XXXIX. L'Alouette et ses petits, avec le Maître d'un champ. Ne t'attends qu'à toi seul: c'est un commun proverbe. Voici comme Ésope le mit En crédit. Les alouettes font leur nid Dans les blés quand ils sont en herbe, Que tout aime, et que tout pullule dans le monde, Tigres dans les forêts, alouettes aux champs. Avait laissé passer la moitié d'un printemps D'imiter la nature, et d'être mère encore. Pour voler et prendre l'essor, De mille soins divers l'alouette agitée Si le possesseur de ces champs Vient avec son fils, comme il viendra, dit-elle, Chacun de nous décampera. Sitôt que l'alouette eût quitté sa famille, Trouve en alarme sa couvée. L'un commence : Il a dit que, l'aurore levée, Ces blés ne devraient pas, dit-il être debout. Mon fils, allez chez nos parens Les prier de la même chose. L'épouvante est au nid plus forte que jamais. Il a dit ses parens, mère ! c'est à cette heure..... Non, mes enfans, dormez en paix : Ne bougeons de notre demeure. L'alouette eut raison, car personne ne vint. : Dès-lors que ce dessin fut su de l'alouette: Voletans, se culbutans, Délogèrent tous sans trompette. Votre goût a servi de règle à mon ouvrage : J'y tombe au moins mal que je puis. Enfin, si dans ces vers je ne plais et n'instruis, Il ne tient pas à moi; c'est toujours quelque chose. Comme la force est un point Dont je ne me pique point, Je tâche d'y tourner le vice en ridicule, La sotte vanité jointe avec l'envie, Deux pivots sur qui roule aujourd'hui notre vie : Qui voulut en grosseur au bœuf se rendre égal. La mouche à la fourmi; faisant de cet ouvrage Hommes, dieux, animaux, tout y fait quelque rôle. Un bûcheron perdit son gagne-pain, |