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occupa successivement des chaires de philosophie, de théologie et de morale. Ses supérieurs reconnaissant en lui un grand talent de prédication, le dirigèrent dans cette voie et il s'y fit bientôt une réputation telle que Louis XIV disait de lui: « Je préfère les redites du Père Bourdaloue aux choses nouvelles d'un autre. » et Bossuet cet homme sera mon maître en tont. >>

Quoiqu'il en soit, Bourdaloue eût le talent de se faire apprécier à la fois des grands et du peuple, en prêchant une morale sévère avec autant de force que d'éloquence et de clarté.

Il n'est resté de lui que ses sermons, mais la morale peut puiser abondamment à cette précieuse source.

Brahmanisme.

Religion de l'Hindoustan, plus encore que le Bouddhisme. Son histoire, dont les origines se perdent dans celle des plus anciens peuples de l'Asie, est intimement liée à celle du peuple Indien, mais elle n'a guère été connue que depuis l'étude plus approfondie de la langue Sanskrite.

Le Brahmanisme reconnaît un être suprême, mais passif, immobile, et qui n'agit que par l'intermédiaire de Brahma, Vischnou et Shiva, qui représentent la puissance, la sagesse et la justice.

Le Brahmanisme admet la métempsycose, dogme de la transmigration des âmes et par conséquent l'immortalité de l'âme, mais faussée dans son principe. Les brahmanes sont partagés en différentes castes, à la suite desquelles se traînent les malheureux parias dont les Indous fuyent le contact avec horreur. Ils se composent des hommes exclus de leur caste par un motif quelconque et condamnés à une solitude absolue.

Le culte brahmanique est rempli de superstitions; quelquesunes sont révoltantes, les autres ne sont que ridicules. Parmi les premières est la loi bien connue qui oblige les veuves à souffrir le supplice du feu sur le tombeau de leurs époux.

Que faut-il penser de la suffisance de cette religion pour guider le monde dans la voie du progrès ?

Supposons que le brahmanisme admet l'unité de Dieu, la liberté humaine, l'immortalité de l'âme.

Cette concession admise, qu'a fait pour le progrès de l'humanité cette religion supposée si pure par sa doctrine, et en réalité si

imposante par son antiquité, si forte par son organisation, si enracinée dans la croyance de tant et de si vastes peuples? si le brahmanisme en lui-même se dérobe et se voile encore pour nous derrière ses sanctuaires mystérieux, il y a une chose qui est claire comme le soleil, c'est son impuissance et sa stérilité. Les multitudes qu'il a tenues sous la domination de son sacerdoce omnipotent, il les a immobilisées; il les a, en quelque sorte, pétrifiées. Le progrès, c'est le mouvement; et le brahmanisme, c'est l'immobilité. Que dis-je ? il a fait plus qu'immobiliser les nations soumises à son despotisme religieux; il les a tenues dans un abaissement social, dans une infériorité morale et dans une superstition qui fait avec les grandeurs correspondantes de l'Occident un contraste frappant.

Brusquerie.

Acte spontané et inattendu qui cause à celui qui en est le témoin ou la victime une impression fâcheuse, une sorte de saisissement.

Dans le monde, on s'y fait : quand elle est jointe à la franchise, à un caractère noble et loyal et qu'elle ne blesse pas trop, elle amuse. C'est une sorte d'originalité dont il ne faut cependant pas abuser.

Quand elle n'est pas tempérée par l'éducation, dans le peuple par exemple, elle occasionne des querelles, des rixes et devient souvent le fléau des familles.

C

Calme. Le calme des stoïciens avait sa source dans l'orgueil, celui des chrétiens a la sienne dans l'humilité, l'abnégation et surtout dans une soumission sans réserve aux volontés divines. Là où règne la passion, il n'y a plus de piété, les sens sont maîtres.

Ne confondons cependant pas le calme avec l'indifférence ou l'apathie la charité, l'amour divin ont la double vertu de remplir, de réchauffer le cœur et de le laisser calme.

Quel est celui de nous qui n'a pas vu s'opérer cette transformation subite d'une âme agitée par toutes sortes de passions, en proie à une lutte intérieure effrayante, et ramenée au calme par une seule pensée, par la pensée de Dieu née d'une simple prière? L'horizon obscurci s'éclaire; le ciel, chargé de sombres nuages, s'ouvre et s'épanouit; l'avenir devient doux et riant... une idée a tout fait Dieu a chassé la passion et ramené le calme. Rien n'est changé dans notre existence, rien dans notre état physique; l'âme souffrait et elle est consolée; le cœur était resserré et il se dilate... c'est qu'une pensée divine a pris en lui la place de la pensée humaine qui la torturait; c'est que son point de vue a changé et qu'au lieu de voir dans le temps, il a aperçu l'Éternité. Le courage est arrivé avec l'espérance et le bonheur a suivi.

Tout cela est vrai, tout cela est senti par l'homme qui croit. Et l'on nie le miracle parce que les lois de la nature matérielle ne sont point interverties! Mais un paralytique qui marcherait, une montagne qui changerait de place seraient-ils des faits plus importants que cette transformation? Les miracles opérés sur l'âme sont autant au-dessus de ceux que l'œil voit et que le doigt touche, que l'âme est au-dessus du corps et l'homme audessus de la pierre.

C'était un beau spectacle que celui des premiers chrétiens louant Dieu en face des lions, et du contraste de leur calme, dans ce moment suprême, avec la hideuse agitation des spectateurs païens. La sérénité brillait sur le front du martyr, comme elle brille sur le front de ces vierges saintes qui consacrent à Dieu, non une heure, mais toute une vie...

Le calme vrai ne se trouve qu'avec l'accomplissement de tous les devoirs, le repentir sincère et complet des fautes passées et la confiance en Dieu.

Le plus haut point de la sagesse consiste à se conserver dans une tranquillité continuelle et dans un inaltérable repos d'esprit. (Saint Ambroise).

Calvin. Célèbre chef de secte, né à Noyon en 4509, mort à Genève en 1564.

Calvin fut élevé dans la religion catholique et destiné à l'Église;

mais il embrassa bientôt les principes de la réforme de Luther et commença à les propager à Paris en 4532.

Menacé de la prison, il se réfugia à Angoulême, puis à Nérac et enfin à Bâle.

En 1536, il fut nommé professeur de théologie à Genève, mais deux ans après il fut banni de cette ville et se retira à Strasbourg..

Rappelé à Genève quelque temps après, il devint très puissant dans cette ville; aussi l'appelait-on le Pape de Genève. La grande tache de sa vie est la condamnation et la mort de Servet qui eut lieu en 4553 et à laquelle il prit part, lui qui se disait l'apòtre de la liberté, de la tolérance et du libre examen...

Calvin a laissé un grand nombre d'ouvrages de controverse et de philosophie qui se font remarquer par beaucoup d'érudition. et un style sévère. Sa vie a été écrite par Théodore de Bèze.

« Calvin, dit Capefigue, avait un visage pâle et décharné, son teint était sombre, sa barbe longue et terminée en pointe; sa constitution était faible. La migraine, la fièvre, la goutte et la gravelle le tourmentaient continuellement. »

Cet état maladif excuse un peu la violence de son caractère indomptable.

Dans son impuissance de concilier le libre arbitre et la grâce, Calvin sacrifia la première de ces deux vérités et poussa la seconde jusqu'à la prédestination, jusqu'à l'anéantissement de la responsabilité morale.

Selon la doctrine de Calvin, les Sacrements sont réduits à deux : le baptême et la cène, et le second est dépouillé de ses mystères, car Dieu ne communique avec l'homme que spirituellement. La hiérarchie est détruite et fait place à l'égalité absolue devant Dieu. Des laïques, sous le nom d'anciens, composent avec les pasteurs, l'assemblée du consistoire, chargée de veiller à la conservation de la doctrine. (V. Bouillet, Larousse, etc.).

Candeur. Ce mot est destiné à exprimer la pureté, l'innocence, la sincérité et, en quelque sorte, la blancheur de l'ame. Elle suppose l'ignorance du mal et l'absence de toute souillure. Elle est la première marque d'une belle âme.

Les âmes pleines de candeur sont d'ordinaire plus simples dans

H

le bien que précautionnées contre le mal; voilà pourquoi il est si aisé de les tromper.

Caprice.

Volonté soudaine, bizarre, sans raison. Inégalité d'humeur. L'amour, la tyrannie, la multitude ont leurs caprices comme l'homme.

Le caprice n'est ni la fantaisie, ni la boutade, ni la bizarrerie, car dans la fantaisie, la raison s'éclipse; dans le caprice, elle se laisse subjuguer; la boutade est brusque ou brutale, le caprice est délicat comme un enfant gàté; l'inégalité d'humeur est chronique, le caprice est passager; la bizarrerie va jusqu'à l'extravagance, le caprice s'arrête à la taquinerie et n'est pas méchant : d'ordinaire, il est tout à la surface et ses variations n'ont pas plus de suite que de profondeur.

Catéchisme.

Résumé dogmatique, élémentaire des principes fondamentaux de la religion catholique.

Les meilleurs catéchismes français sont celui de Montpellier et celui du diocèse de Meaux par Bossuet.

Il appartient aux évêques de composer ou de choisir le catéchisme à l'usage des écoles de leur diocèse. Le Concile de Trente avait jugé nécessaire de rédiger un catéchisme universel.

Je trouve dans la religion chrétienne, un caractère qui me ravit c'est qu'elle joint la métaphysique la plus savante à la plus parfaite simplicité. Assurément, le Timée de Platon et le XIIe livre de la métaphysique d'Aristote sont des merveilles, mais je n'espère pas qu'il sorte de là un symbole qu'on puisse faire réciter aux petits enfants. Il n'y a, jusqu'ici, que la religion chrétienne qui ait eu à la fois la Somme de saint Thomas et un catéchisme. (Jules Simon).

- Il y a un petit livre qu'on fait apprendre aux enfants, le catéchisme, lisez-le et vous y trouverez une solution de toutes les questions que j'ai posées : Demandez au chrétien d'où vient l'espèce humaine, il le sait; où elle va, il le sait; comment elle y va, il le sait. Demandez à cet enfant pourquoi il est ici-bas, et ce qu'il deviendra après sa mort, il vous fera une réponse sublime; demandez-lui comment le monde a été créé et à quelle fin;

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