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il faut nécessairement. « Il faut souffrir... Oui, il blanc, comme les Maures dans la race blan

est nécessaire de souffrir pour expier nos fautes.» FÉN.

commencent à s'approcher du noir.... Les Foi ne sont pas tout à fait noirs comme les négra Les hommes blafards sont différents des blan des noirs-nègres, des noirs-cafres, des basza des rouges, etc.» Voltaire a senti la même dit rence: « Le fleuve Zayre est bordé d'une mÀ tude innombrable de nègres.... Ensuite, si vo remontez à Sofala, à Quiloa, à Montbasa, à V linde, vous trouvez des noirs d'une espèce d rente de ceux de la Nigritie, des blancs et da bronzés.

Quand il faut implique une obligation, c'est avec on doit qu'il est facile à confondre. Il s'en distingue en ce qu'il marque, non pas un devoir proprement dit, mais une obligation de convenance ou d'utilité, en ce qu'il est l'expression d'un conseil plutôt que d'un précepte. Lorsqu'on ne fait pas ce qu'il faut, on est imprudent, on déplaît, on échoue dans ses démarches, on se prépare des regrets; lorsqu'on ne fait pas ce qu'on doit, on est coupable, on viole les règles Les idées accessoires de nègre se tirent de t de la religion, de la morale ou de l'honneur, on qui est particulier aux noirs de la Nigritie, ĉ. se prépare des remords. « Mentor disait à Télé- leur conformation, de leur naturel, et surto maque Il faut être toujours prêt à faire la de l'état servile où ils ont été réduits, du traf guerre, pour n'être jamais réduit au malheur de infâme et de l'usage inhumain qu'en ont faît le la faire.... Il ne faut s'attirer l'envie de per- Européens dans leurs colonies. Traiter comme sonne.... On doit se sacrifier pour rendre les nègre, faire travailler comme un nègre. « L'anter hommes bons et heureux. » FÉN. Pour réussir du testament du cardinal Albéroni propose de dans le gouvernement d'un royaume, il faut cultiver les terres espagnoles par des nègres.» savoir précisément quel est le but de la vie hu- | VOLT.« Sous Auguste, on regardait les Juifs di maine, et quelle fin on doit se proposer en gou-même œil que nous voyons les nègres, comme vernant les hommes. » ID.— Il faut hurler avec les une espèce d'hommes inférieure. » ID. « Antis loups (ACAD.); on doit révérer les choses saintes fois les Russes se vendaient eux-mêmes comme (MOL.). Il est avantageux, expédient, à propos les nègres. » ID. Mais noir est uniquement relati ou séant de faire ce qu'il faut; c'est un loi, une à la couleur. « On appelle cette partie de Madras action moralement bonne ou juste, de faire ce la Ville-Noire, parce qu'en effet les noirs y son qu'on doit. les plus nombreux. VOLT.« Il y a à Madagasca une grande quantité d'hommes de couleur olivitre ou basanée; ils proviennent apparemment d mélange des noirs et des blancs. » BUFF. lip raît qu'il y a autant de variétés dans la race de

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NÈGRE, NOIR. Nom donné aux hommes ou à la race des hommes qui sont couleur d'ébène, et la plupart originaires de certaines contrées de l'Afrique.

Les deux mots ont la même étymologie, le la-noirs que dans celle des blancs. tin niger. Les Portugais, qui les premiers découvrirent la côte occidentale de l'Afrique, appelèrent negro le peuple de couleur noire répandu sur la plus grande partie de cette côte, et le pays, Nigritie. Aujourd'hui encore les nègres sont particulièrement les hommes qui viennent de cette contrée directement ou par leurs ancêtres; au lieu qu'on nomme noirs les nègres originaires d'une autre partie du monde, des îles qui avoisinent l'Asie, par exemple. « Les peuples anthropophages, suivant Marco Paolo, sont d'abord les habitants d'une petite île auprès de Ceylan, peuplée de noirs. » VOLT. « Les noirs de Manille et des autres îles Philippines ont les cheveux crépus comme les nègres d'Angola. » BUFF.

NET, BLANC, PROPRE. Qui n'est pas sale, est sans ordure, sans souillure, sans tache.

α

Ou bien les noirs, quoique peut-être Africains d'origine, sont des espèces de nègres, des nègres peu noirs, très-basanés seulement. Buffon distingue avec soin les nègres proprement dits, les noirs de la Nigritie, qui sont tous d'un noir très-foncé, d'avec les noirs qui habitent la partie orientale de l'Afrique, et qui ne sont pas aussi entièrement noirs. « On trouve les vrais nègres, c'est-à-dire les plus noirs de tous les noirs, dans les terres occidentales de l'Afrique, et, au contraire, on trouve les Cafres, c'est-à-dire des noirs moins noirs dans les terres orientales.... Les habitants des côtes orientales de l'Afrique et de l'île de Madagascar, quoique plus ou moins noirs, ne sont pas nègres.... Les Hottentots ne sont pas de vrais nègres, mais des hommes qui, dans la race des noirs, commencent à se rapprocher du

C'est ce que signifie précisément et simpleme net, formé du latin nitidus, poli, luisant, pu Un objet net n'est couvert ou mêlé d'aucune tière étrangère qui le salisse. Quant aux atches trop grandes pour un directeur, il faut le laisser tomber. C'est la crasse et la rouille de cez vie, qui se trouve toujours sur les visages et s les vaisseaux les plus nets; de sorte qu'il . tous les jours se purifier. Boss. Tenir s corps net de toute souillure. » ID. Plus on e net, plus on doit éviter de se souiller, dans désir d'être rangé avec ceux dont il est écri qu'ils sont sans tache devant le trône de Dieu ID. & Tous ces marbres sont nets et purs, ne cuitiennent point de galets ni de productions rines dont la figure soit apparente. BUFF.

D

H

Blanc équivaut à net, si ce n'est qu'il s'applique exclusivement aux choses blanches, aux choses qui sont de la couleur du lait et de la neige, au linge, par exemple. Et quand net se dit aussi de ces mêmes choses, il les représente plutôt sous le point de vue négatif, comme n'étant altéress ou salies par rien, et blanc les fait considerer sous le point de vue positif, comme ayant jours leur couleur essentielle. Une assiette meth est nettoyée, lavée, déchargée de ce qui étai dessus et la ternissait; une assiette blanche a, conséquence de cette exemption ou de cette porification, la couleur qu'elle doit avoir. Se ver de fin lin net et blanc. » Boss.

Propre diffère de la même manière et de net et e blanc. A l'idée qui lui est commune avec l'un t l'autre il ajoute celle d'arrangement et celle de n. Ce qui est propre est approprié, ajusté, disosé pour.

D'autre part, nommer, comme nom, indique une désignation établie et usitée; appeler, au contraire, exprime une désignation libre et arbitraire. « Il y a trois signes dans le zodiaque qu'on nomme, l'un Bélier, l'autre Taureau, l'autre Capricorne, et qu'on eût pu aussi bien appeler Eléphant, Crocodile et Rhinocéros. >> P. R. « C'est assez d'entendre nommer certaines pratiques pour en concevoir du dégoût. Eh bien, laissez le nom, mais retenez la chose; il importe peu, du reste, comment vous l'appellerez. » BOURD. « On a nomme le duc de Valentinois le

Le repas était propre et très-bien ordonné. VOLT. A la bonne nourriture on doit joindre la proreté. Il faut que le linge soit blanc, la vaisselle ien écurée, les salles où l'on mange balayées Régulièrement, et chaque chose toujours rangée sa place. ROLL. On dira mieux d'une chose simple qu'elle est nette ou blanche, et d'une chose composée qu'elle est propre : « La robe du che-cardinal Valentin, à cause de l'archevêché de reuil est toujours propre, son poil net et lustrẻ; 1 ne se roule jamais dans la fange. » BUFF. Une chambre est nette quand elle a été balayée; elle est propre quand elle a été faite, quand tout a été rangé, mis en ordre. - Avoir les dents rettes, une chemise bien blanche, un habillement rès-propre, c'est souvent dans le monde une condition de bon accueil.

D

Et quant à l'idée de fin ou d'usage, propre la suppose aussi évidemment: ce qui est propre est propre à, convenable pour. « Ce qui doit Occuper le soldat, c'est le soin de ses armes, afin qu'elles soient toujours propres et en bon Stat.» ROLL. Vous dites à une personne qu'elle n'a pas les mains nettes, absolument; et, s'il s'agit de toucher à une chose qui peut être salie par l'attouchement, vous dites d'une manière relative: Prenez garde, vous n'avez pas les mains propres. La blanchisseuse vous rapporte votre linge blanc; il ne devient propre que quand chaque pièce est raccommodée, repassée, pliée et disposée convenablement eu égard à l'emploi qu'on en doit faire; et, lorsque vous voulez vous en servir dans telle ou telle vue, vous prenez, non pas du linge blanc, mais du linge propre, c'est-à-dire propre à cela.

NOMMER, APPELER. Désigner une personne ou une chose par un mot.

Valence, en Espagne, qu'il possédait : il se fit depuis appeler César, et fit mettre à ses étendards cette devise ambitieuse : Ou César ou rien. » Boss. « Les Phéniciens donnaient à Dieu le nom d'El : c'est de là qu'ils ont nommé Babel, la porte de Dieu, la ville appelée par nous Babylone. » VOLT. « Ce pic, nommé palalaca par les insulaires, est appelé par les Espagnols herrero, ou le forgeron, à cause du grand bruit qu'il fait en frappant les arbres à coups redoublés. » BUFF.

NONOBSTANT, CONTRE, MALGRÉ, EN DÉPIT. Ces prépositions servent à exprimer que le sujet du rapport est ou agit sans qu'il puisse en être empêché par la chose ou la personne que signifie le complément. Vous faites une action nonobstant, contre, malgré telle chose, ou en dépit de telle chose.

Nonobstant, non obstante, telle chose ne faisant pas obstacle, est le terme générique, celui qui désigne purement et simplement l'idée commune. N'étant pas spécial comme les autres, il a une acception plus étendue, et se dit très-bien, par exemple, en parlant de l'état, pour marquer qu'une chose est, quoiqu'une autre soit, qui semblerait devoir être incompatible avec elle. a Nonobstant des qualités éminentes, nous sommes misérables et impuissants. » Boss. « Ces

pesantes. » FÉN. « Nonobstant ces petits dés-
ordres pour la diction, tout est noble, vif et
touchant dans les apôtres. » ID.
Ce mot con-
vient bien aussi en fait d'événements qui ont
lieu, quoique d'autres ne semblassent pas les
annoncer.

Chez ces gens pour toujours il (le follet) se fût
arrete,

Nonobstant la légèreté

A ses pareils si naturelle.

LAF.

Mais ce mot est toujours un nom, un nomeaux, nonobstant leur fluidité, sont des masses propre quand on nomme; et quand on appelle, ce peut être un qualificatif. On dit appeler quelqu'un par son nom (ce qui est proprement le nommer); on peut donc l'appeler autrement. «Comment la nommez-vous? dis-je au Biscayen. elle se fait, dit-il, appeler madame la marquise.» LES. Le roi de France, nommé Louis XII, a été appelé le père du peuple. Le premier empereur romain, nommé Octave, fut appelé Auguste par la flatterie, quand il eut usurpé la souveraineté. On peut appeler, et on a appelé monstre le second empereur romain, nommé Tibère. Nommer quelqu'un philosophe, ou l'appeler philosophe, ce n'est point la même chose; d'une part, c'est le mettre au rang des savants auxquels est donné le nom de philosophes, et, de l'autre, c'est le traiter de philosophe ou de sage. « Jean de Montigny, premier président du parlement de Paris, fut appelé le Boulanger par le peuple reconnaissant des secours qu'il lui avait procurés dans une disette. Après lui, sa famille se nomma Le Boulanger. » ROUB. Un homme, nommé Pierre, Jean, Léon, est appelé par quelqu'un impie, ignorant, barbare.

nous

« On croit que, nonobstant le bruit qui a couru
que M. de Mende refusait Alby, il le prendra.»
SÉv. « Encore que notre âme, au sortir du corps,
doive être jugée en dernier ressort, il a plu à
Dieu que, nonobstant ce premier arrêt,
ayons encore à craindre un examen au jugement
dernier. » Boss. Enfin, quand il s'agit d'ac-
tions, nonobstant représente le sujet seulement
comme ne songeant pas, ne faisant pas atten-
tion, n'ayant pas égard à la chose exprimée par
le complément. « J'aime toujours M. le duc de
Bourgogne, nonobstant ses défauts les plus
choquants. » FÉN. « Larcins que les juges puni-
raient nonobstant cette nécessité grave. » PASC.

<< Il fut massacré dans le temple, nonobstant la | on fait quelque chose malgré les remords de a sainteté du lieu.» VAUG. « M. de La Reynie eut conscience (MAL.). ordre de brûler tous les exemplaires, nonobstant le privilége donné par surprise. » Boss. « Nous consentons qu'il soit compris dans le présent traité de paix, nonobstant les puissantes raisons que nous aurions pour l'en excepter. VOLT. S'ils se croient, nonobstant cette considération, engagés par leur vœu d'obéissance.... » D'AL. François Ier, roi de France, nonobstant la différence de religion, envoya à Gustave, roi de Suède, l'ordre de Saint-Michel. » VERT. quoi il faut ajouter encore que nonobstant se dit de moins en moins et tend à devenir un terme de pratique exclusivement.

α

En dépit s'emploie, comme malgré, avec nom de personne pour complément. Il sign non-seulement qu'on ne craint pas de se pre contre l'opposition de quelqu'un et qu'on la d truit, mais encore qu'on se soucie peu de in faire de la peine, de lui causer du dépit. Il familier. En dépit des malins (VOLT.), de la q lomnie (D'AL.); en dépit des jaloux (REGN.). « Ea dépit de l'envie. » MOL. « En dépit qu'il en ait.: AID. Ma fille sera marquise en dépit de tout l monde; et, si vous me mettez en colère, je la ferai duchesse.» (M. à Mme Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme). ID.

Contre et malgré ont beaucoup de rapport, et different de nonobstant de la même manière. Ils s'emploient pour indiquer qu'une action est faite, non seulement sans qu'on ait égard, mais encore en s'attaquant à ce qui est contenu dans le complément, en se rebellant contre. Agir contre et malgré des ordres.

Contre, contrairement, en contrevenant, signifie qu'on ne se conforme point à une règle, à une loi, à un usage, à une volonté; il suppose quelque chose d'idéal, au préjudice de quoi on agit. Contre des maximes, des édits, les canons de l'Eglise, la coutume, la raison; contre toute raison, toute apparence; contre l'évidence; contre son propre intérêt, ses goûts, ses dispositions; contre le désir, l'intention, l'avis ou les conseils de quelqu'un. Malgré, contre le gré, sans l'agrément, se met bien devant les noms de personnes Malgré ses parents (VOLT.). Et dans tous les cas il annonce qu'on surmonte une opposition et qu'on la rend vaine. Ce qu'il implique, ce n'est pas un obstacle idéal ou moral qu'on n'observe pas ou qu'on viole, c'est un obstacle de fait, une résistance effective contre laquelle on lutte et qu'on détruit. Malgré les efforts, l'opposition, les instances, les promesses, les menaces, les protestations.

Attenter à la liberté des citoyens contre la teneur des lois, et malgré toutes les protestations. J. J. Donner à son visage un faux lustre contre la volonté de Dieu, et malgré ses défenses. BOURD. « Puisque nous voyons paraître de pareils livres, contre notre attente, et malgré nos précautions. » Boss. « Scipion avait reçu du peuple deux consulats consécutifs contre toutes les lois, et surtout malgré le sénat et les grands. VERT. « C'est contre l'intention de Dieu et malgré ses secours que l'homme fait un mauvais usage de sa liberté. » FÉN. « Il est plus aisé de décider contre l'avis et le conseil d'un sage ami, que d'exécuter malgré la force et la résistance d'un puissant ennemi. » GIR.

On agit contre des ordres généraux établis pour tous les hommes ou pour toute une classe d'hommes: Se livrer, contre les ordres de Dieu, à la nonchalance. » Boss. On fait quelque chose malgré des ordres qui le défendent pour le cas présent seulement : Si Moïse, malgré les ordres de Dieu, eût laissé tomber ses mains dé

α

faillantes. Mass. On agit ou on croit quelque chose contre les lumières de sa conscience (ID.);

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« Ce colonel s'est fait aimer d'une riche veure. qui veut l'épouser en dépit de quelques parents qui refusent d'y consentir. LEs. En dépit da sort (J. J.) fait considérer le sort comme un perséculeur qui se trouve nargué par ce que nous nous procurons d'heureux. Sur ces vers de Cinna:

Et je m'ose assurer qu'en dépit de mon crime

Mon sang leur servira d'assez pure victime, Voltaire fait la remarque suivante: « On ne peut pas dire en dépit de mon crime, comme on di malgré mon crime, quel qu'ait été mon crime. parce qu'un crime n'a point de dépit; on dit bien en dépit de ma haine, de mon amour, parte que les passions se personnifient. »

Quoi qu'il en soit, je suis attaché fortement A ne démordre point de mon habillement. Je veux une coiffure, en dépit de la mode, Sous qui toute ma tête ait un abri commode. VoL NOTIFIER, SIGNIFIER. Déclarer d'une manièr formelle, expressément.

Notifier, de nota, note, marque, empreinte. indice, d'où notus, connu, est purement intellectuel ou relatif à la connaissance des choses: la notification les fait savoir. Signifier, de signum, signe, signal, geste, mot d'ordre, cons gne, ordre, commandement, est impératif ou relatif à la volonté que les choses soient faites: les signifier, c'est les intimer.

Un ambassadeur notifie son arrivée (VOLT, et signifie les volontés de son souverain (ROL) Lorsque Marius eut vaincu les Teutons près d'Aix, des courriers arrivèrent de Rome, lui annonçant qu'il était consul pour la cinquième fois, et lui remirent les lettres qui lui notifiaient s00 élection (ID.); dans une de ses déroutes, Mithri date fit signifier à ses femmes l'ordre de mourir (ID.).

A l'égard de ce qu'on vous a notifié vous n'êtes plus dans l'ignorance; à l'égard de ce qu'on vous a signifié vous n'êtes pas libre, il faut obéir.

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Ce qu'on notifie, on l'annonce, on le publie, le promulgue, on l'explique, on en instruit les gens. « Cette loi qui tant de fois lui a été anton

T

2

α

ses fruits ceux qui la cultivent; le commerce alimente la consommation de tous les pays par le transport et l'échange des denrées.

e, notifiée, expliquée. » BOURD. « Cette révélan m'est tellement notifiée par des motifs de édibilité, qu'il serait contre le bon sens de n'en uloir pas convenir. » ID. « La condamnation de Au figuré, même différence: ce qui nourrit de Cambrai est sans formalités, sans bref au produit effectivement, et de quelque manière que ai, sans rien notifier à M. de Cambrai lui-même, ce soit, l'entretien ou la conservation de la subi, faute de cela, pourrait prétendre cause d'i- stance, de la force, de l'état ordinaire des choses; orance du tout. Boss. « La loi éternelle est ce qui alimente communique des matériaux ou tifiée à tous les hommes par l'union naturelle des moyens d'entretien ou de conservation. Vous 'ils ont avec la souveraine raison, ou en tant nourrissez le feu en le faisant durer, n'importe Le raisonnables. » MAL. « Le prince de Chalais comment; vous l'alimentez en y jetant de quoi le t envoyé d'Espagne en France pour notifier au faire durer. La pluie nourrit les sources, les ile mariage de son petit-fils. » MARM. Dans fait continuer à être, fait qu'elles ne cessent pas, !s lois, Justinien, déclarant les bornes de son qu'elles ne tarissent pas; les fleuves alimentent la torité, dit : « Nous sommes bien aises de ren-mer, augmentent la masse de ses eaux. « A mee public et de notifier aux autres ce que nous ? croyons pas nous être permis. » ROLL. Mais ce qu'on signifie, on l'enjoint, c'est quelle chose d'arrêté, de décidé, de résolu, par pport à quoi on commande de se soumettre, he sentence, un arrêt, un décret, un exploit, de ordonnance. «Il faut signifier au pécheur rdre du maître. » BOURD.« Un ordre exprès it signifié à tous les Espagnols qui se trouvaient Rome d'en sortir sur-le-champ. » MARM. « Tarin trouva les portes de Rome fermées, et on i signifia le décret de son exil. » ROLL. « Ne erait-ce pas un déni de justice criant qu'aucun uissier n'osât signifier un exploit à un magistrat ui occuperait une place considérable?» ID. Le remier président a une terre en Champagne; on fermier lui vint signifier l'autre jour, ou de a rabaisser considérablement, ou de rompre le ail. » SÉv. « On signifie à l'empereur qu'il faut | qu'il envoie les ornements impériaux au jeune Henri.» VOLT. « Charles le Chauve imagina d'engager les évêques à déclarer au roi de Germanie qu'il demeurait excommunié, s'il ne renonçait à ses desseins sur la France. Le concile obéit il en voya des députés à Louis pour lui signifier la sentence. » COND.

Je suis huissier à verge, en dépit de l'envie....
Et je vous viens, monsieur, avec toute licence,
Signifier l'exploit de certaine ordonnance....
(M. Loyal dans le Tartufe). MOL.
SUSTENTER. En-

NOURRIR, ALIMENTER,
tretenir la vie.
Nourrir exprime assimilation ou conversion
de certaines matières en la substance d'un corps
vivant. Alimenter, c'est fournir ces matières, ap-
pelées de leur nom propre des aliments. Qui
nourrit produit le fait, la conservation de la vie;
qui alimente fait avoir les moyens, approvisionne.
Si vous nourrissez comme il faut une personne,
elle sera grasse et bien portante; si vous l'ali-
mentex comme il faut, il ne lui manquera rien de
ce qui est nécessaire pour la nourrir. Parmi les
choses naturelles, il en est, comme les fruits,
qui nous nourrissent (ACAD.), qui nous font vi
vre en s'incorporant en nous; dans la société, la
classe des cultivateurs nous alimente (D'AL.),
met à notre portée et sous notre main les choses
propres à notre nourriture. En nourrissant, vous
empêchez la défaillance, le dépérissement et la
mort; en alimentant, vous empêchez le manque
de subsistances, la disette. La terre nourrit de

sure que le globe se refroidissait, les mers des pôles, toujours alimentées et fournies par la chute des eaux de l'atmosphère, se répandaient plus loin. » BUFF. On nourrit la piété de bien des façons, par l'exemple, par des conseils; d'Alembert dit de Moncrif: qu'il alimentait par ses cantiques spirituels la tendre piété de la reine. On nourrit la discorde en tenant toujours les esprits en fermentation et en guerre; on l'alimente en donnant sans cesse aux esprits de nouveaux sujets de division. Nourrir une passion dans son cœur n'emporte l'idée d'aucune matière fournie; on alimente un journal (LAH.) en lui donnant de quoi raconter ou critiquer.

Toutefois, nourrir, de ces trois verbes le plus communément usité et le plus général, se prend aussi dans le sens particulier d'alimenter: telles provinces nourrissent ou alimentent la capitale (ACAD.). La différence qui vient d'être indiquée subsiste même alors. Les provinces qui nourrissent la capitale la font vivre; celles qui l'alimentent y font parvenir de quoi la faire vivre; c'est, d'une part, un service semblable à celui que rend une mère à son enfant qu'elle allaite, et, de l'autre, c'est le service d'un pourvoyeur.

Sustenter, latin sustentare, fréquentatif de sustinere, soutenir, servir d'appui, venir au secours, indique un état de faiblesse ou de souffrance et le besoin de support. On sustente l'enfance, la vieillesse, la pauvreté, un homme épuisé de fatigue. Cette sagesse profonde qui donne une nourriture solide aux parfaits, a daigné se tourner en lait pour sustenter les petits enfants.>> Boss. « Cet auteur va peut-être mourir avant que ses deux tragédies aient eu le succès qui peut sustenter sa vieillesse.» BEAUM. « Ces honnêtes labeurs (du dimanche) sustenteraient mille pauvres. ID. Me sentant affaibli de fatigue, je demandai un verre de vin au maître de la poste.... Ce n'est point trop boire, lui dis-je, que de se sustenter d'un verre de vin. » VOLT. D'ailleurs, sustenter signifie entretenir la vie, non pas d'une manière quelconque, et, par exemple, abondamment, mais en donnant seulement ce qu'il faut pour qu'on ne succombe pas, c'est-à-dire le strict nécessaire, la substance.

Là cependant (dans une bière et dans un caveau)
il aura ce qu'il faut

Pour sustenter son corps, rien davantage,
Quelque grabat, du pain pour tout potage. LAF.
Enfin, l'action de sustenter n'a pas toujours

lieu, comme celle de nourrir, par intussusception, | quelqu'un, est originairement affirmatif et a ) par l'introduction d'aliments ou de matières soin d'être accompagné d'une négation pour é étrangères que les animaux s'assimilent, mais venir synonyme de nul. Vous dites: Cela esa d'une autre manière, de celle, en particulier, nulle conséquence (ACAD.), de nuile consider qui se trouve signalée dans ce passage de Buffon: (COND.), de nul usage (MAL., P. R.); mais vy a Edwards imagine que les pingouins passent aucun vous êtes obligé d'ajouter une négata l'hiver dans des cavernes de rochers et qu'ils y cela n'est d'aucune conséquence, d'aucune cu restent dans un état de torpeur, sustentés par la sidération, d'aucun usage. — D'autre part, is graisse dont ils sont abondamment chargés. » des cas où aucun, conformément au sens pri NOUVEAU, NEUF, FRAIS, RÉCENT. Qui n'est tif, signifie encore quelque ou quelqu'un, a pas vieux, qui n'est pas depuis longtemps. lieu de pas un, pas un seul.

De vous faire aucun mal je n'eus jamais dessin.
MOL.
Prenons garde qu'aucun ne nous vienne surpren-
dre.

ID.

Ce qui est nouveau vient de paraître pour la première fois; ce qui est neuf vient d'être fait et n'a point encore servi; ce qui est frais est intact, sain; ce qui est récent vient de se passer tout à l'heure. On dit une mode nouvelle, un habit neuf, II y en a d'aucunes qui prennent des maris seaun œuf frais, un fait ou un exemple récent. La lement pour se tirer de la contrainte de leurs pa chose nouvelle n'était pas connue; la chose neuve rents. » ID. n'est pas usée; la chose fraiche n'est pas altérée; la chose recente n'est pas ancienne.

LAF

En cave on se transporte:
Aucuns des vins sont approuvés.
Nul nie donc davantage, plus fortement. Es

Une invention est nouvelle, une expression neuve. Nouveau est plutôt théorique, neuf prati-disantsans nul doute, sans nulle exception, vous que un livre, nouveau par l'originalité des pensées, est neuf par le tour qu'on a su leur donner. D'un autre côté, on a la mémoire encore toute fraîche d'un événement tout récent: « Saint Jean, saisi par la mémoire encore toute fraiche de tant de caresses récentes (de Jésus-Christ), meurt de langueur au pied de la croix. » Boss.

Plus d'une fois, un général habile a fait avancer tout à coup, au moment décisif, de nouvelles troupes qui apportaient un courage tout neuf (ROLL.) et des forces toutes fraiches (ID.), avec le désir de venger une injure récente.

Un homme nouveau dans le monde ou dans les affaires s'y montre pour la première fois, y fait sa première apparition, ou est le premier de son nom qui s'y fait remarquer; un homme qui y est neuf n'en a pas l'usage ou la pratique. On dit d'un homme qu'il est frais, quand il n'a rien perdu de sa vigueur, qu'il est bien conservé, brillant de santé. Récent ne s'applique pas aux hommes, non plus qu'aux choses, il est réservé pour ce qui se fait ou arrive.

NUL, AUCUN. Termes d'exclusion: pas un.

Nul, ne ullus, ne unus, pas un, pas un seul, contenant déjà par lui-même un élément négatif, nie essentiellement. Mais aucun, aliquis unus,

par

4. Moderne est une qualification moins étroite en quelque sorte: on s'en sert en parlant, non pas de ce qui est tout nouveau ou tout récent, mais de ce qui appartient seulement aux derniers siècles opposition aux choses très-anciennes ou aux choses de l'antiquité. « Je vois aussi (dans les croisades) un Castellane; mais celui-ci n'est pas si ancien, il est moderne; il n'y a que cinq cent vingt ans qu'il faisait aussi une très-grande figure.» Sev. « La faiblesse de craindre les comètes n'est pas moderne, elle a eu cours dans tous les siècles, et Virgile a dit qu'on ne les voyait jamais impunément. » Bussy. « Oui, tout cela prouve que le gouvernement égyptien est beaucoup plus ancien que les nôtres. Mais ce gouvernement était moderne en comparaison des peuples asiatiques.» VOLT,

excluez plus positivement que si vous dites sans aucun doute, sans aucune exception. Le fin ni nul rapport avec l'infini (PASC.); les temps et les mœurs homériques n'ont aucun rapport aux é tres (VOLT.): nul, c'est-à-dire pas le moindre; aucun, c'est-à-dire pas beaucoup. Un homme nega tif, inflexible, n'a nul égard; un homme, dans telle occasion, n'a eu aucun égard. Ne faire nul cas, a bien plus de rigueur que, ne faire aucun cas. Nous ne soupçonnons pas même ce dont nous n'avons nulle idée; nous nous représentons mal ce dont

nous n'avons aucune idée. — Nul convient meur

dans l'ordre nécessaire des idées, pour signifier
ce qui doit être; et aucun, dans l'ordre conti-
gent des faits, où on rapporte ce qui a eu lieu
Voltaire dit à propos de la parabole du roi, qui.
ayant invité des convives aux noces de son fils.
charge de fers celui qui était venu sans la robe
prendre le droit de mettre au cachot son voisin.
: Nul homme assurément ne doit a
nuptiale:
qui serait venu souper chez lui sans avoir un ba-
bit de noces convenable; et je ne connais dan
l'histoire aucun prince qui ait fait pendre
courtisan pour un pareil sujet. »

Nul s'emploie bien seul dans un sens absolu. pour personne, sans rapport à un nom exprime. Nul n'aura de l'esprit, hors nous et nos amis.

MOL.

« Nul ne doit croire qu'il en sait plus que les autres. » VOLT. « Nul n'est ambitieux par raison, i vicieux par défaut d'esprit. » VAUV. 11 designe alors de la manière la plus précise et la pis propre au style énergique des sentences, l'uaiversalité des hommes. Mais aucun est toujours relatif : il est accompagné d'un nom ou en rappelle un qui vient d'être énoncé immédiatement: aucun auteur, aucun soldat; ces philosophes scat trop abstraits, aucun n'a le talent de se faire comprendre, je n'en approuve aucun. Quel barbarisme, si on disait : Je n'en approuve nul! C'est que aucun est seul relatif, seul propre à représenter un nom antécédent.

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