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Bédée de la Bouëtardaye, marraine; MM. de Guéhéneuc et de Bédée, tous les deux coseigneurs fondateurs de la paroisse de Bourseul.

Un Châteaubriand de Combourg signe l'acte de baptême. Dans ses souvenirs d'enfance, l'illustre écrivain de ce nom parle de « la jolie petite ville de Plancoët, » où il aimait tant à passer ses vacances chez son oncle de Bédée. La Bouëtardaye n'en est qu'à une demi-lieue.

DE

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TESSON

4 Octobre 1855. Bénédiction des trois cloches de Bourseul, fondues à Villedieu chez M. Viel-Ozenne; la grosse cloche nommée Laurence-Gabrielle, par M. Alfred-Gabriel de Tesson de Beaubois et par Mme de Rauville de la Bouëtardaye.

Blasons et Devises héraldiques de tous les seigneurs, propriétaires et châtelains de Beaubois.

DE BEAUBOIS.

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De gueules à trois étoiles d'argent, 2 et 1.

DE TRÉAL. De gueules au croissant burelé d'argent et d'azur.

DE NÉVET. - D'or au léopard morné de gueules. - Devise: Pérag? (Pourquoi ?)

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DUCS DE COIGNY. — De gueules à la fasce d'or chargée de trois étoiles d'azur et accompagnée de trois croissants d'or. — Devise: Post prælia præmia.

DE BRUC.

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D'argent à la rose de gueules boutonnée d'or. — Première Devise: Flos florum, eques equitum. - Deuxième Devise: Flos florum, Virgo Maria, in te confido.

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DE GUÉHÉNEUC DE BOISHUE. D'azur au lion léopardé d'argent, accompagné en chef de deux fleurs de lys de même.

LE BRETON DE BLESSIN.

D'azur à trois fasces ondées d'argent, accompagnées en chef de deux étoiles et en pointe d'un croissant, le tout du même.

DE GUÉHÉNEUC DU PLESSIS. Comme Boishue.

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DE TESSON. Fascé d'argent et de sinople de six pièces, les fasces d'argent chargées de douze mouchetures d'hermines posées 5, 4 et 3; les fasces de sinople chargées chacune d'une chaîne d'or. — Devise Fidelitas, Honos, Virtus.

ALFRED DE TESSON

Capitaine de Frégate en retraite.

LES MIROIRS

Etude morale tirée..... par les cheveux.

Il y a peu de temps, m'étant trouvé placé entre deux glaces, je remarquai un occiput dénudé que je ne reconnus pas d'abord. Je jetai un rapide coup d'œil à droite et à gauche pour savoir quel était ce pelé dont je voyais l'image. Or c'était moi. Je savais bien, depuis plusieurs années, que mes cheveux s'éclaircissaient sensiblement, mais je croyais qu'il en restait encore un peu là où il n'y en a plus du tout.

Cette découverte fut pour moi une source de méditations: si je me connais si mal physiquement, me dis-je, il est possible que j'ignore encore plus ce que je suis moralement, car il est plus difficile de se bien connaître sous ce dernier rapport que sous le premier.

Ah ! que c'était un bon conseil de la sagesse antique que celui-ci : « Connais-toi toi-même. »

Se connaître soi-même, c'est bien souvent, je crois, faire une vilaine connaissance, ce qu'on doit généralement éviter quand il s'agit d'autrui; mais, pour soi, s'armant de courage, il faut la faire cette connaissance de la manière la plus intime et la plus complète qu'il est possible, parce que c'est le seul moyen de se corriger et de s'améliorer. Pour remédier au mal il faut d'abord savoir qu'il existe. On perd, il est vrai, la satisfaction qu'on est trop porté à avoir de soi, perte douloureuse sans doute, mais largement compensée par l'espoir de valoir, en réalité, un peu plus qu'auparavant si on est résolu à lutter vaillamment.

Il est bien plus nécessaire de se connaître soi-même que de connaître les autres; on est même très heureux parfois de ne pas savoir au juste quels sont leurs véritables sentiments: cela permet de porter entièrement au compte de l'affection ou de la vertu certains bons offices, certains actes où l'intérêt peut bien être pour quelque chose, et cette douce illusion fait plaisir.

Pour nous bien connaître, les miroirs nous sont de quelque utilité, car ils ne servent pas seulement à nous guider dans l'ajustement de notre toilette et à nous faire modifier ou rejeter les choses qui ne

nous sont pas seyantes, comme disent les modistes. Si nous sommes doués d'un beau visage et que nous le sachions trop bien, nos miroirs nous conseilleront de nous débarrasser de la fatuité dédaigneuse qui le déparerait et nous feront voir qu'un air simple et affable augmente singulièrement les charmes de la beauté. Si nous sommes laids, nous y pouvons remédier dans une large mesure en donnant à notre physionomie une expression de bonté qui empêchera de remarquer l'irrégularité de nos traits. Lorsque nous sommes hargneux et maussades, jetons un coup d'œil sur notre miroir, nous verrons combien alors nous perdons de nos avantages. Et comme on doit toujours être naturel, éviter l'affectation et abhorer l'hypocrisie, l'effort que nous ferons pour corriger notre physique nous servira pour corriger notre moral.

Quand notre jeunesse est passée, nos miroirs nous avertissent à propos de renoncer à ce qui n'est plus de saison pour nous et d'échapper ainsi au ridicule extrême des prétentions surannées.

Ils nous font faire de salutaires réflexions en nous rappelant notre àge que nous pourrions croire moins avancé à cause du peu de temps bien employé et de la faible dose acquise de connaissances, d'expérience et de sagesse.

Toutefois, pour retirer profit de l'usage des miroirs, ne nous y regardons pas avec des yeux prévenus en notre faveur, tâchons de nous y voir comme nous voit le public impartial ou même railleur. Avec de la bonne volonté, ce n'est pas impossible. C'est à cette condition seulement que notre examen nous deviendra profitable.

Les miroirs matériels sont, sans doute, bien insuffisants pour notre perfectionnement moral, mais nous avons à notre disposition d'autres miroirs : ce sont nos semblables. Voici, selon moi, la manière de s'en servir :

Ne jugeons jamais les autres, sur quelque point que ce soit, sans faire un retour sur nous-même pour nous juger aussi sur les mêmes points.

Ainsi trouvons-nous disgracieuses la tournure et les manières de celui-ci ou de celle-là ? Voyons si les nôtres ne méritent pas la même qualification.

Un autre parle-t-il sans cesse de ses affaires privées, de sa science, de ses succès, c'est-à-dire de toutes choses qui l'intéressent luimême infiniment plus que les personnes qui l'écoutent ? Souvenonsnous que le moi est haïssable aussi bien chez nous que chez lui et qu'en tenant des propos du même genre nous produirons sur nos auditeurs le même effet qu'il produit sur nous. Pensons aussi, pour modérer et réprimer notre ennui, que les plus agacés du bavardage des autres sont précisément les bavards.

Si nous avons commis une erreur ou une faute et qu'on nous en reprenne avec ironie ou qu'on nous en blâme sans mesure, ne sommes-nous pas exposés à nous obstiner dans notre erreur, ainsi qu'à aggraver notre faute plutôt que de la réparer, car l'amourpropre froissé nous aveugle ? N'avons-nous pas la tentation de nous venger, si l'occasion s'en présente, de celui qui nous a humiliés ? Hé bien ! quand ce sont les autres qui se trouvent en défaut, n'en abusons pas contre eux, soyons modérés et bienveillants, ce sera le meilleur moyen de leur faire reconnaître leurs sottises.

Si nous sommes irrités, soit contre quelqu'un qui a montré trop d'âpreté à faire valoir ses droits ou les a même outrepassés, soit contre celui qui recueille une plus grosse part que nous dans un héritage, soit encore contre celui qui a le meilleur côté dans un traité fait avec nous; ne les blâmons pas avant d'être bien certains que nous ne demandions nous-mêmes que la stricte justice et que nous n'avions pas, au contraire, le secret désir que les rôles fussent intervertis. En général, personne n'est plus vexé d'être dupé que celui qui a vainement essayé de duper les autres. Bien malheureux, mais pas à plaindre, est le trompeur trompé.

Avons-nous des voisins peu endurants avec nous ? Voyons donc si nous avons toujours été obligeants pour eux ou și nous n'avons pas plutôt tenu à toutes nos aises sans nous préoccuper de ce qui pouvait les gêner.

Lorsque nous avons quelques doutes sur l'étendue de nos droits ou sur la légitimité des moyens que nous comptons employer contre un adversaire, n'importe en quelle occasion, mettons-nous un instant à sa place par la pensée, et nous serons bientôt fixés sur ce qu'il est juste et convenable de faire. Rien n'éclaire mieux le juge

ment.

La vanité ce défaut si commun qui se manifeste ou se dissimule de tant de manières différentes - la vanité, dis-je, et l'ambition de certaines personnes nous offusquent-elles ? Scrutons nous bien pour savoir si les mêmes passions ne nous agitent pas, si nous n'avons pas quelque jalousie des avantages réels sur lesquels peut reposer en partie cette vanité et si nous ne souhaitons pas pour nous ceux que cette ambition poursuit. Le plus grand ennemi d'un ambitieux est un autre ambitieux, et les gens les plus vains sont les plus choqués de la vanité des autres. N'oublions pas, d'ailleurs, qu'ici-bas tout n'est que vanité, y compris, bien entendu, le fait d'en parler.

Le favoritisme excite-t-il votre indignation? Ah ! vraiment ce n'est pas sans motifs, car il est la source de toutes sortes de passe-droits et d'iniquités. C'est aussi l'avilissement des caractères à cause des bassesses qu'on fait quelquefois pour obtenir la faveur, des renie

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