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Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée.

et elle se fait ensuite chrétienne.

Le père de Pauline, éclairé par le courage de Polyeucte et la conversion de sa fille, ne tarde pas à suivre leur exemple.

MARTYRE DE POLYEUCTE.

Polyeucte, Félix, Pauline.

Poly. Je n'adore qu'un Dieu, maître de l'univers,
Sous qui tremblent le ciel, la terre, et les enfers
Un Dieu qui, nous aimant d'une amour infinie,
Voulut mourir pour nous avec ignominie,
Et qui par un effort de cet excès d'amour

Veut pour nous en victime être offert chaque jour.
Mais j'ai tort d'en parler à qui ne peut m'entendre.
Voyez l'aveugle erreur que vous osez défendre:

Des crimes les plus noirs vous souillez tous vos dieux;
Vous n'en punissez point qui n'ait son maître aux cieux.-
J'ai profané leur temple, et brisé leurs autels;

Je le ferais encor, si j'avais à le faire,

Même aux yeux de Félix, même aux yeux de Sévère,

Même aux yeux du sénat, aux yeux de l'empereur.
Félix. Enfin ma bonté cède à ma juste fureur :
Adore-les, ou meurs !

Poly.

Félix.

Je suis chrétien.
Impie!

Adore-les, te dis-je ; ou renonce à la vie.

Poly.
Félix.

Je suis chrétien.

Tu l'es? O cœur trop obstiné !
Soldats, exécutez l'ordre que j'ai donné !

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1. Quel était l'état de la littérature française à l'époque de Corneille? 2. Donnez la biographie du poète. 3. Corneille

n'a t-il composé que des tragédies? 4. Quelle est la tragédie qui rendit Richelieu jaloux de Corneille et que fit le cardinal? 5. Par quels vers Boileau répondit-il à l'arrêt de l'Académie française? 6. Quels sont les quatre chefs-d'œuvre de Corneille?

7. Quel est le sujet de la tragédie du Cid? 8. Pourquoi don Diègue ne se venge-t-il pas lui-même? 9. Quelle sorte d'adversaire Rodrigue aura-t-il à combattre? 10. Racontez la scène du défi en rappelant les vers qui sont passés en proverbes. 11. Comment Chimène reçut-elle la nouvelle de la mort de son père? 12. Quels sont les sentiments qui sont en lutte dans le cœur de la jeune fille? 13. Que fait Rodrigue en apprenant une descente des Maures? 14. Quelle fut l'issue du combat? 15. A quoi le roi s'était il obligé envers Chimène? 16. Don Fernand punira-t-il Rodrigue ? 17. Que demande alors Chimène ? 18. Citez le vers par lequel Chimène ordonne à Rodrigue d'être victorieux. 19. Comment finit cette tragé die. 20. Que pensez-vous du caractère de Rodrigue? 21. Que pensez-vous de celui de Chimène ?

22. Où Corneille a-t-il pris le sujet d'Horace? 23. Dites ce que vous savez des Horaces et des Curiaces. 24. Racontez leur combat. 25. Le vieil Horace pleurait-il la perte de ses deux fils? 26. Au lieu de fuir, qu'aurait dû faire le troisième Horace pour sauver son honneur? 27. Pourquoi a-t-il fui? 28. Rome gagna-t-elle quelque chose par la victoire d'Horace? 29. Camille partagea-t-elle la joie de son frère ? 30. A quel sentiment obéit-elle ? 31. Dans quels vers voyez-vous qu'elle hait Rome? 32. Horace a-t-il eu raison de tuer sa sœur ? 33. Quel est le dénouement de cette tragédie? 34. Quel est le sentiment qui y domine?

35. Quel est le sujet de la tragédie de Cinna? 36. A quelle époque vivait l'empereur Auguste? 37. De quels bienfaits avait-il comblé Cinna? 38. Pourquoi Cinna voulait-il assassiner Auguste? 39. Dans quel dessein Maxime dévoila-t-il le complot? 40. Auguste punit-il les conspirateurs? 41. Qui

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lui avait conseillé d'essayer de la clémence? 42. Faites quelques citations de Cinna.

43. Le sujet de la tragédie de Polyeucte a-t-il aussi été tiré de l'histoire romaine? 44. A l'instigation de qui Polyeucte se fait-il chrétien? 45. Dans quel but entre-t-il dans le temple païen après sa conversion? 46. Qu'est ce qui prouve que l'empereur Décius haïssait les chrétiens? 47. Que répondait Polyeucte aux menaces de Félix? 48. A quoi fut-il condamné? 49. Quels sont les mots qui vous montrent que Polyeucte ne craignait pas le martyre? 50. Quel effet sa mort produisitelle sur Pauline et sur Félix?

MOLIÈRE.

Jean Baptiste Poquelin, dit Molière, le plus grand de nos poètes comiques, naquit à Paris en 1622 et y mourut en 1673. Son père, valet-de-chambre-tapissier du roi, ne se décida qu'avec peine à l'envoyer étudier au collège de Clermont, disant qu'il en saurait toujours assez pour faire le lit de sa majesté. Molière abandonna bientôt sa famille afin de s'adonner au théâtre et forma une troupe de comédiens avec laquelle il joua, sans succès, dans les divers quartiers de Paris; puis, il résolut d'aller chercher fortune en province. A Lyon, il donna sa première comédie régulière, l'Etourdi, dont la réussite l'encouragea à composer le Dépit amoureux. Etant à Rouen, en 1658, il demanda et obtint l'autorisation d'aller jouer à Paris, devant le roi. A partir de cette époque il donna: les Précieuses ridicules, l'Ecole des Maris, les Fâcheux, l'Ecole des Femmes, le Tartuffe, Don Juan, le Misanthrope, l'Avare, George Dandin, l'Amour médecin, le Médecin malgré lui, M. de Pourceaugnac, le Bourgeois gentilhomme, les Fourberies de Scapin, les Femmes savantes, le Malade imaginaire et quelques autres pièces dans lesquelles il ridiculisa les défauts et les vices de l'humanité.

En 1662 notre grand poète avait épousé Armande Béjart, actrice de sa troupe. La différence d'âge des deux époux (Molière avait 40 ans, Armande n'en avait que 17) rendit cette union malheureuse et Molière ressentit un vif chagrin de cette brouille de ménage. On prétend même qu'il traça son portrait dans le personnage d'Alceste, du Misanthrope, pièce dans laquelle Armande jouait le rôle de Célimène.

Molière mourut le 17 février 1673, après avoir prononcé le juro du Malade imaginaire.

Ce fameux comédien ne fit jamais partie de l'Académie Française, n'ayant pas voulu abandonner les planches, et ce, par dévouement pour ses amis; néanmoins en 1773 l'académie plaça dans la salle de ses séances, le buste du poète avec cette inscription:

"Rien ne manque à sa gloire. Il manquait à la nôtre."

Un monument connu sous le nom de fontaine Molière, fut élevé, en 1844, à la mémoire du grand comique, dans la rue de Richelieu, à Paris, non loin de la maison où, dit-on, il rendit le dernier soupir.

Origine du Théâtre-Français. En 1658, sous le nom de troupe de Monsieur, la troupe de Molière joua dans la salle du Petit Bourbon: en 1660, elle alla au Palais-Royal, qu'elle ne quitta plus. En 1665 la troupe prit le nom de troupe du roi; en 1680, elle se réunit aux troupes du Marais et de l'hôtel de Bourgogne et forma le Théâtre-Français, qu'on appelle aussi la maison de Molière et la Comédie Française.

Hôtel de Rambouillet. Quand la marquise de Rambouillet fit son entrée au Louvre, elle fut choquée de la grande corruption de mœurs et de manières qui prévalait à la cour et

conçut l'idée de former un cercle de gens d'esprit qui se réunirait dans ses salons. Le but de ces réunions était de travailler d'abord à la réformation de la langue française pour arriver ensuite à la réformation des mœurs. Cette société se composait de personnes distinguées, et les dames qui en faisaient partie, s'appelaient précieuses.

Parmi les habitués les plus célèbres de l'Hôtel de Rambouillet, on remarquait : le cardinal de Richelieu, le grand Condé, Corneille, Balzac, Bossuet, Pascal, Voiture, Chapelain, l'abbé Cotin et Ménage; la duchesse de Longueville, sœur du grand Condé, la marquise de Lafayette, Mlle. de Scudéri, la duchesse de Montausier, fille de Mme. de Rambouillet, Mme. de Sévigné, etc. L'Hôtel Rambouillet a rendu des services incontestables à la langue française, mais il est certain aussi qu'il a eu son mauvais côté, car bientôt les véritables précieuses eurent des imitatrices ridicules qui dénaturèrent la langue au point de la rendre incompréhensible pour le vulgaire : "L'on a vu il n'y a pas longtemps, dit La Bruyère, un cercle de personnes des deux sexes, liées ensemble par la conversation et par un commerce d'esprit, ils laissaient au vulgaire l'art de parler d'une manière intelligible; une chose dite entre eux peu clairement, en entraînait une autre encore plus obscure, sur laquelle on enchérissait par de vraies énigmes, toujours suivies de longs applaudissements: par tout ce qu'ils appelaient délicatesse, sentiments, tour et finesse d'expression, ils étaient enfin parvenus à n'être plus entendus, et à ne s'entendre pas eux mêmes. Il ne fallait, pour fournir à ces entretiens, ni bon sens, ni jugement, ni mémoire, ni la moindre capacité; il fallait de l'esprit non pas du meilleur, mais de celui qui est faux, et où l'imagination a trop de part."

Il est resté dans notre langue un certain nombre d'expres sions créées par les précieuses, par ex.: du dernier beau, du dernier bourgeois, chasser sur nos terres, s'inscrire en faux, être en passe de, être des nôtres, sécheresse de conversation, n'être pas de refus, etc.

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