Histoire de la littérature française sous le gouvernement de juillet, Volume 1

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Lecoffre, 1854 - France - 544 pages
 

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Popular passages

Page 454 - ... dérobé la vue, m'en rendait de moment en moment les détours plus visibles. En vain je m'attachais à ces croyances dernières comme un naufragé aux débris de son navire; en vain, épouvanté du vide inconnu dans lequel j'allais flotter, je me rejetais pour la dernière fois avec elles vers mon enfance, ma famille, mon pays, tout ce qui m'était cher et sacré; l'inflexible courant de ma pensée était plus fort...
Page 138 - Les genres et les règles ne sont point arbitraires : ils sont nés de la nature même ; l'art a seulement séparé ce que la nature a confondu ; il a choisi les plus beaux traits sans s'écarter de la ressemblance du modèle.
Page 141 - Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent * tous les empires, à qui seul appartient * la gloire, la majesté et l'indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles 'leçons.
Page 65 - Le véritable objet de ce livre est l'analyse d'un penchant, d'une passion, d'un vice même, et de tout le côté de l'âme que ce vice domine, et auquel il donne le ton, du côté languissant , oisif, attachant, secret et privé, mystérieux et furtif, rêveur jusqu'à la subtilité, tendre jusqu'à la mollesse, voluptueux enfin.
Page 80 - Au lieu de déplorer la mort des autres, grand prince, dorénavant je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte; heureux si, averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d'une voix qui tombe et d'une ardeur qui s'éteint...
Page 6 - C'est que la Liberté n'est pas une comtesse Du noble faubourg Saint-Germain, Une femme qu'un cri fait tomber en faiblesse. Qui met du blanc et du carmin : C'est une forte femme aux puissantes mamelles, A la voix rauque, aux durs appas, Qui, du brun sur la peau, du feu dans les prunelles, Agile et marchant à grands pas, Se plaît aux cris du peuple, aux sanglantes mêldcs, Aux longs roulements des tambours, A l'odeur de la poudre, aux lointaines volées Des cloches et des canons sourds...
Page 334 - Père ; car si , dans certaines circonstances , la prudence exige de les tolérer comme un moindre mal, de telles doctrines ne peuvent jamais être présentées par un catholique comme un bien ou comme une chose désirable Enfin, ce .qui a mis le comble à l'amertume du Saint-Père, est l'acte d...
Page 139 - Cet amour du laid qui nous a saisis, cette horreur de l'idéal, cette passion pour les bancroches, les culsde-jatte, les borgnes, les moricauds, les édentés; cette tendresse pour les verrues , les rides , les escarres , les formes triviales , sales , communes, sont une dépravation de l'esprit ; elle ne nous est pas donnée par cette nature dont on parle tant.
Page 79 - ... si, dans quelque vers qui, au premier abord, leur semblerait un peu dur ou négligé, il n'y aurait pas précisément une tentative, une intention d'harmonie particulière par allitération, assonance, etc.; ressources que notre poésie classique a trop ignorées, dont la poésie classique des...
Page 465 - ... noms. Tout était comme autrefois, excepté moi. Cette église, on y célébrait encore les saints mystères avec le même recueillement : ces champs, ces bois, ces fontaines, on allait encore au printemps les bénir; cette maison, on y élevait encore au jour marqué un autel de fleurs et de feuillage; ce curé qui m'avait enseigné la foi avait vieilli, mais il était toujours là, croyant toujours, et tout ce que j'aimais, tout ce qui m'entourait avait le même cœur, la même âme, le même...

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