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ligent. Quels sont ces modes? La notion intelligente et les mouvements intelligents. Tout ce qui, dans l'activité, n'est pas notion intelligente ou mouvement intelligent n'appartient pas à l'intelligence. Il ne faudrait pas croire cependant que la sensibilité et l'intelligence représentent deux principes distincts. Cette distinction ne peut être établie qu'entre l'animal et l'homme. Pour faire disparaître toute équivoque, nous disons que, chez l'homme, la sensibilité est instinctive ou intelligente, selon son mode d'activité: elle est sensibilité instinctive quand elle préside en acte à la formation de la notion sensible et à l'exécution des mouvements instinctifs; elle est sensibilité intelligente quand elle préside en acte au développement de la notion intelligente et à l'exécution des mouvements intelligents.

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Nous désignons plus volontiers la sensibilité et l'intelligence sous le nom d'activité sensible et intelligente. Voy, p. 150 et 220.

Mémoire. La mémoire est une activité fondamentale de l'âme. On remarquera que nous ne disons pas faculté fondamentale. La mémoire, en effet, est un activité fonctionnelle qui a pour but et pour effet de ramener dans le centre de perception une notion ou une idée. Ce mode d'activité est rendu possible par un des pouvoirs, par une des facultés fondamentales de l'âme. L'âme possède le pouvoir fondamental d'acquérir et de garder la connaissance en réserve. Remettre au jour, en lumière cette connaissance, tel est le but du mode d'activité désigné sous le nom de mémoire. Le développement de la mémoire repose sur certaines conditions anatomiques et sur le

sentiment de l'activité passée.

Voir ce dernier mot et aussi page 256.

Notion. La notion est une perception distinguée de toute autre par des caractères particuliers que l'activité de l'âme fait éclore. La notion est donc un composé d'acte et de perception.

Les perceptions simples ne sont pas classées en réserve dans le cerveau. L'âme ne conserve que les perceptions qu'elle a distinguées; par conséquent les notions seules peuvent être rappelées dans le champ du souvenir.Ce fait est très-important, car sur lui repose la possibilité de la mémoire.

Nous avons distingué deux ordres de notions : les notions sensibles et les notions intelligentes. Cette division nous a été imposée par le mode different de l'activité de l'âme dans les deux cas. Dans le premier cas, l'activité de l'âme constitue la notion avec des caractères exclusivement sensibles; dans le second, la notion est constituée par des caractères intelligents.

On remarquera sans doute que nous disons notion intelligente et non intellectuelle. Ce n'est pas sans motif. Le mot intellectuel est généralement employé pour désigner les choses qui appartiennent à l'entendement considéré comme esprit pur. C'est ainsi qu'on dit perception intellectuelle, idée intellectuelle. Cette manière de voir est erronée, il n'y a pas de perceptions intellectuelles ni d'idees intellectuelles dans le sens que nous venons de dire. Voy. p. 432. C'est pourquoi nous avons dú adopter, pour éviter une confusion possible, la dénomination de notion intelligente, qui dit exactement ce qu'elle doit dire: notion constituée par un acte intelligent.

De même qu'on dit justement | cultés fondamentales : ce sont des

des mouvements intelligents, de même nous avons pensé qu'on pouvait dire des notions intelligentes. On ne dit pas des mouvements intellectuels, et on a raison. Pour le même motif nous n'avons pas voulu dire notions intellectuelles quand il s'est agi de designer la notion qui appartient à l'intelligence seule.

Dans cette question il ne faut pas perdre de vue que nous sommes toujours en présence de la distinction que nous devons établir entre le principe de vie, exclusivement sensible, de l'ani mal, et le principe de vie, tout à la fois sensible et intelligent, de l'homme. Cette considération était pour nous un nouveau motif d'adopter l'expression intelligente au lieu de l'expression intellectuelle.

Notion intelligente.

La no

tion intelligente est une perception distinguée de toute autre par les caractères intelligents que l'activité même de l'âme fait éclore. Voy. p. 150.

Notion sensible. La notion sensible est celle qui résulte d'une certaine activité fonctionnelle de l'âme ayant pour but d'établir, d'après des caractères exclusivement sensibles,une distinction formelle entre une perception et les notions déjà acquises. Voy. p. 139.

Notions qui représentent les modes supérieurs de l'activité psychique. Nous rangeons sous cette dénomination la plupart des modes d'activité qu'on désignait jusqu'à présent sous le nom de facultés fondamentales immatérielles: la conscience, la volonté, la pensée, l'imagination, la raison. Ces modes d'activité ne peuvent

modes d'activité et on ne doit pas confondre un mode d'activité avec uu pouvoir fondamental. Les expressions au moyen desquelles on désigne ces facultés, ne sont autre chose, pour nous, que l'idée qu'on se fait des modes d'activité auxquels on les applique. Le mot conscience, par exemple, représente la notion que nous avons d'un mode d'activité détermine; il en est de même de la volonté, de la pensée, de la raison. (Voy. pour plus de détails, chacune de ces expressions ainsi que le mot faculté).

Nous aurions pu, sans doute, nous dispenser d'ajouter le mot notion aux expressions conscience, volonté, etc., et nous borner à supprimer le mot faculté pour le remplacer par celui de mode d'activité; mais il nous a paru utile d'appeler l'attention sur cette réforme nécessaire en présentant la vérité sous sa forme la plus absolue: Ces expressions conscience, volonté, pensée, raison, imagination ne représentent pas la notion d'une faculté, mais la notion d'un mode d'activité.

Passion.- La passion n'est que l'exagération d'un sentiment de besoin. Toutes les fois qu'un besoin organique n'est pas satisfait, le sentiment de désir, qu'il développe habituellement dans les couches optiques, prend un caractère plus vif, plus accentue; dès lors, ce désir prend le nom de passion (de pati, souffrir), car le besoin non satisfait est une souffrance.

Il y a autant de passions qu'il y a de besoins. Chaque organe a son besoin de fonctionner, et par conséquent sa passion; mais habituellement on réserve cette dénomination pour les passions de

être considérés comme des fa- | l'individualité (V. ce mot). V.p. 49.

-

Pensée. La pensée est un acte. Dans tout acte il y a un moteur et une chose mue. Le moteur de la pensée est l'activité sensible et intelligente. La chose mue ne peut être que ce qui a été classé déjà dans le cerveau à l'état de notions; mais la notion n'étant pas, par nature, une chose qui se prète au mouvement, chaque notion a été associée à un signelangage qui est essentiellement constitué par un mouvement. C'est à la faveur du signe-langage que l'activité intelligente met en mouvement les notions; c'est par lui qu'elle accomplit les actes que nous désignons sous le nom de pensée. La pensée est la notion qui représente un certain mode d'activité, et ce mode d'activité consiste à réveiller, au moyen des signes du langage, reproduits subjectivement, une série de notions déjà classées, pour les comparer soit entre elles, soit à des perceptions actuelles. Le résultat de ce travail est une révision utile du classement général de nos connaissances ou l'acquisition d'une notion nouvelle. Voy. p. 431.

Perception. Percevoir n'est autre chose que sentir, et sentir est un phénomène vital élémentaire qui se développe dans les couches optiques sous l'influence de l'action des nerfs sensitifs, affectés eux-mêmes par une cause impressionnante. La perception est donc un phénomène vital élé. mentaire, rendu possible par l'union du principe de vie avec les cellules des couches optiques. L'animal et l'homme perçoivent. Sur ce point, pas de différence entre les deux.

La vie organique et la vie fonctionnelle fournissent la cause immédiate de toutes nos perceptions. La première donne naissance à

toutes les impressions de besoin; la seconde est l'occasion de toutes les perceptions de plaisir et de douleur. Cette dernière fournit, en outre, la cause immédiate des perceptions sensorielles et d'une classe de perceptions très-importantes dont on n'avait pas parlé jusqu'ici, et que nous avons designées sous le nom de perceptions qui résultent de l'activité composée du cerveau et des organes du mouvement. Ce n'est qu'en connaissant bien ces dernières perceptions qu'on peut bien comprendre ce que c'est qu'une idée et apprécier judicieusement le mécanisme de la pensée.

Nous avons évité de prononcer le mot sensation, parce que ce mot a reçu des acceptions si diverses qu'il nous a paru plus nuisible qu'utile. Le mot perception nous a paru beaucoup plus convenable, car il est à l'abri, jusqu'à présent, de toute fausse interprétation. Voy. p. 29.

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qui anime la matière du corps vi- |

vant.

Il y a un principe de vie pour les animaux et un principe de vie pour l'homme. Cette vérité est une des plus scientifiques et des plus formelles. A quoi distingue-t-on une force? à ses effets. Eh bien, les effets du principe de vie de

l'homme sont tout à fait distincts des effets du principe de vie de l'animal; donc les principes sont differents.

Jusqu'ici ces effets n'avaient pas éte suffisamment distingués ; mais nous avons accompli cette tâche de façon que désormais la confusion ne soit plus possible. Du côté de l'animal, la notion sensible et les mouvements instinctifs; du côté de l'homme, la notion intelligente et les mouvements intelligents: tels sont les caractères distinctifs de deux principes de vie. Voy. p. 15 et aussi p. 139.

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Raison, raisonnement. La raison n'est autre chose que le principe intelligent lui-même, considere au point de vue spécial | d'une de ses aptitudes: lui seul sent le raisonnable, c'est-à-dire le juste rapport qui existe entre les choses. La raison est donc une notion qui représente une des aptitudes du principe de vie. Mais, pour être réellement, cette aptitude doit se manifester par un acte. Cet acte est celui de la pensée. Penser avec raison, c'est raisonner; c'est établir, à la faveur des signes du langage, le juste rapport qui existe entre les choses. Voy. page 446.

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partenir en fait à aucune d'elles. Voy. p. 152.

Sensibilité. — Il n'y a pas en psychologie d'expression qui ait reçu des acceptions aussi diverses et, disons-le, aussi erronées. Confondue par les uns avec le principe de vie lui-même, et se manifestant par conséquent sur tous les points de l'organisme, elle a été séparée de l'intelligence par les autres, et reléguée dans un petit coin de l'activité psychique. De là une grande confusion dans l'explication des problèmes psychologiques.

Aux premiers nous répondons que la sensibilité ne se développe que dans un point du cerveau, dans les couches optiques. Aux seconds nous disons que l'intelligence ne s'aurait s'empêcher d'être sensible, que l'intelligence n'est qu'un mode de percevoir, et que par conséquent on ne doit pas séparer, dans l'homme, la sensibilité de l'intelligence. La sensibilité et l'intelligence réunies représentent un même pouvoir fondamental de l'âme se montrant, selon le cas, avec le caractère sensible ou le caractère intelligent.

C'est pour éviter la confusion qui résulte des diverses manières de voir au sujet de la sensibilité que nous avons été conduit à désigner cette dernière, chez l'homme, sous le nom d'activité sensible et intelligente. Voyez page 122.

Sentiment de l'activité cérébrale. Le cerveau est le seul organe de la vie qui ait le sentiment de sa propre activité. Cependant le cerveau ne se sent pas directement. Ce sentiment ne se développe qu'à la faveur d'un mécanisme physiologique qu'il serait

trop long d'exposer ici, voy. p. 75. Ce sentiment n'avait pas été classé jusqu'à présent, bien qu'il ait une importance de premier ordre. C'est sur lui, en effet, que reposent tous les phénomènes de conscience. Voy. page 367.

Sentiment de l'activité passée.

Se souvenir n'est autre chose qu'avoir le sentiment de son activité passée. L'âme ne se souvient pas en vertu d'une prérogative essentielle; elle se voit dans les marques qu'elle a laissées de son activité, et se voir ainsi, c'est se souvenir. Ce sentiment n'avait pas encore été mentionné, et c'est pourquoi on attendait encore la véritable théorie de la mémoire. Voy. p. 253.

Sentiment de l'individualité.

L'individu, l'être humain sont représentes sans doute dans la psychologie; mais on n'avait jamais défini l'individualité d'après ses caractères propres. Nous avons voulu combler cette lacune en dégageant par l'analyse le sentiment de l'individualité.

Après un certain temps d'expérience acquise au contact des sources impressionnantes, l'être vivant ne tarde pas à sentir son unite organique, son unité fonctionnelle et partant son unité physiologique.

Désormais l'être se sent à l'état d'individu sollicité par des besoins, et agissant dans le but de les satisfaire. Nous donnons à ce

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sentiment le nom de sentiment de l'individualité. Ainsi compris, le sentiment de l'individualité résume l'ensemble des besoins de l'organisme et l'ensemble des fonctions destinées à satisfaire les besoins. A ce sentiment, représentant l'unité physiologique, correspondent des besoins et des passions, des plaisirs et des douleurs, des vices et des vertus, dont il était difficile jusqu'à présent de déterminer la nature.

Le sentiment de l'individualité est commun à tous les êtres vivants; mais nous avons dù distinguer l'individualité sensible de l'individualité intelligente. Voy. page 450 et suivantes.

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