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cret de tailler & de polir le marbre, ils n'ont jamais fait une belle ftatue; que leurs peintres qui manient tous les jours le pinceau, font encore au deffous de leurs fculpteurs. Que rien n'eft égal à leur ignorance en Aftronomie. Mr. de P. en allégue un exemple fingulier, c'eft qu'en 1670. quelques Européens qui se trouvoient à Pékin, s'apperçurent qu'il s'étoit gliffé un mois furnuméraire dans l'année courante; on le retrancha en puniffant en même temps le malheureux calculateur qui avoit inféré cette petite faute dans fes éphémérides;,, c'étoit, ,, ajoute l'Auteur, c'étoit joindre la cruauté la plus atroce, à l'ignorance la plus groffiere; car enfin un Aftrologue qui avoit fait l'année de treize mois, ne ,, méritoit pas d'avoir la tête coupée (*).” Le

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(*) Si l'Aftronome n'étoit qu'ignorant, ce fupplice étoit fans doute trop rigoureux; mais fi des motifs auffi condamnables, par exemple, que ceux qui introduifirent la confufion dans le Calendrier Romain avant la réforme de Jules- Céfar, avoient influé fur cette altération, la faute ne devenoit-elle pas moins petite & l'Aftronome plus puniffable? Note du Journaliste.

Le meurtre des enfants, tel qu'on le voit commettre depuis Canton jufqu'à Pékin, la fureur de mutiler des milliers de garçons, l'efclavage domeftique &c. ce font là autant de preuves du peu de progrès que les Chinois ont faits dans la morale. 21

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Leurs lettres font très-peu lettrés. Ce qu'ils débitent encore du développement des arts & des métiers eft un amas de fictions groffieres. Dans ces histoires toutes les découvertes fe font comme par enchantement, & c'eft toujours à des Princes qu'elles font attribuées. L'un invente l'Almanac & les filets à pêcher: un autre la médecine: en un jour il découvre les caracteres de foixante plantes vénimeufes, & dans un autre jour les vertus de foixante plantes médécinales; tanque les Chinois n'ont pas même aujourd'hui, l'idée d'un vrai fyftême de Botanique.

dis

Mr. de P. trouve dans la langue & dans la maniere d'écrire des Chinois', que c'eft un peuple très-ancien, venu, à ce qu'il

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qu'il croit, par le milieu de la ligne que décrit la grande muraille, des hauteurs qui fe trouvent près des fources de l'Orka & du Sélinga, ce qui a fait que les pro vinces feptentrionales de l'Empire fe font policées avant les méridionales..

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Quant à l'histoire de l'Égypte, elle ne feroit ni fi obfcure, ni fi confufe, fi les chronologiftes modernes ne l'avoient pas prodigieufement embrouillée, & cela pour l'ajufter avec l'hiftoire des Juifs. Ce qu'il y a d'affez certain, c'est qu'on trou ve qu'à peu près deux mille ans avant notre ere les Egyptiens gravoient déjà fur prefque toutes les efpeces de pierres fines.,, Qu'on réfléchiffe à préfent, dit ,, Mr. de P., fur le temps qui a du s'écou,,ler pour que les hommes foient parve ;; nus à ce point dans un art qui ne tient qu'au luxe (*)."

L'Au

(*) Il n'a pas fallu peut-être beaucoup de temps pour que les hommes ayent pensé à conferver la mémoire de certains faits, en les gravant fur une matiere auffi durable que la pierre; de-là aux pierres fines le chemin peut avoir été affez

court,

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L'Auteur ne conçoit pas comment le P. Kircher & Mr. Huet ont pu faire aller une colonie Egyptienne à la Chine, malgré le filence de tous les Hiftoriens & de tous les monuments de l'antiquité. Il regarde encore comme une fable, l'expédition de Séfoftris à laquelle on fixe, comme à l'époque la plus favorable, l'envoi d'une colonie Egyptienne dans ce pays.

On prouve dans la feconde section que la condition des femmes Egyptiennes n'a jamais été telle que l'ont affuré quelques Hiftoriens, & que rien n'eft plus faux que cette extrême liberté dont on a prétendu qu'elles jouiffoient. Il n'eft pas douteux les institutions de l'Égypte

que

n'ayent autorisé la pluralité des femmes;

elle

court. En général les conféquences qu'on tire des découvertes pour prouver le plus ou le moins de lenteur dans les progrès que les hommes ont faits, font fujettes à bien des difficultés, quand on réfléchit fur les caufes de quelques découvertes & fur la rapidité avec laquelle quelques-unes ont été perfectionnées. Note du Journaliste.

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elle devient dans les pays chauds une conféquence néceffaire de l'efclavage domeftique. Comment des hommes pourroient-ils poffeder des efclaves acquifes à prix d'argent, fans en abuser?

Il ne rèfte aucun monument du respect que les Egyptiens, à ce qu'on fuppofe, avoient pour les femmes, & fur-tout pour les Reines. Mais ce qui eft conftant par les plus anciennes inflitutions de ce pays, c'eft que les femmes étoient exclues du trône. La Dynaftie des Grecs ou des Ptolomées tâcha, il eft vrai, de renverfer les inflitutions, des Egyptiens; cependant ce peuple, quoiqu'opprimé, n'en conferva pas moins un attachement invincible fes anciennes loix, & faifit toujours toutes les occafions qui fe préfenterent de les remettre en vigueur. Auffi ne conférerent-ils jamais à une femme les premieres fonctions facerdotales; & fi quelques-unes fe font fait paffer chez les étrangers pour des Prêtreffes d'Ifis, c'étoit fans fondement.

pour

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