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EXERCICES.

1. Que savez-vous de la jeunesse de Fénelon? 2. Qui appelait-on les nouvelles catholiques? 3. Quels sont les deux premiers ouvrages de Fénelon? 4. Quel effet produisit le Traité du Ministère des pasteurs? 5. Comment Fénelon s'acquitta-t-il de sa mission? 6. Quel emploi lui confia-t-on ensuite? 7. Dites ce que vous savez du duc de Bourgogne, de son caractère et du résultat obtenu par son précepteur. 8. Quelle fut la récompense de Fénelon? 9. Quels sont les ouvrages les plus connus de Fénelon? 10. Que savez-vous des relations de Bossuet et de Fénelon? 11. Pourquoi Fénelon fut-il condamné par le pape? 12. Comment accepta-t-il sa condamnation? 13. Comment passa-t-il ses dernières années? 14. En quelle année mourut-il et quels souvenirs laissa-t-il? 15. Quel surnom a-t-on donné à l'archevêque de Cambrai? 16. Quels sont les points de ressemblance qu'offrent Bossuet et Fénelon? 17. Quel est le sujet du Télémaque? 18. Racontez les principaux épisodes de la vie de Télémaque. 19. Que représente Mentor? 20. Dans quel but Fénelon écrivit-il le Télémaque? 21. Que savez-vous de Démocrite et de Héraclite? 22. Comment appelle-t-on ceux qui pensent que tout est pour le mieux dans ce monde ? 23. Qu'appelle-t-on pessimistes? 24. Démocrite et Héraclite étaient-ils optimistes ou pessimistes? 25. Quel auteur de l'antiquité Fénelon a-t-il imité en écrivant ses Dialogues des Morts?

II. BOURDALQUE. MASSILLON. — FLÉCHIER.

BOURDALOUE.

Louis Bourdaloue (1632-1704) père jésuite, qui vint après Bossuet, obtint comme prédicateur des succès tels qu'on l'appelait le prédicateur des rois et le roi des prédicateurs.

En plaçant la morale avant le mystère et le dogme, il se rendit plus populaire que Bossuet.

Cet orateur ne se laissait intimider par personne quand il était en chaire et allait droit au but, ce qui fit dire à Mme. de Sévigné que le père Bourdaloue "frappait comme un sourd, disant des vérités à bride abattue."

MASSILLON.

Jean-Baptiste Massillon (1663-1742) succéda à Bourdaloue et régna pendant vingt ans dans la chaire française. Il était évêque de Clermont quand il fut invité à venir à Paris pour y prêcher le carême de 1718 devant Louis XV, encore enfant. Ce prédicateur nous a laissé des Oraisons funèbres, inférieures à celles de Bossuet et de Fléchier, et des Sermons dont les meilleurs sont contenus dans le Petit Carême.

FLÉCHIER.

Esprit Fléchier (1632-1710) d'abord lecteur du Dauphin, se fit ensuite connaître par des Sermons et des Oraisons funèbres dont la principale est celle de Turenne. Fléchier fut évêque de Nîmes et il fit partie de l'Académie française.

MORT DE TURENNE.

Turenne meurt: tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s'éloigne, les bonnes intentions des alliés se ralentissent, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la ven、 geance; tout le camp demeure immobile. Les blessés pensent à la perte qu'ils ont faite, et non pas aux blessures qu'ils ont reçues. Les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort. L'ar mée en deuil est occupée à lui rendre les devoirs funèbres; et la renommée, qui se plaît à répandre dans l'univers les accidents extra ordinaires, va remplir toute l'Europe du récit glorieux de la vie de ce prince et du triste regret de sa mort. Que de soupirs alors! que de plaintes! que de louanges retentissent dans les villes, dans la campagne! L'un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l'espérance de sa récolte; l'autre, qui jouit encore en repos de l'héritage qu'il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l'a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre. Ici l'on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l'âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public: là on lui dresse une pompe funèbre, où l'on s'attendait de lui dresser un triomphe. Chacun choisit l'endroit qui lui parait le plus éclatant dans une si belle vie. Tous entreprennent son éloge; et chacun s'interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l'avenir. Ainsi tout le royaume pleure la mort de son défenseur, et la perte d'un homme seul est une calamité publique.

EXERCICES.

1. Quel prédicateur célèbre succéda à Bossuet? 2. Donnez une preuve du succès de Bourdaloue? 3. Com、

ment se rendit-il plus populaire que Bossuet? 4. Bourdaloue avait-il des égards pour les personnes éminentes qui composaient son auditoire? 5. Citez une phrase de Mme. de Sévigné qui caractérise le genre de Bourdaloue.

6. Quel fut le successeur de Bourdaloue? 7. De quel diocèse était-il évêque? 8. Dans quel but le fit-on venir à Paris en 1718? 9. Que nous a laissé Massillon? 10. Quel est le titre de son recueil de Sermons.

11. Dites en quelques mots ce que vous savez de Fléchier. 12. Mettez au passé la Mort de Turenne.

MME. DE SÉVIGNÉ. - MME. DE MAINTENON.

"Mlle. Marie de Rabutin-Chantal, née en 1626, était fille du baron de Chantal, duelliste effréné. Elevée par son oncle l'abbé de Coulanges, elle avait de bonne heure reçu une instruction solide, et appris, sous les soins de Chapelain et de Ménage, le latin, l'italien et l'espagnol. A dixhuit ans, elle avait épousé le marquis de Sévigné, assez peu digne d'elle, et qui fut tué dans un duel en 1651.

Mme. de Sévigné, veuve à 25 ans, avec un fils et une fille, ne songea pas à se remarier. Elle se fit précieuse ;* elle alla dans le monde, aimée, recherchée et courtisée. Jeune encore et belle sans prétentions, elle s'était mise dans le monde sur le pied d'aimer sa fille, et ne voulait d'autre bonheur que celui de la produire et de la voir briller. En 1669, M. de Grignan obtint Mlle. de Sévigné en mariage, et, seize mois après, il l'emmena en Provence, où il commandait comme lieutenant-général, durant l'absence de M. de Vendôme. Désormais séparée de sa fille, qu'elle ne revit plus qu'inégalement après des intervalles

toujours longs, Mme. de Sévigné chercha une consolation à ses ennuis dans une correspondance de tous les instants, qui dura jusqu'à sa mort (en 1696), et qui comprend l'espace de vingt-cinq années, sauf les lacunes qui tiennent aux réunions passagères de la mère et de la fille.”*

Mme. de Sévigné, comme l'a écrit Voltaire, est la première personne de son siècle pour le style épistolaire, et surtout pour conter des bagatelles avec grâce. Ses Lettres écrites avec un abandon charmant et avec un talent de description remarquable, nous ont fourni de nombreux renseignements sur la cour et la société de cette époque.

Mme. de Maintenon (1635-1719) nous a aussi laissé des Lettres, remarquables par leurs réflexions profondes et leur style clair et précis, mais inférieures à celles de Mme. de Sévigné. Elle avait épousé Scarron, poète infirme et paralysé, connu par le Roman comique et Virgile travesti. Après la mort de son mari, elle éleva secrètement les enfants de Mme. de Montespan et s'acquitta si bien de ce soin qu'elle gagna les faveurs de Louis XIV, à qui elle s'unit par un mariage secret.

Ce fut Mme. de Maintenon qui fonda à Saint-Cyr, près de Versailles, une maison d'éducation destinée aux demoiselles nobles et pauvres pour lesquelles Racine écrivit Esther et Athalie.

Outre Mme. de Sévigné et Mme. de Maintenon, un certain nombre de femmes se sont fait remarquer sous le règne de Louis XIV par leur esprit et leur érudition.

* STE BEUVE. Portraits de Femmes.

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