Page images
PDF
EPUB

de deux pieds en un siècle; deux le montre d'un pied en cinquante ans. Un autre le porte à quatre pouces et un autre encore à huit pouces pour vingt-cinq ans. En résumé, cet affaissement paraît être de deux pieds par siècle.

4.

Louis PILLET; DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DES ENVIRONS D'AIX, EN
SAVOIE. Broch. in-8°; 117 pages.

[ocr errors]

M. Pillet a entrepris une étude géologique de la Savoie par localités restreintes. Il espère décrire la géologie des 630 communes de ce pays. Il a commencé, il y a quelques années, avec le concours de l'abbé Girod, par une description de la commune de Chanaz, qui renferme une mine de fer de l'étage calovien, très-remarquable par ses fossiles. Maintenant ce sont les environs d'Aix-les-Bains qui occupent M. Pillet. C'est une position curieuse que celle de cette petite ville. Ses environs sont formés par trois chaînes de montagnes séparées par deux vallées. - A l'ouest le Mont-du-Chat, qui n'est qu'un prolongement du Jura, est séparé de la montagne de Chambotte par la vallée du lac du Bourget. La Chambotte, à son tour, est séparée de la Dent du Nivollet, placée à l'est par la vallée de Rumilly. La ville d'Aix, qui est en plaine, est cependant placée sur la chaîne de la Chambotte, mais il est vrai que cette montagne s'est abaissée jusqu'au niveau de la plaine, et ce n'est qu'une étude géologique qui montre que la chaîne existe encore au-dessous de la surface du sol. Les terrains qui en constituent le sol ne sont pas nombreux. Le plus ancien est le terrain jurassique supérieur. Ici, comme dans la plus grande partie du reste du Jura, ce terrain se rapporte au kimméridien. On ne peut y distinguer ni la couche à laquelle M. Marcou avait anciennement donné le nom de terrain séquanien ni le portlandten. Au-dessus se trouve le terrain néocomien, puis l'urgonien, qui présentent chacun trois subdivisions. Le reste des terrains secondaires manque ici, mais on retrouve des traces du terrain sidérolitique auquel l'auteur rapporte les poudingues de Vimines. Les terrains tertiaires sont représentés par la molasse lacustre qui n'a pas moins de 400 à 500 mètres d'épaisseur, et par la molasse marine qui en a 600. Cette dernière seule est terminée à sa partie supérieure par une agglomération décrite par M. l'abbé Vallet, dont les cailloux sont perforés par des traces de pholades. Au-dessus se trouvent les dépôts quaternaires on alluvion ancienne de M. Elie de Beaumont, pour lesquels l'auteur voudrait voir adopter le nom de Chambérien (de Chambéry). Ils

ont été déposés dans deux lacs dont on peut approximativement retracer les contours. Ils contiennent de grands dépôts de lignite. C'est eux encore qui, d'après l'auteur, renferment les paillettes d'or qui se trouvent dans le lit du Chéran, et qui ont donné lieu à plus de recherches que d'exploitations réelles. Ces salles aurifères ont, depuis longtemps, attiré l'attention des industriels et des savants (Journal des Mines, 1806, tome XX, p. 408). Dolomieu s'en était occupé et il avait été frappé de voir une rivière sortant des montagnes calcaires contenir des paillettes d'or. (B. Soc. géol. de Fr., 1833, t. III, p. 339.)

Depuis cette époque, on a successivement avancé que le gisement de l'or était dans la molasse lacustre, dans le dépôt ferrugineux de la grotte de Bange, dans le terrain urgonien et dans la molasse marine; maintenant M. Pillet place (il nous semble avec raison) l'origine de ce métal dans les conglomérats quaternaires.

Le diluvien repose sur les terrains quaternaires qui sont stratifiés. Le diluvien ne l'est pas. Il se compose d'argile de transport et de blocs erratiques. Parmi les cailloux des environs d'Aix, l'auteur retrouve du jaspe qui n'est connu en place que près des bains de Saint-Gervais, au pied du Mont-Blanc. Quant à l'origine de cette formation, il pense que l'on a poussé trop loin soit la théorie des courants, soit celle des glaciers, et il croit que l'on peut expliquer les faits en admettant que l'immense quantité de matériaux de toutes grosseurs qui étaient restés à la surface des Alpes après le soulèvement des Alpes occidentales, ont été entraînées sous forme d'une lente avalanche boueuse par les eaux, et ont ainsi poli et strié les vallées par où elles sont descendues. Ces dépôts, en s'étendant dans les plaines, ont formé le diluvium. Enfin M. Pillet y a réservé le nom d'alluvion ancienne pour les dépôts des rivières qui n'existent plus aujourd'hui.

Tel est le cadre du travail de M. Pillet. Le but de l'auteur, qui était non-seulement de donner des renseignements aux savants, mais encore de donner un guide aux étudiants, nous semble complétement atteint, car ce travail est rédigé avec une grande clarté. Il est accompagné d'une petite carte géologique et de planches représentant les fossiles les plus répandus dans les environs d'Aix.

L'auteur s'occupe également des soulèvements qui ont eu lieu dans. ce pays. Les uns sont trop connus et les autres nous paraissent avoir été étudiés sur un trop petit espace pour que nous nous y arrêtions. On voit, en lisant ce travail, que l'auteur est gêné par le cadre qu'il s'est im

posé. Il sait et connaît plus qu'il ne veut dire et il ne veut pas dire, parce qu'il craint d'être entraîné au delà des limites géographiques qu'il s'est tracées. Le lecteur regrette que le cadre ne soit pas plus grand.

Disons cependant que le petit chapitre de quatre pages qui s'occupe du soulèvement des Alpes offre un grand intérêt surtout par les sections géologiques qui l'accompagnent. Les problèmes les plus difficiles et les plus compliqués de la structure des couches qui avoisinent les Alpes nous paraissent y être résolus d'une manière heureuse. Cependant ces sections diffèrent de celles que M. Mousson a publiées il y a quelques années dans un travail très-bien fait sur les environs d'Aix.

A. F.

5.-B. STUDER; OBSERVATIONS SUR LES ALPES CENTRALES DE LA SUISSE (Bulletin de la Soc. géul. de France, 2me série, tome XIV, p. 287.

M. Studer donne dans ce travail des renseignements importants sur le gisement des célèbres minéraux du Saint-Gothard. Ils sont curieux surtout au point de vue de leur association et de leur origine.— Près de l'hospice du Grimsel on a trouvé, dans la protogine, du spath-fluor rose octaédrique associé au cristal de roche. Le fond du trou d'exploitation est formé par une terre noire qui renferme des débris de quartz, de feldspath, de pyrites, et qui résulte probablement de la destruction de la chlorite, qui remplit ordinairement les creux de la protogine. Le spath-fluor ne se trouve que dans ce que M. Studer nomme les masses centrales extérieures et dans les druses de la protogine, au Mont-Blanc et dans le massif des Alpes bernoises. Près de Viesch, en Valais, il est vert, et il est accompagné de stilbite, de heulandite, de caumonite, de chabasie et de sphène. Mais on n'en connaît pas en Valais au sud du Rhône, ni au Saint-Gothard au midi d'Urseren, ni dans les Grisons au midi du Rhin. Il est associé non-seulement avec les minéraux que nous venons d'indiquer, mais souvent encore avec du spath calcaire. Il n'a jamais été vu avec du fer spéculaire, ni avec aucune des formes de l'acide titanique.

Au Saint-Gothard l'apatite paraît jouer le même rôle que le spath fluor au Mont-Blanc et dans les Alpes bernoises. Elle est inconnue dans ces der nières, comme le spath-fluor au Saint-Gothard. On la trouve dans les schistes métamorphiques et dans les filons feldspathiques de la protogine.

A la Fibia (val Tremola) l'apatite se trouve entre les grains du feldspath avec du mica brun, de la chlorite et de la stilbite. A peu de distance elle

se trouve avec le fer spéculaire. En Sorescia, partie est du Saint-Gothard, elle est dans micaschiste mélangé d'amphibole, de chlorite, de quartz et de feldspath. On y trouve la tourmaline noire, du fer spéculaire, du rutile, du sphène, et pas loin de la, en Sella, du fer spéculaire avec du rutile et de l'apatite. Dans un autre gisement on trouve des druses recouvertes de chlorite; elles contiennent des cristaux de péricline, d'adulaire, de quartz, de sphène, de stilbite et de spath calcaire. Ce dernier paraît être la substance la plus ancienne.

Dans le micaschiste de Gaveradi, au débouché du val Cornera, on trouve l'anatase, le rutile, le fer spéculaire et rarement la brookite.

Le versant méridional de la vallée de Maderan est célèbre pour ses minéraux, ce sont l'épidote, la bissolite, l'asbeste, la brookite (le rutile et l'anatase manquent), le sphène, le spath calcaire, l'adulaire, l'albite, le quartz et la chlorite.

En récapitulant, dit M. Studer, les faits exposés, le retour des mêmes minéraux dans quatre zones de schistes métamorphiques, séparées par les arêtes culminantes de protogine, l'état bréchiforme de la protogine à la jonction des deux roches, les filons de feldspath qui la traversent, il est difficile de se rendre à la croyance que l'apparition de la protogine et celle de ces minéraux se trouve dans une connexion plus que fortuite, et si, pour expliquer l'origine de la protogine, on ne veut pas rétrograder aux idées de Werner, on sera disposé, pour résoudre les problèmes chimiques que nous posent les minéraux du Saint-Gothard et de Maderan, à consulter plutôt les théories plutoniennes qu'à chercher une solution dans l'action lente des eaux, comme on a essayé de le faire, avec profusion de science et de sagacité, dans ces dernières années.

6.

-J. ROTH; LE VESUVE ET LES ENVIRONS DE NAPLES, une monogra phie. (Berlin, Wilhelm Hertz, 1857; in-8.)

L'auteur de ce livre a fait plusieurs voyages à Naples dans le but d'étudier le Vésuve. A chaque visite les phénomènes de ce volcan excitaient toujours plus son intérêt; mais à mesure qu'il avançait dans ses recherches il sentait davantage l'absence d'un ouvrage qui réunît tous les faits consignés dans des brochures dispersées.

C'est pendant son dernier séjour à Naples, dans l'hiver 1855-1856, qu'il s'est décidé à combler cette lacune et à rassembler, sous la forme d'une monographie, tous les matériaux italiens qu'il a pu se procurer. A

son retour à Berlin il les a complétés par des mémoires allemands, français et anglais.

Le Vésuve, dont l'accès est si facile, est par cela même de tous les volcans celui qui a été le plus étudié et qui est le mieux connu. Comme tous les volcans offrent à peu d'exceptions près les mêmes phénomènes, on peut envisager l'étude du Vésuve comme l'étude des volcans en général. On pourrait même dire que c'est sur lui qu'a été fondée la théorie des volcans.

La première partie de l'ouvrage que nous avons sous les yeux, et qui lui sert d'introduction, est un résumé de tous les phénomènes volcaniques observés sur le Vésuve.

L'histoire descriptive des éruptions et des cratères, depuis l'an 79 de notre ère jusqu'en 1857, occupe à peu près la totalité du volume, et présente une foule de faits curieux et intéressants.

Comme complément vient ensuite un résumé des mémoires qui traitent. des minéraux, fossiles, etc.; puis un catalogue raisonné de tous les écrits ou brochures qui apportent quelque donnée théorique ou pratique sur le Vésuve; et enfin, pour terminer, une description des champs phlégréens ou des environs volcaniques de Naples.

Ce volume compact, de 580 pages, orné de vignettes et de planches, qui a coûté tant de travail à M. Roth, après lui avoir tant manqué à luimême pour ses études, sera d'un secours précieux pour tous ceux qui cherchent des éclaircissements sur les éruptions du Vésuve ou sur d'autres phénomènes volcaniques.

ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 7. Prof. RICHARD OWEN; ON THE PLACENTA, etc. SUR LE PLACENTA DE L'ÉLÉPHANT. (Annals and Mag. of Nat. Hist. août 1857, p. 147.)

Les recherches du professeur Owen nous apprennent une particularité singulière relative au placenta de l'éléphant. Ce placenta tient le milieu entre les placentas diffus, tels que ceux des pachydermes, des ruminants et des cétacés, et les placentas zonaires, tels que ceux des carnassiers et de l'Hyrax. Le chorion est, en effet, attaché à l'utérus d'une part par un placenta annulaire, qui se développe à l'équateur de l'œuf, et d'autre part par deux plaques subcirculaires et villeuses qui se forment aux deux pôles.

« PreviousContinue »