Page images
PDF
EPUB

ment sur elle; ces influences bienfaisantes ressèrent les liens entre les individus, fortifient les dispositions à la bienveillance, encouragent le travail et lui assurent sa récompense en protégeant la propriété; elles favorisent les lumières en nourrissant l'amour de la vérité, en épurant et ennoblissant le sentiment du beau.

La civilisation, à son tour, dans tous les éléments qui la composent, sert les intérêts de la morale pratique : Plus les liens qui unissent les hommes se multiplient, deviennent intimes, mieux les hommes apprennent à sentir ce qu'ils se doivent, mieux ils goûtent le charme des affections, les connaissances de l'esprit, les productions des arts, aident la vertu en éclairant la raison et en en faisant apprécier les jouissances nobles et délicates.

La civilisation est au corps social ce qu'est la santé au corps humain le résultat d'une harmonie pratique entre les fonctions des organes et les lois de la vie. Ceux qui voudraient la réduire aux progrès matériels méconnaissent ses plus nobles aspirations.

Les deux grands moyens d'avancer la civilisation sont de propager à la fois la morale, l'instruction et l'industrie.

(J. Droz).

Clarke (S.). - Philosophe anglais, né à Norwich, en 4675, mort en 1729.

Le rôle de Clarke a été de défendre contre les systèmes erronés et les extravagances plus ou moins philosophiques, les grandes vérités de l'ordre moral et religieux. Il a plaidé la cause de la perfection divine contre l'athéisme de Hobbes et le panthéisme de Spinosa, celle de l'immortalité de l'âme contre Locke, celle du libre-arbitre contre Cellius. Il apportait à cette noble tâche un esprit droit et un cœur généreux, mais il n'a malheureusement fondé aucune école.

Les deux principaux ouvrages de Clarke sont : La démonstration de l'existence et des attributs de Dieu et le Discours sur les devoirs immuables de la religion.

[blocks in formation]

Chaque ordre avait un chef: l'archi-prêtre était le chef du premier, l'archi-diacre du second et le Primicier du troisième. Aujourd'hui on nomme clergé du premier ordre les cardinaux, archevêques et évêques, et clergé du second ordre tous les autres ecclésiastiques.

Enfin on distingue le clergé séculier du clergé régulier; le premier se compose des prêtres qui n'appartiennent à aucun ordre religieux, dans le second se trouvent les ordres monastiques.

Émotion violente de l'âme.

Ses excès,

Colère. ses emportements font, d'un être doux et sociable, un insensé, un furieux. L'esprit, la raison s'évanouissent et sont remplacés par un transport aveugle. L'homme, ainsi dégradé, n'est plus qu'un animal féroce.

Pendant les accès d'une grande colère, l'homme ne parle plus, il ne pense plus, i rugit, il extravague, il ne connaît personne, et, plus d'une fois, on l'a vu tourner ses armes contre lui-même. L'altération de son physique peint le désordre de son moral : à ce visage défiguré par des mouvements convulsifs, à ce teint tantôt pâle, tantôt enflammé, à ces yeux éteints qui semblent sortir de leur orbite, à cette poitrine haletante, à travers cette bouche écumante ou desséchée, à ces poings qui se ferment menaçants, il faut reconnaître un homme en proie au délire, prêt à dire toutes les sottises, à commettre tous les crimes.

Si l'homme qui se laisse aller à une extrême colère avait un miroir qui lui montrât ses traits défigurés, un ami qui lui fit observer les spectateurs pour lesquels il est devenu un objet de dérision ou de mépris, il est certain qu'il résisterait à un second accès. Si seulement, après que le moment est passé, il réfléchissait sur les suites, sur les fautes, souvent irréparables, que la violence lui fait commettre, la prudence seule le retiendrait.

Il y a cependant des hommes assez insensés pour nourrir et ranimer leur colère quand ils la sentent s'affaiblir. Une chose qui tendrait à nous corriger de ce travers, c'est l'habitude de voir dans notre adversaire un homme semblable à nous, imbu des mêmes préjugés, ayant comme nous un esprit étroit et personnel. Ce qui nous perd, c'est l'habitude contraire de ne voir que nous dans nos querelles et de ne pas assez nous mettre à la place

de notre ennemi. Si nous faisions un examen consciencieux et attentif de ses motifs et de sa prévention contre nous, peut-être l'excuserions-nous et lui pardonnerions-nous plutôt. Si nous voulions nous rappeler aussi combien nous a touchés un pardon généreux, une douceur sur laquelle nous ne comptions pas, peutêtre userions-nous souvent de ce moyen presqu'infaillible de nous faire un ami d'un ennemi.

La colère est à la fois le plus aveugle, le plus violent et le plus vil des conseillers.

(De Ségur). J'ai fait un pacte avec ma langue : c'est qu'elle se taira tant que mon cœur sera ému et ne répliquera jamais à aucune parole capable de me provoquer à la colère.

pentir.

(Saint François-de-Sales).

Une grande colère commence par la folie et finit par le re(Maximes des Orientaux).

Concile. Assemblée des grands dignitaires de l'Église, pour décider les questions en litige ou encore incertaines sur les dogmes et la discipline.

On appelle concile général ou œcuménique celui qui est composé des évêques de toute l'Église; concile national celui qui est formé par les évêques d'une seule nation; concile provincial celui qui se tient par un métropolitain, avec les évêques de sa province.

Voici l'énumération exacte des conciles œcuméniques, avec la date et les motifs de la convocation.

I. Concile de Nicée, contre l'arianisme, en 325.

II.

III.

431.

IV.

454.

ར.

[ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

Concile de Constantinople, en 384.

Concile d'Ephèse, contre l'hérésie de Nestorius, en

Concile de Chalcédoine, contre l'hérésie d'Eutychès, en

Deuxième de Constantinople, sur les Trois-Chapitres,

(680-681).

Troisième de Constantinople, contre le monothélisme

VII.

VIII.

-

Deuxième de Nicée, contre les iconoclastes (787).

Quatrième de Constantinople, pour l'extinction du

schisme de Photius (869-874).

[blocks in formation]

Concile de Latran (1123).
Deuxième de Latran (1439).
Troisième de Latran (1179).
Quatrième de Latran (1215).
Concile de Lyon (1215).

[ocr errors]

Concile de Vienne (1344-4343).

Concile de Pise, pour l'extinction du grand schisme

d'Occident (1409).

XVI.

[ocr errors]

Concile de Constance (1414-4417). Concile de Bâle (1434-1439). Une partie de ses sessions seulement est considérée comme canonique.

XVII.

Concile de Ferrare, continué à Florence, puis à Rome (1438-4444).

XVIII. Cinquième de Latran (1518-4519), sous Jules II et Léon X.

XIX.

Concile de Trente (du 13 décembre 1545 au 3 décembre 1563), sous les pontificats de Paul III, Jules III et Pie IV.

Condillac.

Philosophe, émule et ami de Diderot et de Rousseau; Condillac était abbé, mais au XVIIIe siècle ce titre n'engageait à rien.

Condillac vécut peu dans le monde; sa vie, toute consacrée à l'étude, se termine en 1780, à l'âge de 66 ans.

Le premier de ses ouvrages, l'Essai sur l'origine des connaissances humaines, parut en 4746; il publia plus tard le Traité des sensations dans lequel il analyse le développement de nos facultés, depuis la première impression sensible jusqu'aux notions les plus élevées. Ces deux ouvrages marquent deux phases de la philosophie de Condillac, l'une, dans laquelle il reproduit fidèlement la doctrine de Locke, l'autre, où il l'altère, pour lui donner plus d'unité.

L'âme est, à l'origine, une table rase; toutes les idées viennent de l'expérience. Voilà le point commun entre Locke et Condillac; mais dans la formation des idées qui viennent s'imprimer

sur cette table rase, l'un fait intervenir l'activité, l'autre la supprime.

Dans le Traité des sensations, Condillac suppose une statue organisée intérieurement comme nous, animée par un esprit qui n'a encore reçu aucune idée, et il ouvre successivement aux diverses impressions du dehors chacun des sens de cette statue... Il tire de cette donnée des conséquences infinies; mais si les opérations de l'âme se réduisent à la sensation, qu'est-ce que l'âme elle-même ? « L'âme ou le moi, répond-il à cette objection, n'est que la collection des sensations que l'homme éprouve et de celles que la mémoire lui rappelle... >>

Il semble résulter de là que l'âme n'est pas une réalité vivante, active, indivisible, mais une pure abstraction.

Cependant, si Condillac est sensualiste, il s'éloigne du matérialisme en soutenant que le siège de la sensation est dans l'âme et non dans les organes... mais toutes ces arguties d'école sortent de notre sujet. Cette doctrine a été depuis longtemps condamnée et n'a plus aujourd'hui de partisans avoués. Le xix® siècle ne connaît guère, du moins en Europe, que le matérialisme pur, le spiritualisme et la religion chrétienne, qui l'a épuré en l'adoptant.

Confession.

fautes.

--

Déclaration que le pénitent fait de ses

Plusieurs conciles ont décidé que la confession était nécessaire et de droit divin. Elle était nécessaire en effet pour rétablir cette harmonie entre la pensée et la parole qui annonce un état normal. Pour qu'il y ait en nous un commencement de régénération, il faut que nos paroles rendent notre pensée. Mais respectant des doutes qui doivent tomber d'eux-mêmes devant les lumières de la vérité, je dirai que c'est le vrai repentir qui absout... et maintenant ne conviendra-t-on pas que l'homme faible doit s'estimer heureux de trouver, lorsqu'il s'égare, des conseils sages et sévères, qui éclairent sa conscience?

Qu'y a-t-il de plus naturel à l'homme que ce mouvement d'un cœur qui épanche dans un autre un secret l'estomac qui renferme un poison et qui entre de lui-même en convulsion pour le rejeter est l'image d'un cœur où le crime a versé ses poisons, il

« PreviousContinue »