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P. Mais qui a le plus sujet de craindre l'en- | vous auriez bientôt la foi, si vous aviez quitté fer, ou celui qui est dans l'ignorance s'il y a un ces plaisirs. Or, c'est à vous à commencer. Si enfer, et dans l'incertitude de damnation, s'il je pouvois, je vous donnerois la foi : je ne le y en a; ou celui qui est dans une persuasion puis, ni par conséquent éprouver la vérité de certaine qu'il y a un enfer, et dans l'espérance ce que vous dites; mais vous pouvez bien quitd'être sauvé, s'il est? ter ces plaisirs, et éprouver si ce que je dis est vrai.

Quiconque, n'ayant plus que huit jours à vivre, ne jugeroit pas que le parti le plus sûr est de croire que tout cela n'est pas un coup de hasard, auroit entièrement perdu l'esprit. Or, si les passions ne nous tenoient point, huit jours et cent ans sont une même chose.

Quel mal vous arrivera-t-il en prenant ce parti? Vous serez fidèle, honnête, humble, reconnoissant, bienfaisant, sincère, véritable. A la vérité, vous ne serez point dans les plaisirs empestés, dans la gloire, dans les délices. Mais n'en aurez-vous point d'autres? Je vous dis que vous gagnerez en cette vie; et qu'à chaque pas que vous ferez dans ce chemin, vous verrez tant de certitude de gain, et tant de néant dans ce que vous hasardez, que vous connoîtrez à la fin que vous avez parié pour une chose certaine et infinie, et que vous n'avez rien donné pour l'obtenir.

1. Oui, mais j'ai les mains liées et la bouche muette; on me force à parier, et je ne suis pas en liberté, on ne me relâche pas ; et je suis fait de telle sorte que je ne puis croire. Que voulezvous donc que je fasse?

P. Apprenez au moins votre impuissance à croire, puisque la raison vous y porte, et que néanmoins vous ne le pouvez. Travaillez donc à vous convaincre, non pas par l'augmentation des preuves de Dieu, mais par la diminution de vos passions. Vous voulez aller à la foi, et vous n'en savez pas le chemin ; vous voulez vous guérir de l'infidélité, et vous en demandez les remèdes : apprenez-les de ceux qui ont été tels remèdes : apprenez-les de ceux qui ont été tels que vous, et qui n'ont présentement aucun doute. Ils savent ce chemin que vous voudriez suivre; et ils sont guéris d'un mal dont vous voulez guérir. Suivez la manière par où ils ont commencé ; imitez leurs actions extérieures, si vous ne pouvez encore entrer dans leurs dispositions intérieures; quittez ces vains amusements qui vous occupent tout entier.

J'aurois bientôt quitté ces plaisirs, ditesvous, si j'avois la foi. Et moi, je vous dis que

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Il ne faut pas se méconnoître : nous sommes corps autant qu'esprit ; et de là vient que l'instrument par lequel la persuasion se fait n'est pas la seule démonstration. Combien y a-t-il peu de choses démontrées! Les preuves ne convainquent que l'esprit. La coutume fait nos preuves les plus fortes; elle incline les sens, qui entraînent l'esprit sans qu'il y pense. Qui a démontré qu'il sera demain jour, et que nous mourrons? et qu'y a-t-il de plus universellement cru? C'est donc la coutume qui nous en persuade; c'est elle qui fait tant de turcs et de païens; c'est elle qui fait les métiers, les soldats, etc. Il est vrai qu'il ne faut pas commencer par elle pour trouver la vérité; mais il faut avoir recours à elle, quand une fois l'esprit a vu où est la vérité, afin de nous abreuver et de à toute heure: car d'en avoir toujours les preunous teindre de cette croyance qui nous échappe ves présentes, c'est trop d'affaire. Il faut acde l'habitude, qui, sans violence, sans art, quérir une croyance plus facile, qui est celle incline toutes nos puissances à cette croyance, sans argument, nous fait croire les choses, et Ce n'est pas assez de ne croire que par la force en sorte que notre ame y tombe naturellement. de la conviction, si les sens nous portent à croire le contraire. Il faut donc faire marcher nos deux pièces ensemble: l'esprit, par les raisons qu'il suffit d'avoir vues une fois en sa vie ;

Ici finit le dialogue.

et les sens, par la coutume, et en ne leur per- | tienne ne propose de se haïr. Nulle autre relimettant pas de s'incliner au contraire,

ARTICLE IV.

Marques de la véritable religion,

I.

gion ne peut donc être reçue de ceux qui savent qu'ils ne sont dignes que de haine. Nulle autre religion que la chrétienne n'a connu que l'homme est la plus excellente créature, et en même temps la plus misérable. Les uns, qui ont bien connu la réalité de son excellence, ont pris pour lâcheté et pour ingratitude les senti

d'eux-mêmes; et les autres, qui ont bien connu combien cette bassesse est effective, ont traité d'une superbe ' ridicule ces sentiments de grandeur, qui sont aussi naturels à l'homme. Ňulle religion que la nôtre n'a enseigné que l'homme naît en péché; nulle secte de philosophes ne l'a

La vraie religion doit avoir pour marque d'o-ments bas que les hommes ont naturellement bliger à aimer Dieu. Cela est bien juste. Et cependant aucune autre que la nôtre ne l'a ordonné. Elle doit encore avoir connu la concupiscence de l'homme, et l'impuissance où il est par lui-même d'acquérir la vertu. Elle doit avoir apporté les remèdes, dont la prière est le principal. Notre religion a fait tout cela; et nulle autre n'a jamais demandé à Dieu de l'aimer et de le suivre.

II.

y

dit: nulle n'a donc dit vrai.

V.

Dieu étant caché, toute religion qui ne dit pas que Dieu est caché n'est pas véritable; et toute religion qui n'en rend pas la raison n'est pas instruisante. La nôtre fait tout cela. Cette

Il faut, pour faire qu'une religion soit vraie, qu'elle ait connu notre nature; car la vraie na-religion, qui consiste à croire que l'homme est ture de l'homme, son vrai bien, la vraie vertu et la vraie religion, sont choses dont la connoissance est inséparable. Elle doit avoir connu la grandeur et la bassesse de l'homme, et la raison de l'une et de l'autre. Quelle autre religion la chrétienne a connu toutes ces choses?

que

III.

tombé d'un état de gloire et de communication avec Dieu en un état de tristesse, de pénitence et d'éloignement de Dieu, mais qu'enfin il seroit rétabli par un Messie qui devoit venir, a toujours été sur la terre. Toutes choses ont passé, et celle-là a subsisté pour laquelle sont toutes choses. Car Dieu voulant se former un peuple saint, qu'il sépareroit de toutes les auLes autres religions, comme les païennes, tres nations, qu'il délivreroit de ses ennemis, sont plus populaires, car elles consistent toutes qu'il mettroit dans un lieu de repos, a promis en extérieur : mais elles ne sont pas pour les de le faire, et de venir au monde pour cela; et gens habiles. Une religion purement intellec-il a prédit par ses prophètes le temps et la matuelle seroit plus proportionnée aux habiles; mais elle ne serviroit pas au peuple. La seule religion chrétienne est proportionnée à tous, étant mêlée d'extérieur et d'intérieur. Elle élève le peuple à l'intérieur, et abaisse les superbes à l'extérieur, et n'est pas parfaite sans les deux: car il faut que le peuple entende l'esprit de la lettre, et que les habiles soumettent leur esprit à la lettre, en pratiquant ce qu'il y a d'exté

rieur.

IV.

Nous sommes haïssables: la raison nous en convainc. Or, nulle autre religion que la chré

nière de sa venue. Et cependant, pour affermir l'espérance de ses élus dans tous les temps, il leur en a toujours fait voir des images et des figures; et il ne les a jamais laissés sans des assurances de sa puissance et de sa volonté pour leur salut. Car, dans la création de l'homme, Adam étoit le témoin et le dépositaire de la promesse du Sauveur, qui devoit naître de la femme. Et quoique les hommes, étant encore si proches de la création, ne pussent avoir oublié leur création et leur chute, et la promesse que Dieu leur avoit faite d'un Rédempteur, néan

1 Orgueil.

toutes les fois qu'elle a été en cet état, Dieu l'a relevée par des coups extraordinaires de sa puissance. C'est ce qui est étonnant, et qu'elle s'est maintenue sans fléchir et plier sous la volonté des tyrans.

VI.

Les états périroient, si on ne faisoit plier souvent les lois à la nécessité. Mais jamais la religion n'a souffert cela, et n'en a usé. Aussi il faut ces accommodements, ou des miracles. Il n'est pas étrange qu'on se conserve en pliant, et ce n'est pas proprement se maintenir; et eucore périssent-ils enfin entièrement : il n'y en a point qui ait duré quinze cents ans. Mais que cette religion se soit toujours maintenue et inflexible', cela est divin.

moins, comme dans ce premier âge du monde | été à la veille d'une destruction universelle ; et ils se laissèrent emporter à toutes sortes de désordres, il y avoit cependant des saints, comme Énoch, Lamech, et d'autres, qui attendoient en patience le Christ promis dès le commencement du monde. Ensuite Dieu a envoyé Noé, qui a vu la malice des hommes au plus haut degré; et il l'a sauvé en noyant toute la terre, par un miracle qui marquoit assez et le pouvoir qu'il avoit de sauver le monde, et la volonté qu'il avoit de le faire, et de faire naître de la femme celui qu'il avoit promis. Ce miracle suffisoit pour affermir l'espérance des hommes; et la mémoire en étant encore assez fraîche parmi eux, Dieu fit des promesses à Abraham, qui étoit tout environné d'idolâtres, et il lui fit connoître le mystère du Messie qu'il devoit envoyer. Au temps d'Isaac et de Jacob, l'abomination s'étoit répandue sur toute la terre: mais ces saints vivoient en la foi; et Jacob, mourant et bénissant ses enfants, s'écrie, par un transport qui lui fait interrompre son discours : J'attends, ô mon Dieu! le Sauveur que vous avez promis: Salutare tuum expectabo, Domine. (Genes., 49, 18.)

Les Égyptiens étoient infectés, et d'idolâtrie, et de magie; le peuple de Dieu même étoit entraîné par leurs exemples. Mais cependant Moïse et d'autres voyoient celui qu'ils ne voyoient pas, et l'adoroient en regardant les biens éternels qu'il leur préparoit.

Les Grecs et les Latins ensuite ont fait régner les fausses divinités ; les poëtes ont fait diverses théologies; les philosophes se sont séparés en mille sectes différentes : et cependant il y avoit toujours au cœur de la Judée des hommes choisis qui prédisoient la venue de ce Messie, qui n'étoit connu que d'eux.

Il est venu enfin en la consommation des

temps: et depuis, quoiqu'on ait vu naître tant de schismes et d'hérésies, tant renverser d'états, tant de changements en toutes choses, cette Église, qui adore celui qui a toujours été adoré, a subsisté sans interruption. Et ce qui est admirable, incomparable et tout-à-fait divin, c'est que cette religion, qui a toujours duré, a toujours été combattue. Mille fois elle a

Peut-être devroit-on lire ici croyoient.

VII.

voit pas des marques visibles. C'en est une adIl y auroit trop d'obscurité, si la vérité n'amirable qu'elle se soit toujours conservée dans trop de clarté s'il n'y avoit qu'un sentiment une Église et une assemblée visible. Il y auroit est le vrai, il n'y a qu'à voir quel est celui qui dans cette Église; mais, pour reconnoître quel y a toujours été car il est certain que le vrai jours été. Ainsi le Messie a toujours été cru. y a toujours été, et qu'aucun faux n'y a touLa tradition d'Adam étoit encore nouvelle en depuis, en prédisant toujours d'autres choses Noé et en Moïse. Les prophètes l'ont prédit dont les évènements, qui arrivoient de temps vérité de leur mission, et par conséquent celle en temps à la vue des hommes, marquoient la

de leurs

promesses

touchant le Messie. Ils ont

tous dit que la loi qu'ils avoient n'étoit qu'en
attendant celle du Messie; que jusque-là elle
éternellement; qu'ainsi leur loi, ou celle du
seroit perpétuelle, mais que l'autre dureroit
Messie, dont elle étoit la promesse, seroient
toujours sur la terre. En effet, elle a toujours
duré : et Jésus-Christ est venu dans toutes les
circonstances prédites. Il a fait des miracles,
et les apôtres aussi, qui ont converti les païens;
Messie est prouvé pour jamais.
et par-là les prophéties étant accomplies, le

'C'est-à-dire, et soit toujours demeurés inflexible.

VIII.

Je vois plusieurs religions contraires, et par conséquent toutes fausses, excepté une. Chacune veut être crue par sa propre autorité, et

natures, divine et humaine, a retiré les homcilier à Dieu en sa personne divine. mes de la corruption du péché pour les récon

Elle enseigne donc aux hommes ces deux véet qu'il y a une corruption dans la nature qui rités, et qu'il y a un Dieu dont ils sont capables,

menace les incrédules. Je ne les crois donc pas là-dessus; chacun peut dire cela, chacun peut se dire prophète. Mais je vois la religion chré-les en rend indignes. Il importe également aux

tienne où je trouve des prophéties accomplies, et une infinité de miracles si bien attestés, qu'on ne peut raisonnablement en douter; et c'est ce que je ne trouve point dans les autres.

IX.

La seule religion contraire à la nature en l'état qu'elle est, qui combat tous nos plaisirs, et qui paroît d'abord contraire au sens commun, est la seule qui ait toujours été.

X.

Toute la conduite des choses doit avoir pour objet l'établissement et la grandeur de la religion; les hommes doivent avoir en eux-mêmes des sentiments conformes à ce qu'elle nous enseigne; et enfin elle doit être tellement l'objet et le centre où toutes choses tendent, que qui en saura les principes puisse rendre raison, et de toute la nature de l'homme en particulier, et de toute la conduite du monde en général.

Sur ce fondement, les impies prennent lieu de blasphemer la religion chrétienne, parcequ'ils la connoissent mal. Ils s'imaginent qu'elle consiste simplement en l'adoration d'un Dieu considéré comme grand, puissant et éternel: ce qui est proprement le déisme, presque aussi éloigné de la religion chrétienne que l'athéisme, qui y est tout-à-fait contraire. Et de là ils concluent que cette religion n'est pas véritable, parceque, si elle l'étoit, il faudroit que Dieu se manifestat aux hommes par des preuves si sensibles, qu'il fût impossible que personne le méconnût.

Mais qu'ils en concluent ce qu'ils voudront contre le déisme, ils n'en concluront rien contre la religion chrétienne, qui reconnoît que, depuis le péché, Dieu ne se montre point aux hommes avec toute l'évidence qu'il pourroit faire; et qui consiste proprement au mystère du Rédempteur, qui, unissant en lui les deux

hommes de connoître l'un et l'autre de ces

points; et il est également dangereux à l'homme de connoître Dieu sans connoître sa misère, et de connoître sa misère sans connoître le Rédempteur qui peut l'en guérir. Une seule de ces connoissances fait, ou l'orgueil des philosophes qui ont connu Dieu, et non leur misère, ou le désespoir des athées, qui connoissent leur misère sans Rédempteur. Et ainsi, comme il est également de la nécessité de l'homme de connoître ces deux points, il est aussi également de la miséricorde de Dieu de nous les avoir fait connoître. La religion chrétienne le fait; c'est en cela qu'elle consiste. Qu'on examine l'ordre du monde sur cela, et qu'on voie si toutes choses ne tendent pas à l'établissement des deux chefs de cette religion.

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cun prince, mais malgré tous les princes de la | terre, qui l'ont combattue.

Que l'on considère cette suite merveilleuse de prophètes qui se sont succédé les uns aux autres pendant deux mille ans, et qui ont tous prédit en tant de manières différentes jusques aux moindres circonstances de la vie de JésusChrist, de sa mort, de sa résurrection, de la mission des apôtres, de la prédication de l'Évan

sieurs autres choses qui concernent l'établissement de la religion chrétienne et l'abolition du judaïsme.

Que l'on considère la sainteté, la hauteur et l'humilité d'une ame chrétienne. Les philosophes païens se sont quelquefois élevés audessus du reste des hommes par une manière de vivre plus réglée, et par des sentiments qui avoient quelque conformité avec ceux du chris-gile, de la conversion des nations, et de plutianisme. Mais ils n'ont jamais reconnu pour vertu ce que les chrétiens appellent humilité, et ils l'auroient même crue incompatible avec les autres dont ils faisoient profession. Il n'y a que la religion chrétienne qui ait su joindre ensemble des choses qui avoient paru jusque-là si opposées, et qui ait appris aux hommes que, bien loin que l'humilité soit incompatible avec les autres vertus, sans elle toutes les autres vertus ne sont que des vices et des défauts.

Que l'on considère les merveilles de l'Écriture sainte, qui sont infinies, la grandeur et la sublimité plus qu'humaine des choses qu'elle contient, et la simplicité admirable de son style, qui n'a rien d'affecté, rien de recherché, et qui porte un caractère de vérité qu'on ne sauroit désavouer.

Que l'on considère la personne de Jésus-Christ en particulier. Quelque sentiment qu'on ait de lui, on ne peut pas disconvenir qu'il n'eût un esprit très grand et très relevé, dont il avoit donné des marques dès son enfance, devant les docteurs de la loi : et cependant, au lieu de s'appliquer à cultiver ses talents par l'étude et la fréquentation des savants, il passe trente ans de sa vie dans le travail des mains et dans une retraite entière du monde ; et pendant les trois années de sa prédication, il appelle à sa compagnie et choisit pour ses apôtres des gens sans science, sans étude, sans crédit; et il s'attire pour ennemis ceux qui passoient pour les plus savants et les plus sages de son temps. C'est une étrange conduite pour un homme qui a dessein d'établir une nouvelle religion.

Que l'on considère en particulier ces apôtres choisis par Jésus-Christ, ces gens sans lettres, sans étude, et qui se trouvent tout d'un coup assez savants pour confondre les plus habiles philosophes, et assez forts pour résister aux rois et aux tyrans qui s'opposoient à l'établissement de la religion chrétienne qu'ils annonçoient.

Que l'on considère l'accomplissement admirable de ces prophéties, qui conviennent si parfaitement à la personne de Jésus-Christ, qu'il est impossible de ne pas le reconnoître, à moins de vouloir s'aveugler soi-même.

Que l'on considère l'état du peuple juif, et devant et après la venue de Jésus-Christ, son état florissant avant la venue du Sauveur, et son état plein de misères depuis qu'ils l'ont rejeté : car ils sont encore aujourd'hui sans aucune marque de religion, sans temple, sans sacrifices, dispersés par toute la terre, le mépris et le rebut de toutes les nations.

Que l'on considère la perpétuité de la religion chrétienne, qui a toujours subsisté depuis le commencement du monde, soit dans les saints de l'ancien Testament, qui ont vécu dans l'attente de Jésus-Christ avant sa venue; soit dans ceux qui l'ont reçu et qui ont cru en lui depuis sa venue: au lieu que nulle autre religion n'a la perpétuité, qui est la principale marque de la véritable.

Enfin, que l'on considère la sainteté de cette religion, sa doctrine, qui rend raison de tout jusques aux contrariétés qui se rencontrent dans l'homme, et toutes les autres choses singulières, surnaturelles et divines qui y éclatent de toutes parts.

Et qu'on juge, après tout cela, s'il est possible de douter que la religion chrétienne soit la seule véritable, et si jamais aucune autre a rien eu qui en approchât.

ARTICLE V.

Véritable religion prouvée par les contrariétés qui sont dans l'homme, et par le péché originel.

I.

Les grandeurs et les misères de l'homme sont

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