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rêts couronnent le faîte. Furialis, qui ressemble de ce ou de celui qui est marqué par son radical. aux furies; furiosus, qui est possédé par les fu

ries.

TERMINAISON IQUE.

Droit canon, droit canonique. Colère, colérique.
Un, unique.

Un homme apathique, caustique, cynique, despotique, énergique, impudique, mystique, est, non pas dans un rapport de juxtaposition, de forme ou de fin, mais dans un rapport de participation à l'égard de l'apathie, de la causticité, du cynisme, du despotisme, de l'énergie, de l'impudicité, de la mysticité. Une chose comique, angélique, authentique, chimérique, classique, Cette terminaison dérive du grec xos et du didactique, historique, inique, scientifique, est latin icus. 'Hpoixós, heroicus, héroïque; noλ- | à l'égard du type représenté par le radical de ces Tixóc, politicus, politique; lotopixóc, historicus, | adjectifs comme l'espèce relativement au genre, historique; quoixós, physicus, physique; quocoçizóc, philosophicus, philosophique; mointixó, poeticus, poétique. Il ne faudrait pas conclure de ces exemples que tous les adjectifs grecs en xo; se retrouvent en latin et s'y retrouvent avec la désinence icus, et que tous les adjectifs latins en icus aient en grec des correspondants et des correspondants terminés par xos. Sous ce rapport, les deux langues sont indépendantes l'une de l'autre, malgré leur parenté évidente: on chercherait aussi vainement en latin des formes équi valentes à σωματικός, ψυχικός, ἀναλυτικός, ἡγε μovixós, ávòpixós, potxós, qu'en grec des formes équivalentes à civicus, publicus, modicus, lubricus, antiquus. En français, la désinence ique répond tantôt au grec xos, tantôt au latin icus, tantôt à tous les deux en même temps; le plus souvent même l'adjectif qui finit par ique, bien Voilà pourquoi l'adjectif en ique, en cela difféque formé sur une base grecque, est d'invention rent de l'adjectif en al, est d'ordinaire formé française et non calqué sur un adjectif ancien. d'un substantif féminin abstrait, marquant un Quoi qu'il en soit, et sans prétendre assigner au genre : poétique, de poésie; analogique, d'anagrec xo; et au latin icus une signification tou-logie; énergique, d'énergie, magique, de magie; jours aussi restreinte et aussi précise, nous pen- allégorique, d'allégorie; et ainsi d'une foule sons qu'en français la terminaison adjective ique d'autres. Voilà pourquoi avec beaucoup d'entre se distingue par les caractères suivants.

elle en reproduit les caractères essentiels : dans une chose comique, vous retrouvez les traits constitutifs du comique, dans une figure angélique, ce qui compose l'idéal d'un ange sous le rapport de la figure, dans authentique, les caractères de l'authenticité, et ainsi des autres. Une question ou une science philosophique se rapporte à la philosophie quant à ses caractères essentiels; on la reconnaît à ses traits principaux pour être du domaine de la philosophie. Ce n'est plus une ressemblance de forme, un rapport de juxtaposition ou de fin, mais une identité de nature, d'essence. De même héroïque, athlétique, pindarique, homérique, anacréontique, marquent une conformité essentielle à un type qui est le héros, l'athlète, ou à un genre fondé par Pindare, Homère, Anacréon.

eux on peut et on doit sous-entendre le mot Elle a d'abord avec la terminaison al une res-genre: comique, dramatique, cynique, didactisemblance incontestable. Elle marque comme elle que, satirique, académique, aphoristique, alun rapport entre la chose dont on parle et celle caïque. qui est signifiée par le radical de l'adjectif. Une action héroïque est une action de héros, qui convient à un héros, qui a rapport au héros, considéré comme un type; un traité philosophique se rapporte ou a trait à la philosophie; mélancolique, qui a un rapport avec la mélancolie, qui y est enclin. Le tout est de déterminer précisément la nature de ce rapport, car par là se trouvera déterminée la valeur toute spéciale de la terminaison ique, et par conséquent préparée sa distinction d'avec les autres terminaisons plus ou moins équivalentes.

Si al est relatif à la forme, ique l'est à la matière. Celui-ci regarde ce qui entre dans la composition, les éléments. De là vient que les noms d'un très-grand nombre de sciences finissent en ique, comme physique, arithmétique, logique, acoustique, rhétorique, éthique, c'est-à-dire sciences qui ont pour objet, qui travaillent sur la nature, púcic, sur le nombre, aptuós, le raisonnement, óyos, etc. De sorte que l'adjectif fait connaître la nature du contenu de ces sciences. Mais ce n'est encore là qu'une indication.

En général, l'adjectif en ique caractérise ce ou celui qui participe et en tant qu'il participe aux qualités intrinsèques, essentielles, génériques,

En un mot, al désigne un rapport éloigné, extrinsèque, formel, résultant de la considération extérieure de la chose. Ique désigne un rapport prochain, intrinsèque, matériel ou essentiel, faisant connaître de quelle nature est la chose, à quel genre elle appartient, à quel type elle est conforme, ou ce qui entre dans sa composition, son objet. Les adjectifs en al ont d'ordinaire pour base un nom de lieu, de temps, d'homme en dignité, d'objet ayant une certaine forme; les adjectifs en ique dérivent d'un substantif féminin abstrait en ie, ou d'un nom d'homme considéré comme créateur d'un type ou d'un genre. Les uns expriment conformité pour le lieu, le temps, la forme, la fin, ou l'extérieur, de quelque façon que ce soit; les autres, conformité pour la nature, l'essence, l'ensemble des propriétés intrinsèques.

Le sens propre de la terminaison ique mis en lumière, il faut commencer par distinguer les adjectifs qui la possèdent d'avec ceux de leurs synonymes qui leur ressemblent tout à fait sous le rapport grammatical, si ce n'est qu'ils ne la possèdent pas. Quelle différence y a-t-il donc, par exemple, entre colère et colérique, droit canon et droit canonique; entre un et unique, quand

ils signifient seul Dieu est un; la chasse est | choqué de la composition du mot? Elle n'a cel'unique occupation de cet homme ?

L'adjectif marque la possession de la qualité sous deux points de vue, dans les personnes et dans les choses. Il la représente d'ordinaire dans les personnes comme pleine, entière, absolue; dans les choses, comme incomplète, relative, comme quelque chose d'emprunté, de possédé par participation. Or, il arrive assez souvent au même adjectif d'exprimer à la fois les deux points de vue. Ainsi fanatique, hérétique, sceptique, comique, classique, cynique, s'appliquent également, et dans le sens absolu, aux personnes douées des qualités dont ils sont les signes, puis, dans le sens relatif, aux choses dans lesquelles il y en a quelque trace: un fanatique, un hérétique, un sceptique, un comique, un classique, un cynique; doctrine fanatique, hérétique, sceptique, comique, classique, cynique.

pendant rien que de régulier. D'art, latin ars, vient artiste, d'où artistique; tout comme de lingua, langue, linguiste, d'où linguistique; science du linguiste; tout comme de pape, papiste, d'où papistique, fréquemment employé par Bossuet; tout comme de cabale, cabaliste, d'où cabalistique; tout comme de caractère, caractéristique, au moyen de l'imaginaire caractériste; tout comme d'aphorisme, aphoristique, de syllogisme, syllogistique. Artiste qualifie la personne; artistique peut seul qualifier ce qui la concerne, ses œuvres, son genre d'occupation. Les deux mots exprimant deux vues de l'esprit, méritent d'avoir cours l'un et l'autre.

Un Arabe, un Perse, sont des hommes nés et demeurant en Arabie, en Perse, ayant les mœurs et jouissant des droits de ces pays: vous appelez arabique, persique, certains genres de choses, et ces choses ont avec l'Arabie et la Perse un rapport moins étendu, moins complet; elles se trouvent en Arabie, en Perse, ou elles en viennent.

D'autres fois, ces deux fonctions sont remplies par deux sortes d'adjectifs, et quand de ceux-ci l'un se termine en ique, c'est toujours celui qui s'emploie relativement et en parlant des choses. Ainsi diffèrent aristocratique d'aristocrate, démo- De même, la désinence latine icus s'applique cratique de démocrate, astronomique d'astro- particulièrement aux choses et dans tous les cas nome, philologique de philologue, géométrique | elle est diminutive, atténuative. Gallus se dit de géomètre, prophétique de prophète, et même synonymique de synonyme, quoique ce dernier ne se dise pas des personnes.

d'un homme bien plus Gaulois que le Gallicus: celui-là est né en Gaule; celui-ci ne fait qu'habiter la Gaule où il n'est pas né: copiæ gallicæ, les troupes de la Gaule.

En général, la confusion n'est guère possible entre les deux qualificatifs, l'un en ique, l'autre dépourvu de terminaison adjective qui ait un sens assignable, puisqu'ils s'appliquent, le premier aux choses et le second aux personnes. Leur sy

deux des choses, comme idolâtre et idolatrique, canon et canonique, ou tous deux des personnes, comme colère et colérique, ou tous deux des choses et des personnes, comme un et unique. Idolâtre et idolâtrique ayant été déjà distingués, les autres exemples méritent seuls un examen à part.

Une chose remarquable, c'est que parfois la langue hésite beaucoup à ajouter l'adjectif relatif en ique à l'adjectif absolu qui lui correspond, tant elle craint de se surcharger de mots inutiles. Idolatrique est un mot nécessaire quand il s'agit de qualifier des choses dans lesquelles on remarque un peu d'idolâtrie, une sorte d'idolâ-nonymie n'a lieu que quand ils se disent, ou tous trie rendre à l'antiquité un culte ou des hommages idolâtriques. Idolatre exprime la même chose, mais d'une manière plus pleine, plus forte ou plus affirmative. « En Chine on honore les ancêtres et Confutzée; on immole des animaux, etc. Ces cérémonies sont-elles idolatriques? sont-elles purement civiles ?... Le curé Maigrot déclara non-seulement les rites observés pour les morts superstitieux et idolâtres, mais il déclara les lettrés athées. » VOLT. Cependant l'Académie ne mentionne point idolâtrique, malgré l'autorité de Voltaire et de plusieurs autres écrivains qui l'ont employé comme lui. « Les jésuites, en Chine, permettaient à leurs néophytes des cérémonies superstitieuses et idolâtriques. » S. S. « La philosophie égyptienne est la plus idolâtrique de toutes. » LAH.

:

DROIT CANON, DROIT CANONIQUE. Droit des canons, science du droit ecclésiastique, fondé sur les canons de l'Eglise, sur les règles des conciles, les décrets des papes et les maximes des Pères.

Pendant le XVIIIe siècle le Dictionnaire de l'Académie, au mot Droit, donnait également droit canon et droit canonique. Par quelle fantaisie l'édition de 1835 a t-elle retranché droit canonique ? C'est une innovation que rien ne justifie, et qu'auraient désapprouvée, comme on va le voir, Montesquieu, Voltaire et Condillac.

Un autre adjectif du même genre a peine à s'introduire artistique excite une répugnance presque générale, mais mal fondée. Sa nécessité Le droit canon, le droit appelé ou intitulé d'abord n'est pas douteuse. Comment l'éviter canon, se dit quand il s'agit de la chose ou de la dans une phrase telle que celle-ci : examiner une science en général, du corps ou code, de la léœuvre sous le point de vue moral et sous le point gislation des canons, sans égard à quelque chose de vue artistique? Dirai-je, sous le point de vue de particulier qui y soit contenu. « On dirait, à de l'art? Mais je serai moins concis, et c'est uni- entendre le critique, que l'auteur (de l'Esprit des quement pour éviter l'inconvénient d'une sem-lois) vient de faire un traité de théologie ou un blable périphrase, que j'emploie moral, philosophique, littéraire, quoique je pusse m'en passer en disant, par exemple, sous le point de vue des mœurs, de la philosophie, des lettres. Serait-on

droit canon, et qu'il résume ensuite ce traité de théologie et de droit canon. » MONTESQ. « Le code de droit canon. » VOLT. « Savant dans le droit civil et le droit canon. » ID. « L'empereur Frédé

religion est une. Son fils unique; son unique soin, son unique intérêt.

Dans un l'idée de l'unité est plus dominante et plus essentielle que dans unique. Ce qui est un ne peut pas être plusieurs, on tenterait en vain de lui susciter un rival: ce qui est unique se trouve n'être pas plusieurs. Un entraîne l'idée de l'obligation de respecter l'unité et de l'impossibilité de la détruire; c'est pourquoi la république française s'était appelée une et indivisible. — Un est abstrait, purement numéral, et dans les lo

tion; unique se place avant ou après un substantif sur lequel il n'empêche pas l'esprit de se porter: le malade a fait venir son unique héritier.

ric II reçoit solennellement le droit canon, publié par Grégoire IX. » ID. « Il n'y a là (chez les Tartares) ni droit civil ni droit canon, ni conciles, etc. ID. - Mais le droit canonique, en conséquence de la terminaison ique, qui donne au second mot un certain rapport à la matière des canons, à ce qui y est traité, se dit quand il s'agit des particularités, des discussions, des maximes, des décisions, des questions, des règles contenues dans cette sorte de droit. «Par le droit canonique celui qui enlève d'un lieu sacré une chose privée est puni du crime de sacrilége. »cutions qui le comportent, il attire toute l'attenMONTESQ. « Cet usage s'était introduit dans les cours d'Eglise, où l'on ne voyait que les maximes du droit canonique. » ID. « Le droit canonique ne permet pas le divorce. » VOLT. « Nous avons dans le droit canonique un décret du pape Innocent III, qui enjoint........» ID. « Tels sont les principes in-trement exprimée peut-être, resterait au fond la contestables du véritable droit canonique dont les même. Ainsi il y a plus de misanthropie dans ce règles et les décisions doivent être jugées d'après qui est misanthrope que dans ce qui est misanles vérités éternelles et immuables du droit na- thropique. « Toutes les passions sont misanthropes, turel.» ID. Selon les principes du droit cano- et ne tendent qu'à la destruction totale de nique, les biens ecclésiastiques sont sacrés et in- l'homme. » P. A. L'esprit géomètre (VOLT., D'AL.) tangibles. »ID. « C'est une grande question dans est comme le géomètre, empreint de géométrie, le droit canonique, si.... » ID. « Le droit cano- c'est la géométrie qui le caractérise et sert à le nique offrait de moindres difficultés : car on l'au- dénommer; l'esprit géométrique a quelque raprait aisément reconnu, si on eût consulté l'Ecri-port à la géométrie, annonce pour la géométrie ture, la tradition, les décrets des conciles, les lois des empereurs, les capitulaires de Charlemagne, etc. » COND.

D

De nouveaux exemples pourraient être ajoutés aux précédents. Mais la règle de distinction, au

un talent moins décidé et moins dominant. Mais, en revanche, ce talent étant moins spécial, est plus étendu et peut s'appliquer à d'autres choses On étudie ou on enseigne le droit canon; on que la géométrie. C'est ce que remarque expresexamine ou on éclaircit un point de droit cano-sément d'Alembert.

nique.

COLÈRE, COLÉRIQUE. Qui se laisse aisément emporter à des mouvements de colère..

Ce qui est habitude dans l'homme colère n'est que propension dans l'homme colérique : l'un est de fait et décidément ce que l'autre est simplement disposé à être. Aussi dit-on caractère (BUFF.) et humeur (ACAD.) colérique, et non colère. Et, d'un autre côté, on dit bien colère, mais non colérique, pour qui est actuellement en colère: « Si l'ardeur d'un sang qui s'enflamme rend l'enfant vif, emporté, colère, on voit le moment d'après toute la bonté de son cœur. » J. J. Il faut éviter les emportemens de l'homme colère, et chercher à corriger le naturel des enfants colériques. — De même le despote gouverne de fait d'une manière absolue et arbitraire; l'homme despotique a simplement le goût de cette sorte de gouvernement.

En second lieu, colérique le cède encore à colère en ce qu'il dénote une colère plutôt risible et petite que sérieuse et redoutable. Achille (MARM.) et Alexandre (FÉN.) étaient colères: « Dieu nous préserve d'un despote colère et barbare! » VOLT. Colérique est comme un diminutif ou un terme comique: il se trouve dans le Sganarelle de Molière, dans Zadig et Candide de Voltaire, et Buffon l'emploie pour exprimer le caractère de petits animaux, d'une belette et d'une sorte de mésange, par exemple. « Le pasteur Durnol est un bonhomme au fond, mais il est fort colérique. VOLT. Puis suit un trait plaisant de colère de

M. Durnol.

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UN, UNIQUE. Seul. Dieu est un; la foi ou la

TERMINAISONS IQUE ET EUR.

Pacifique, pacificateur.

PACIFIQUE, PACIFICATEUR. Le radical et l'idée commune de ces deux mots sont pacem facere, faire la paix.

Mais le pacifique a simplement rapport à l'établissement de la paix, y est porté, enclin; au lieu que le pacificateur agit ou a agi effectivement pour opérer la paix. Pacifique qualifie un sujet d'inhérence et marque un trait du caractère; pacificateur qualifie un sujet d'action et exprime un trait de la conduite. Bourdaloue dit devant Louis XIV qui venait de donner la paix à l'Europe : « Heureux les pacifiques, et encore plus les pacificateurs. »

TERMINAISONS IQUE ET EUX. Harmonique, harmonieux. Sulfurique, sulfureux; nitrique, nitreux; arsénique, arsénieux; phosphorique, phosphoreux; sélénique, sélé

nieux.

Ces deux terminaisons expriment que l'objet qualifié contient de ce qui est signifié par le radical auquel elles sont unies. Mais elles different par le degré et l'effet de cette participation. Terminés en ique, les adjectifs marquent simplement qu'il y a dans l'objet, dont ils accompagnent le nom, de la chose représentée par leur radical, de manière à faire connaître seulement le genre auquel appartient cet objet. Quand la terminaison est en eux, ce même objet apparaît comme pos

sédant avec plénitude, avec abondance, de cette | fication extrinsèque, de forme, qui se fonde sur même chose, de manière à produire sur nous tel ou tel effet, ou tout au moins plus d'effet. HARMONIQUE, HARMONIEUX. Où il y a de l'harmonie.

Harmonique, usité principalement en musique, qualifie d'une manière abstraite, froide, sans degré; il indique le genre de l'objet en marquant son rapport avec l'harmonie, mais sans aucun égard à l'effet agréable qui en résulte; il est simplement désignatif ou caractéristique: le beau harmonique (P. A.); les institutions harmoniques de Zarlin (ID.). Harmonieux, plein d'harmonie, est un mot du langage commun qui se rapporte toujours et surtout à l'effet produit, et produit avec plénitude: il est expressif. « Vous me faites entendre les sons les plus doux, les accords les plus harmonieux : c'est un plaisir pour l'oreille. P. A. - - Il résulte en total pour chaque nation le même degré de plaisir harmonique de la lecture d'une page de Cicéron ou de Virgile, | quoique tel vers de Virgile doive paraître plus harmonieux à un Français, tel autre à un Allemand.» D'AL.

un rapport au nombre considéré, non plus dans sa nature, comme étant tel ou tel, mais dans sa forme. Nom numéral, adjectif numéral, lettre numérale; c'est-à-dire ayant rapport au nombre, non pas en tant que ses caractères constitutifs sont tels ou tels, mais en tant qu'il est exprimé. De même quand on parle de la valeur numérale de telle lettre dans la numération grecque ou romaine (VOLT., Boss.), il est question d'une qualité de forme. L'un de ces adjectifs est un terme d'arithmétique, l'autre un terme de grammaire. STOMACHIQUE, STOMACAL. Qui a rapport à l'estomac.

L'un doit être préféré en médecine, l'autre en anatomie. Néanmoins on les emploie tous deux dans la première science, en parlant de ce qui est bon à l'estomac, de ce qui le fortifie. «Toutes les recettes dont j'ai usé, quoique réputées stomachiques ou stomacales, car leur nom n'est pas plus assuré que leur effet, m'ont fait plus de mal que de bien. » D'AL.

Alors reste toujours une différence, qui consiste en ce que stomachique marque avec l'esto

SULFURIQUE, SULFUREUX; NITRIQUE, NI-mac un rapport plus prochain. Ce qui est stomaTREUX; ARSÉNIQUE, ARSÉNIEUX; PHOSPHORIQUE, PHOSPHOREUX; SÉLÉNIQUE, SÉLÉ

NIEUX.

Ces mots, destinés à qualifier les acides, ont été inventés par les auteurs de la nomenclature chimique à l'époque où l'on croyait qu'un corps, en s'unissant à l'oxygène, ne pouvait donner naissance qu'à deux acides, au plus. Il n'y a rien à dire contre leur formation; elle est régulière et conforme au sens ordinaire des terminaisons ique et eux. L'adjectif en ique se dit de celui des deux acides qui renferme le moins de la chose exprimée par le radical de l'adjectif, et l'adjectif en eux de celui qui en renferme le plus. Acide sulfurique, acide du soufre, où il y a le moins de ce corps, et partant le plus oxygéné; acide sulfureux, acide du soufre, où il y a le plus de ce corps, et partant le moins oxygéné.

chique aide plus essentiellement, et par sa nature, l'estomac à remplir ses fonctions; ce qui est stomacal produit cet effet comme de loin, et c'est pourquoi cet adjectif s'applique bien aux choses favorables à l'estomac, comme le vin, sans qu'elles aient reçu spécialement cette destination; c'est pourquoi aussi on ne dit pas un stomacal, comme on dit un stomachique. Dans la poudre stomachique vous considérez surtout son genre de propriété dominante relativement à l'estomac, et dans la poudre stomacale, ce pourquoi on peut l'employer et à quelle partie du corps elle convient.

CHIRURGIQUE, CHIRURGICAL. Qui appartient ou qui est relatif à la chirurgie.

Chirurgique qualifie les choses dans leur rapport avec la chirurgie, considérée en soi, dans ce qu'elle a d'essentiel; et chirurgical les qualifie dans leur rapport avec la chirurgie, considérée extérieurement, dans ce qui en dépend d'une manière quelconque. On doit toujours dire une opération, un essai, une expérience, chirurgiques; mais, l'anatomie chirurgicale, c'est-à-dire chirurgicaux, c'est-à-dire qui servent à la chiqui prépare à la chirurgie, et des instruments

TERMINAISONS IQUE ET AL. Numérique, numéral. Stomachique, stomacal. Chirurgique, chirurgical. Monastique, monacal. Rustique, rural. Générique, général. Géométrique, géométral; philosophique, philosophal; théologique, theologal; historique,rurgie.

historial.

Le sens comparatif de ces deux désinences ayant été déjà suffisamment déterminé, il s'agit ici simplement d'appliquer à des exemples particuliers les distinctions générales ci-dessus établies.

NUMÉRIQUE, NUMÉRAL. Qui a rapport au

nombre.

Mais le premier annonce un rapport intrinsèque, de fond, une participation aux qualités essentielles du nombre, à ses caractères génériques. En disant unité numérique, opération numérique, vous faites connaître ce qu'est cette unité ou cette opération relativement au nombre considéré en lui-même. Numéral est une quali

MONASTIQUE, MONACAL. Qui a rapport aux moines.

L'un est formé du grec μovaoτns, moine; l'autre du latin monachus, qui a le même sens. C'est peut-être à cause de cette première circonstance. que monastique se prend plutôt en bonne part que monacal. Mais leur principale différence tient

à celle de leur terminaison.

Monastique se rapporte au fond, au genre, à la nature de l'institution, des mœurs, de la discipline, de la vie des moines, et monacal à leur forme. On dira de préférence les vœux (ACAD.), les institutions ou les ordres (ID.), les idees (MONTESQ.), les vertus (DUCL.) monastiques; et l'habit ou le chant (ACAD.), l'office (Boss.), le

joug (VOLT.) monacal; l'oisivetė, la captivité, la | rieurement, dans la réalité, relativement au tyrannie, la dévotion (VOLT.), de petites prati- temps et à l'espace. ques (MONTESQ.) monacales. On dira également la vie, la règle, l'esprit monastique ou monacal; monastique, si on considère ces choses en ellesmêmes comme bonnes ou mauvaises, comme plus ou moins rigoureuses au fond; monacal, si on a surtout égard aux habitudes, à l'air, à l'habit, aux pratiques extérieures. - << La pureté primitive de la vie monastique.» LAH. La vie extérieure de l'empereur Léopold était plus monacale que de prince. » S. S.

Les caractères génériques de l'humanité sont contenus dans la notion abstraite d'humanité; ce sont, par exemple, la vie, la mortalité, la raison; les caractères généraux de l'humanité sont les caractères que tous les hommes ou la plupart se trouvent avoir effectivement partout et toujours. Un terme générique est significatif du genre: tel est humanité par rapport au genre auquel les hommes appartiennent; un terme général sert à exprimer une chose ou un genre de choses, de façon à s'appliquer à peu près à toutes, sans en désigner spécialement aucune, c'est-à-dire en définitive, d'une manière éloignée, vague, peu précise. Tout ce qui est générique, l'est au même degré; ce qui est général, peut l'être plus ou moins. Générique ne s'emploie que didactiquement, en logique ou en grammaire. Cela doit être.

RUSTIQUE, RURAL. Relatif à la campagne. . L'un marque un rapport essentiel, l'autre un rapport de lieu seulement. Ce qui est rustique se rapporte à la campagne comme à son genre, en a la manière d'être et les caractères; ce qui est rural n'est point dans la ville. La vie rustique comprend de la campagne même les occupations et les habitudes; dans la vie rurale il n'y a de la campagne que le séjour qu'on y fait. Les occupations (Boss., D'AG.), les soins (Boss.), les exercices (MARM.) de la vie rustique; il est difficile aux citadins de s'accoutumer à la vie rurale. Un des mandements de Bossuet est adressé aux « doyens ruraux de son diocèse. A ruraux substituez rus-rapport essentiel, qui impose à l'objet qualifié tiques, l'impropriété sera manifeste.

Les mœurs rustiques impliquent quelque chose d'essentiel et qu'on considère en soi comme bon ou mauvais, comme empreint de simplicité ou de grossièreté; les mœurs rurales rappellent seulement des modes, des habitudes de se vêtir, de se nourrir, de s'assembler en certains lieux, par opposition à celles qui sont suivies dans la ville. Des esprits rustiques sont tels ou tels, naïfs ou rudes; des esprits ruraux sont des esprits de gens élevés aux champs, l'épithète ne les caractérise point, elle n'est qu'indicative du lieu où ils se sont formés :

Esprits ruraux volontiers sont jaloux,

N'étant pas faits aux coutumes des villes. LAF. L'économie rustique entre dans des détails plus intimes que l'économie rurale, surtout en ce qui concerne le ménage. a Presque tous les livres sur l'économie rustique enseignent la manière de multiplier le blé, et de faire pondre des coqs. » VOLT. Le bruit de la basse-cour, le chant des coqs, le mugissement du bétail, l'attelage des chariots, le repas des champs, le retour des ouvriers, et tout l'appareil de l'économie rustique donnent à la maison un air champêtre et animé.» J. J.-Economie rurale est une expression synthétique ou sommaire qui marque seulement où se trouvent les objets de cette sorte d'économie. « Un père de famille qui vit dans sa terre avec 12 000 livres de rente ne peut vivre à Paris avec 40 000. Cette proportion a toujours subsisté entre l'économie rurale et celle de la capitale. » VOLT. La somme rurale de Boutillier (MONTESQ.). « Nous avons une foule d'écrits sur l'économie rurale. » LAH. GÉNÉRIQUE, GÉNÉRAL. Qui convient au

genre.

D

D

Générique, qui a rapport au genre comme genre, en lui-même, comme se composant, dans l'esprit, de telles ou telles idées élémentaires.

GÉOMÉTRIQUE, GÉOMÉTRAL; PHILOSOPHIQUE, PHILOSOPHAL; THÉOLOGIQUE, THÉOLOGAL; HISTORIQUE, HISTORIAL. Ces mots ont tous cela de commun, de marquer un rapport avec une science indiquée par leur radical. Mais pour ceux qui finissent en ique, c'est un

son caractère propre; pour les autres, c'est un rapport éloigné, une convenance très-peu étroite, qui sert à désigner l'objet plutôt qu'à le caractériser, à le qualifier.

Ce qui est géométrique ou philosophique l'est plus ou moins, c'est-à-dire participe dans une certaine mesure aux qualités constitutives du type qu'on appelle géométrie ou philosophie: ce qui est géométral ou philosophal ne l'est pas plus ou moins, et ces adjectifs ne déterminent point du tout sa nature.

Au surplus, philosophal, théologal et historial ne se trouvent que dans un petit nombre de locutions pierre philosophale, or obtenu par transmutation des métaux, ou le métal propre à devenir or, ou bien l'art d'obtenir cette conversion, qui était le but de plusieurs philosophes ou alchimistes au moyen âge; vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité, appelées ainsi parce qu'elles ont principalement Dieu pour objet, de même que la théologie; historial s'est dit de certains livres d'histoire, le miroir historial de Vincent de Beauvais, le bouquet historial.

Quant à géométral, quoique d'un usage plus étendu, il n'exprime non plus avec la science à laquelle il correspond qu'un rapport extrinsèque; tout ce qui convient ou répugne à la géométrie convient ou répugne à ce qui est géométrique, mais non pas à ce qui est géométral. Géométral sert à qualifier un dessin d'architecture qui donne la position, la dimension et la forme exacte des différentes parties d'un objet, d'un ouvrage, abstraction faite des illusions de la perspective : plan géométral; élévation, coupe géométrale.

TERMINAISON AQUE.

Hypocondre, hypocondriaque.

Les terminaisons aque et ique, latin acus et

Général, qui a rapport au genre, considéré exté-icus, grec axos et ixos, sont entre elles comme

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