(Les sculptures dorées des frontons sont de Coustou et Lespingole. La balustrade et tous les ornements en bois sculpté qui décorent les murailles sont du temps.) des planches en cuivre, de transmettre facilement à la postérité toutes les représentations de la nature et de l'art, était encore très informe en France avant ce siècle. C'est un des arts les plus agréables et plus utiles. On le doit aux Florentins, qui l'inventèrent vers le milieu du xve siècle; et il a été poussé plus loin en France que dans le lieu même de sa nais sance, parce qu'on y a fait un plus grand nombre d'ouvrages en ce genre. Les recueils des estampes du roi ont été souvent un des plus magnifiques présents qu'il ait faits aux ambassadeurs. La ciselure en or et en argent, qui dépend du dessin et du goût, a été portée à la plus grande perfection dont la main de l'homme soit capable. Après avoir ainsi parcouru tous ces arts, qui contribuent aux délices des particuliers et à la gloire de l'État, ne passons pas sous silence le plus utile de tous les arts, dans lequel les Français surpassent toutes les nations du monde : je veux parler de la chirurgie, dont les progrès furent si rapides et si célèbres dans ce siècle, qu'on venait à Paris des bouts de l'Europe pour toutes les cures et pour toutes les opérations qui demandaient une dextérité non commune. Non seulement il n'y avait guère d'excellents chirur giens qu'en France, mais c'était dans ce seul pays qu'on fabriquait parfaitement les instruments nécessaires : il en fournissait tous ses voisins; et je tiens du célèbre Cheselden, le plus grand chirurgien de Londres, que ce fut lui qui commença à faire fabriquer à Londres, en 1715, les instruments de son art. La médecine, qui servait à perfectionner la chirurgie, ne s'éleva pas en France au-dessus de ce qu'elle était en I finit de nos jours. Il sera difficile qu'il soit surpassé; et, s'il l'est en quelques genres, il restera le modèle des âges encore plus fortunés, qu'il aura fait naître. Dans ce tableau des arts où l'on peut s'étonner de voir s'achever par l'examen du progrès de la chirurgie à la fin du XVIIe siècle, Voltaire a été si bref, qu'il peut paraître justement incomplet. Laissons à la chirurgie la place qu'il lui a donnée, parce que de son temps le mot art était encore pris au sens ancien du mot, qu'il a conservé dans la locution arts et métiers. Mais complétons les indications qu'il nous a ici trop parcimonieusement mesurées par les détails biographiques qu'il y a ajoutés dans son catalogue des artistes célèbres. C'est la manière la plus légitime et la plus sûre d'avoir toute sa pensée et l'opinion de son temps, fort rapprochée d'ailleurs de celle du xvIe siècle luimême, sur les questions d'art. DE HOLLANDE. (Vase en marbre de la terrasse du Château de Versailles, sculpté par Tuby.) MUSICIENS La musique francaise, du moins la vocale, n'a pas été jusqu'ici du goût |