39. Que la liberté de notre volonté se connoît sans preuve,
la seule expérience que nous en avons.
40. Que nous savons aussi très certainement que Dieu a
préordonné toutes choses.
41. Comment on peut accorder notre libre arbitre avec la
préordination divine.
42. Comment encore que nous ne voulions jamais faillir,
c'est néanmoins par notre volonté que nous faillons.
43. Que nous ne saurions faillir en ne jugeant que des cho-
ses que nous apercevons clairement et distinctement.
44. Que nous ne saurions que mal juger de ce que nous
n'apercevons pas clairement, bien que notre jugement puisse
être vrai, et que c'est souvent notre mémoire qui nous trompe.
45. Ce que c'est qu'une perception claire et distincte.
46. Qu'elle peut être claire sans être distincte, mais non au
contraire.
47. Que, pour ôter les préjugés de notre enfance, il faut
considérer ce qu'il y a de clair en chacune de nos premières
notions.
48. Que tout ce dont nous avons quelque notion est consi-
déré comme une chose ou comme une vérité : et le dénombre-
ment des choses.
49. Que les vérités ne peuvent ainsi être dénombrées, et
qu'il n'en est pas besoin.
50. Que toutes ces vérités peuvent être clairement aperçues,
de tous, à cause des préjugés.