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FRAGMENT DES BOISERIES ET DU CADRE SCULPTÉ QUI ENTOURENT LES PANNEAUX DE LA CHAMBRE DU ROI

AU CHATEAU DE VERSAILLES.

attaché à sa personne, rejaillit sur sur tout ce qui l'environnait; que tous les grands fussent honorés, et qu'aucun ne fût puissant, à commencer par son frère et par Monsieur le Prince. C'est dans cette vue qu'il jugea en faveur des pairs leur ancienne querelle avec les présidents du parlement.

Ceux-ci prétendaient devoir opiner avant les pairs, et s'étaient mis en possession de ce droit. Il régla dans un conseil extraordinaire que les pairs opineraient aux lits de justice, en présence du roi, avant les présidents, comme s'ils ne devaient cette prérogative qu'à sa présence; et il laissa subsister l'ancien usage dans les assemblées qui

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ne sont pas des lits de justice.

Pour distinguer ses principaux courtisans, il avait inventé des casaques bleues, brodées d'or et d'argent. La permission de les porter était une grande gràce pour des hommes que la vanité mène. On les demandait presque comme le collier de l'Ordre. On peut remarquer, puisqu'il est ici question de petits détails, qu'on portait alors des casaques par-dessus un pourpoint orné de rubans, et sur cette casaque passait un baudrier, auquel pendait l'épée. On avait une espèce de rabat à dentelles, et un chapeau orné de deux rangs de plumes.

LE COSTUME D'UN LIEUTENANT AUX GARDES DU ROI.

(Estampe de modes de Bonnart.)

Cette mode, qui dura jusqu'à l'année 1684, devint celle de toute l'Europe, excepté de l'Espagne et de la Pologne. On se piquait déjà presque partout d'imiter la cour de Louis XIV.

Il établit dans sa maison un ordre qui dure encore; régla les rangs et les fonctions; créa des charges nouvelles auprès de sa personne, comme celle de

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grand maître de sa garde-robe. Il rétablit les tables instituées par François Ier, et les augmenta. Il y en eut douze pour les officiers commensaux, servies avec autant de propreté et de profusion que celles de beaucoup de souverains; il voulait que les étrangers y fussent tous invités : cette attention dura pendant tout son règne. Il en eut une autre plus recherchée et plus polie encore. Lorsqu'il eut fait bâtir les pavillons de Marli en 1679, toutes les dames trouvaient dans leur appartement une toilette complète: rien de ce qui appartient à un luxe

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UNE DAME DE QUALITÉ A SA TOILETTE MARIE-ANNE STUART, intéressants ce tableau de la

REINE D'ANGLETERRE.

(D'après une estampe de Bonnart.)

des dépenses qu'elle supposait; ce qu'il admire particulièrement, c'est la manière dont cette cour et ces dépenses étaient ordonnées.

<< Sous le présent règne, il y a beaucoup d'ordre et d'économie dans la conduite du dedans et dans la dépense au milieu de l'éclat et de la parade qu'on y voit, ce qui tient à ce qu'on a tâché de remédier à la source des discordes qu'il y avait dans l'administration des finances sous le règne passé et sous la minorité et les premières années du présent règne, d'où il arrivait

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que les fonds destinés ou qui auraient dû être appliqués à l'entretien ordinaire de sa cour, de ses tables, de ses officiers et autres besoins réglés étaient détournés à d'autres usages par la profusion ou la conduite des surintendants et des trésoriers de l'Épargne, qui se prévalaient pour entretenir leur luxe et leur dépense; ce qui ayant été entièrement réformé depuis la prison de feu M. Fouquet et ensuite du nouvel ordre que feu M. Colbert mit dans les finances, donna lieu aussi à les rétablir dans l'entretien requis pour la maison du roi et pour tout

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RECEPTION PAR LE ROI A VERSAILLES DES CHEVALIERS DE L'ORDRE DE SAINT-LOUIS. (Musée de Versailles : cette esquisse du début du règne de Louis XV donne l'état exact de la chambre du roi.)

ce qui pouvait, en même temps, y apporter de l'économie et faire paraître de la magnificence. On eut soin que l'un et l'autre eut lieu dans les tables de la maison du roi comme en premier lieu celle de Sa Majesté, ensuite celle du grand-maître qui est tenue par le capitaine des gardes, celle du grand-chambellan, du premier maître d'hôtel de la reine et de celui de Mme la Dauphine, sans parler d'autres tables inférieures qui sont toutes entretenues aux dépens du roi et qui servent en même temps pour faire honneur à la cour et plaisir aux courtisans qui sont en quelque considération et qui y trouvent ordinairement leur place.

« On peut mettre encore au nombre des bonnes tables de la cour, celle du gouverneur du dauphin, le duc de Montausier, ou de la gouvernante des enfants de France, la maréchale de la Motte, ou de la dame d'honneur de la reine

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