Lettres spirituelles, Volume 3

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Page 478 - Le fantôme du monde va s'évanouir ; cette vaine décoration disparaîtra bientôt ; l'heure vient, elle approche, la voilà qui s'avance, nous y touchons déjà, le charme se rompt ; nos yeux vont s'ouvrir ; nous ne verrons plus que l'éternelle vérité. Dieu jugera sa créature ingrate. Tous ces insensés qui passent pour sages seront convaincus de folie...
Page 272 - C'est une espèce de nécessité où vous mettez Dieu de vous traiter ainsi. Allassiez-vous au bout du monde , vous trouveriez les mêmes peines, et vous n'échapperiez pas à la jalousie de Dieu, qui veut confondre la vôtre en la démasquant. Vous porteriez partout la plaie envenimée de votre cœur. Vous fuiriez en vain comme Jonas ; la tempête vous engloutiroit.
Page 235 - Dieu , et faites-vous taire. Hors de la paix , point de fidélité véritable. Dès que vous mettez un os hors de sa place , il ne cesse point de vous causer de la douleur : mais remettez-le, vous êtes d'abord en repos. La paix est pour vous le signe de la fidélité. Qui est-ce qui a résisté à Dieu , et qui a eu la paix (a)?
Page 482 - Qu'importe que l'imagination s'égare , et que l'esprit même s'échappe en mille folles pensées, pourvu que la volonté ne s'écarte point, et qu'on revienne doucement à Dieu sans s'inquiéter, toutes les fois qu'on s'aperçoit de sa distraction? Pourvu que vous demeuriez dans cette conduite douce et simple , vos distractions mêmes se tourneront à profit, et vous en éprouverez l'utilité dans la suite, quoique Dieu la cache d'abord. La...
Page 508 - ... personnes peu éclairées, et qui vous tromperont en se trompant ellesmêmes. Cherchez , selon toute la lumière que Dieu vous donne , le juste milieu ; apportez-y le même soin qu'un homme sage emploie à choisir le meilleur avocat et le meilleur médecin. Ce sera alors que vous pourrez demeurer en paix , et vous confier humblement à la bonté de Dieu , qui ne permettra pas que vous demeuriez toujours dans l'égarement , supposé que vous vous égariez. Mais faudra-t-il , direz-vous , passer...
Page 473 - JE rends grâces à Dieu , monsieur , de la crainte qu'il vous donne de quitter le mal sans faire le bien. Cette crainte, qu'il imprime dans votre cœur, sera le solide fondement de son ouvrage. Outre que vous ne sauriez jamais de suite , du tempérament dont vous êtes , vous soutenir contre le mal , que par une fervente pratique du bien ; d'ailleurs vous seriez le plus malheureux de tous les hommes , si vous entrepreniez de vaincre vos passions sans vous unir étroitement à Dieu dans ce combat....
Page 158 - seul obstacle que je crains : je ne me défie que de vous. Laissez tomber toutes vos pensées de doute et de scrupule ; laissez-les bruire dans votre imagination , comme des mouches dans une ruche : si vous les excitez, elles s'irriteront, et vous feront beaucoup de mal ; si vous les laissez sans y mettre la main , vous n'en aurez que le bourdonnement et la peur. Accoutumez-vous à demeurer en paix dans votre fond, malgré votre imagination agitée.
Page 544 - Comme il n'attend la perfection d'aucune créature, il n'est jamais mécompté en rien. Il aime Dieu et ses dons en chaque créature, suivant le degré de bonté de chacune. Il aime moins ce qui est moins bon; il aime mieux ce qui est meilleur : il aime tout, parce qu'il n'ya rien qui n'ait quelque petit bien qui est le don de Dieu , et que les plus méchans , tandis qu'ils sont encore en cette vie, peuvent toujours devenir bons , et recevoir les dons qui leur manquent.
Page 530 - ... poussé à bout par la douleur, ou avec la paix de votre amour et de la confiance en vos éternelles bontés. L'impatience ne délivre d'aucun mal ; au contraire , c'est un mal très-cuisant que l'on ajoute à tous les autres pour s'accabler.
Page 129 - ... de vous-même : voilà le fond de vos scrupules. Vous en pouvez découvrir le fond par votre tranquillité sur les fautes d'autrui. Si vous ne regardiez que Dieu seul et sa gloire , vous auriez autant de délicatesse et de vivacité sur les fautes d'autrui que sur les vôtres. Mais c'est le moi qui vous rend si vive et si délicate. Vous voulez que Dieu , aussi bien que les hommes...

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