fermé.

Rendons-nous maintenant à la Loggia. Les Génois appellent la Loggia de' Banchi, un bel azzardo, un heureux hasard. Cet édifice, qui justifie ce mot par la hardiesse de sa voûte, fut construit primitivement pour les négocians de Gènes; mais il n'a plus aujourd'hui son ancienne destination; il sert de promenade publique et de lieu de rendez-vous.

Sur la place qui s'étend au devant de la Loggia (Pl. 265), on aperçoit l'église Saint-Pierre-des- Banquiers. Ce monument, dans l'intérieur duquel on parvient par un long escalier, date du dixième siècle. Brûlé en 1398, il fut rebâti deux siècles plus tard, à la suite d'une peste, dont les Génois attribuérent la délivrance à l'intercession de la Vierge. Aussi le culte de la reine du ciel est-il particulièrement célébré en cet endroit.

Une autre église, bien plus remarquable encore, est celle de Sainte-Marie de Carignan (Pl. 266). Sa construction fut exécutée aux frais d'un noble Génois de la famille Sauli. Ce n'est pas

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