Une grenouille en soupirait. Sera l'exil de l'un; que l'autre le chassant Cette crainte était de bon sens. L'un des taureaux en leur demeure Hélas! on voit que de tout temps Les petits ont pâti des sottises des grands. XIV. L'Oiseau blessé d'une flèche. Mortellement atteint d'une flèche empennée Un oiseau déplorait sa triste destinée ; Faut-il contribuer à son propre malheur! Cruels humains! vous tirez de nos aîles Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié : Va-t-en, chétif insecte, excrément de la terre! C'est en ces mots que le lion Parlait un jour au moucheron. L'autre lui déclara la guerre : Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi Me fasse peur ni me soucie? Un bœuf est plus puissant que toi; A peine it achevait ces mots, Puis prend son temps, fond sur le cou Le quadrupède écume, et son œil étincèle: Est l'ouvrage d'un moucheron. Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle; La rage alors se trouve à son faîte montée. Quelle chose par là nous peut être enseignée? XVI. La Lice et sa compagne. Une lice étant sur son terme, Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant, Au bout de quelque temps sa compagne revient. 2 La lice lui demande encore une quinzaine : Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu'à peine. Ce second terme échu, l'autre lui redemande La lice cette fois montre les dents, et dit : Ses enfants étaient déjà forts. Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette: Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête, Il faut que l'on en vienne aux coups; Il faut plaider; il faut combattre. XVII. La Colombe et la Fourmi. L'autre exemple est tiré d'animaux plus petits. Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté, Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus: Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête. Le vilain retourne la tête : La colombe l'entend, part, et tire de long. |