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Plans de campagne des deux partis.

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- Le cabinet de Vienne

remplace Clairfayt par l'archiduc Charles, et se propose de porter la guerre sur la Moselle.

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Les hostilités recommencent d'abord en Italie. - Bonaparte, arrivé à Nice, y fait toutes les dispositions pour envahir la Péninsule. Beaulieu de son côté prend l'offensive et veut se porter dans la rivière de Gênes, pour communiquer avec l'escadre anglaise. Son adversaire le prévient, et accable le centre des Alliés à Montenotte, à Dego et à Milésimo.- Bonaparte se jette ensuite sur les Sardes, et les bat à Mondovi. · Armistice avec le Piémont. - Beaulieu se retire derrière le Pô et le Tésin. — Bonaparte tourne sa gauche, et va passer le fleuve à Plaisance. Retraite précipitée des Autrichiens derrière l'Adda. Le général Laharpe est tué à Fombio. Combat de Lodi. Entrée des Français à Milan. Armistice accordé aux ducs de Parme et de Modène. - Paix définitive signée à Paris, entre la république et le roi de Sar daigne. Reprise des hostilités sur le Rhin. - Wurmser part du Brisgau avec 25 mille hommes pour marcher par le Tyrol au secours de la Lombardie. Jourdan s'avance sur la Lahn. — L'archiduc Charles vole au-devant de lui, et le repousse à Wetzlar.

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Moreau qui s'est porté sur le camp de Manheim, favorisé par ces mouvements, revient vivement sur Kehl, y passe le Rhin et bat les Autrichiens à Renchen et à Rastadt. L'archiduc Charles, laisant Wartensleben sur le Bas-Rhin, accourt à Philipsbourg, à la rencontre de l'armée de Rhin et Moselle; il est repoussé à Ettlingen, et se replie derrière le Necker. Combat de Canstadt. - L'Archiduc attaque inutilement Moreau à Neresheim, puis repasse enfin le Danube à Dillingen et Donauwerth.

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Sur ces entrefaites, Jourdan s'est avancé de son côté sur la Lahn. où il se réunit à Kléber qui a battu les Autrichens à Altenkirch. Ces deux généraux chassentsuccessivement l'armée de Wartensleben de Francfort, de Wurtzbourg et de Bamberg. -Les Impériaux, après les combats de Schweinfurt et de Sulzbach, se retirent derrière la Naab. - La Saxe accède à la fédération du Nord, et retire son contingent. cercles de Souabe et de Bavière traitent séparément avec les Français.

État des affaires en Italie.

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Insurrection en Lombardie.

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Les

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Bonaparte, qui s'est avancé sur Brescia, y signe un armistice avec le roi de Naples; il passe le Mincio à Borghetto, et s'empare de Peschiéra et de Vérone. Kellermann lui envoie 12 mille hommes de l'armée des Alpes, qui remplacent les pertes de la campagne. Singulier projet du directoire pour diviser l'armée sous deux chefs.-Expédition sur la Romagne et Livourne. Armistice avec le Pape Venise refuse de s'allierà la France. Première opérations du siége de Montoue. Le général Wurmser s'avance avec 60 mille hommes au secours de la place, en fait lever le siége et s'empare de tout le matériel. Bonaparte averti que les Impériaux se sont divisés sur les deux rives du lac de Garda, les accable successivement à Salo, Gavardo, Lonato et Castiglione. Wurmser est repoussé en Tyrol, mais il ravitaille Mantoue, et l'armée française, faute de matériel, se borne à bloquer cette ville. Agitation dans la Péninsule, à la nouvelle des premiers succès des Impériaux.

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CHAPITRE LV.

Angleterre.

Coup d'œil politique sur le continent. ·Triple alliance de Pétersbourg.-État intérieur de la France. - Efforts du directoire. Mort de Charette et de Stofflet. — Pacifi

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La république donnait de jour en jour un démenti plus formel au déclamateur Burke: loin que ses prédictions se réalisassent, et que la France ne présentât plus qu'un immense vide sur la carte de l'Europe, elle venait au contraire de reculer ses limites jusqu'aux ́rives du Rhin et au sommet des Alpes. Maîtresse des ressources de la Hollande; réconciliée avec la Prusse et l'Espagne; prête même à s'allier à cette dernière puissance qui avait tenu naguères le sceptre des mers, et menacé d'envahir les deux hémisphères; la république avait pris une attitude inquiétante pour la jalouse Albion : les succès mêmes de Clairfayt dédommageaient faiblement celle-ci des contrariétés qu'elle venait d'éprouver dans l'intérieur du cabinet de Madrid, sur les côtes de Bretagne, aux murs de Paris et sur les cimes de l'Apennin. Toutefois l'anarchie comprimée pouvait renaître, ou la politique chan

ger avec la fortune, et pour faire triompher la cause anglaise, il suffisait au cabinet de St.-James de gagner du temps sur le continent, et de profiter sans relâche de ses avantages maritimes.

A peine la double paix de Bâle lui fut-elle connue, qu'il se hâta en effet de chercher les moyens d'y remédier, en suscitant de nouveaux ennemis à la France, et bientôt la triple alliance signée le 28 septembre 1795, à St.-Pétersbourg, entre la Russie, l'Angleterre et l'Autriche, vint couronner les efforts de ses négociateurs, et préparer de nouveaux assauts à ses adversaires. Cette triple alliance qui décida en dernier ressort de l'existence de la Pologne, s'il faut en croire quelques versions, fut un coup de maître de Pitt; il trouva effectivement dans ce traité les moyens de perpétuer la guerre continentale, et de détourner l'orage qui eût éclaté sur les iles britanniques, si l'Autriche se fût également prononcée la paix, dans un moment si décisif.

pour

attribués à Pitt.

On a vu au chapitre précédent combien les craintes du Projets cabinet de St.-James étaient fondées; et, certes, il ne fallut rien moins que l'inébranlable fermeté de son chef pour conjurer l'orage qui le menaçait au dedans et au dehors. Comprimer de plus en plus par des lois sévères les efforts du parti démocratique ; assurer plus de crédit et d'action à l'autorité; profiter de la supériorité maritime de la nation pour asseoir sur des bases inébranlables la puissance anglaise dans l'Inde, en accélérant la chute de l'empire de Mysore et du Nisam, seuls capables de lui en disputer le sceptre; épier l'occasion de porter des coups décisifs à la marine et aux colonies de l'Espagne, afin de paralyser l'union des deux puis

Grand développe

ment des

glaises.

sances rivales avant qu'elle parvint à se consolider : telles furent les vues de cet adroit ministre, dont l'événement ne prouva que trop la sagacité.

Moins scrupuleux que Walpole, mais tout aussi habile que lui à tirer parti des circonstances pour étendre et consolider l'empire britannique, Pitt jugea bien que le temps n'était pas éloigné où il tournerait ses regards ambitieux vers les riches possessions de l'Amérique espagnole, sans avoir à redouter, comme le ministre de Georges 1er, l'opposition de tous les peuples européens. Plein de ces vastes projets, il ne négligeait aucun moyen d'en assurer le développement. La première condition de leur réussite, était, d'un côté, la continuation de la guerre continentale contre la France; et de l'autre, la résolution de pousser à outrance la guerre maritime, pour achever la ruine de ses colonies, et anéantir successivement celles de ses alliés, à mesure qu'ils tenteraient de les relever.

Cependant, malgré les avantages inouïs remportés jusqu'alors par le pavillon britannique, ces plans avaient l'inconvénient de toutes les grandes expéditions lointaines; c'està-dire, de multiplier les obstacles dans une progression proportionnée à leur éloignement et à l'immensité des efforts nécessaires pour en assurer la réussite. C'est ainsi que les belles divisions envoyées dans les Antilles, dévorées chaque jour par la fièvre jaune, réclamaient à grands cris des renforts, non-seulement pour se soutenir à St.-Domingue, mais aussi pour sauver leurs propres possessions du feu de la révolte.

Le ministère avait d'abord fait partir une première expé

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