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costume, et le secrétaire général, se réunirent chez le Citoyen Réveillere Lépeaux, un des membres du directoire.

Les ministres, les membres du corps diplomatique, les officiers de l'état-major de la 17e division militaire et de la place de Paris, sont introduits, &c.

A midi, l'artillerie, placé dans le jardin du palais annonce, par une décharge générale, le commencement d'une fête, pour la réception du général Buonaparté.

Le cortége se dirige par les galeries du palais, et arrive dans la grande cour, où tout étoit disposé pour la cérémonie, avec les nombreux drapeaux conquis par l'armée d'Italie, commandée par Buonaparté.

Le directoire et toutes les personnes composant le cortège, se placent sur les siéges qui leur avoient été préparés.

Le président du directoire donne ordre à un huissier d'aller avertir les Ministres des relations extérieures et de la guerre, et les généraux Buonaparté et Joubert, de se rendre au lieu de la cérémonie.

Au bruit d'exclamations venant du dehors, on distingue les cris de Vive la République ! Vive Buonaparté! Vive la grande Nation! Les acclamations redoublent........Buonaparté paroît..... l'enthousiasme augmente, les bouches élèvent aux cieux les noms de libérateur de l'Italie

et de pacificateur du continent.

Buonaparté s'avance avec calme et modestie, accompagné des Ministres des relations extérieures et de la guerre, et suivi de ses aides-de-camp.

La musique entonne l'Hymne à la liberté. L'assemblée, transportée, en répète en chœur le refrein guerrier; le directoire et tout le cortège sont debout et découverts pendant ce couplet religieux.

Le général Buonaparté parvenu au pied de l'autel de la patrie, est présenté au directoire par le ministre des relations extérieures, qui prononce un discours, commençant par ces termes :

Citoyens Directeurs,

J'ai l'honneur de présenter au directoire exécutif le citoyen Buonaparté, qui apporte la ratification du traité de paix conclu avec l'Empereur.

En nous apportant ce gage certain de la paix, &c. &c.-A la suite dudit discours long, l'assemblée brûloit d'entendre le héros de l'Italie; sa contenance simple et modeste contrastoit avec sa grande réputation, &c. &c. Il se fait un profond silence: ce négociateur guerrier remet le traité de paix de Campo Formio, et dit:

Citoyens Directeurs,

"Le Peuple François, pour être libre, avoit les rois à combattre.

"Pour obtenir une constitution fondée sur la raison, il avoit dix-huit siècles de préjugés à vain

cre.

"La constitution de l'an 3 et vous, avez triomphe de tous ces obstacles.

"La religion, la féodalité et le royalisme, ont successivement, depuis vingt siècles, gouverné l'Europe; mais de la paix que vous venez de conclure, date l'ère des gouvernemens représentatifs.

"Vous êtes parvenu à organiser la Grande Nation, dont le vaste territoire n'est circonscrit, que parce que la nature en a posé elle-même les li

mites.

"Vous avez fait plus.

"Les deux plus belles parties de l'Europe, jadis si célèbres par les arts, les siences et les grands hommes, dont elles furent le berceau, voient avec les plus grandes espérances, le génie de la liberté sortir des tombeaux de leurs ancêtres.

"Ce sont deux piedestaux sur lesquels les destinées vont placer deux puissantes nations.

"J'ai l'honneur de vous remettre le traité signé à Campo-Formio, et ratifié par Sa Majesté l'Empereur.

"La paix assure la liberté, la prospérité et la gloire de la République.

"Lorsque le bonheur du Peuple François sera assis sur les meilleures lois organiques, l'Europe entière deviendra libre."

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Suit la réponse du citoyen Barras, Président dụ

Directoire, au héros; et la fête se termine par des hymnes, chants guerriers, &c., dîner et bal.

(Moniteur, No. 99.-29 Décembre 1797.).

Paris, le 8 Nivose.

Dans la séance générale du 5 Nivose, le général Buonaparté a été nommé membre de l'institut des sciences et arts; le lendemain il a adressé au citoyen Camus, président, la lettre suivante: ..

Paris, le 6 Nivose, an 6 de la République

Françoise, une et indivisible.

Citoyen Président,

Le suffrage des hommes distingués qui composent l'institut, m'honore. Je sens bien qu'avant d'être leur égal, je serai long-temps leur écolier. S'il étoit une manière plus expressive de leur faire connoître l'estime que j'ai pour eux, je m'en servi

rois.

Les vraies conquêtes, les seules qui ne donnent aucun regret, sont celles que l'on fait sur l'ignorance. L'occupation la plus honorable, comme la plus utile pour les nations, c'est de contribuer à l'extension des idées humaines. La vraie puissance de la République Françoise doit consister désormais à ne pas permettre qu'il existe une seule idée nouvelle, quelle ne lui appartienne.

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(Moniteur, No. 242.-2 Prairéal, an 9.)

Toulon, le 21 Floréal.

Le général en chef Buonaparté, arrivé ici hier à sept heures du matin, a passé sur-le-champ en revue les phalanges républicaines de l'armée invincible; ensuite il leur a parlé ainsi :

Officiers et Soldats,

Il y a deux ans que je vins vous commander; à cette époque, vous étiez dans la rivière de Gênes, dans la plus grande misère, manquant de tout, ayant sacrifié jusqu'à vos montres pour votre existence réciproque. Je vous promis de faire cesser vos misères; je vous conduisis en Italie: là tout vous fut accordé. Ne vous ai-je pas tenu parole?

(Un cri général se fait entendre: Oui)

Eh bien! apprenez que vous n'avez pas encore assez fait pour la patrie, et que la patrie n'a pas encore assez fait pour vous.

Je vais actuellement vous mener dans un pays où, par vos exploits futurs, vous surpasserez ceux qui étonnent aujourd'hui vos admirateurs, et vous rendrez à la patrie les services qu'elle a droit d'attendre d'une armée d'invincibles.

Je promets à chaque soldat qu'au retour de cette expédition, il aura à sa disposition de quoi acheter six arpens de térres.

Vous allez courir de nouveaux dangers, vous les

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