- Lectures Mirabeau, péroraison du discours contre la ban- 28. Poëtes et prosateurs depuis 1815. - Lectures Delavigne: Louis XI (acte IV, sc. Iv).- Béranger : les Souvenirs du peuple, les Hirondelles. Lamartine dans les Harmonies, l'Homme; dans les Nouvelles Méditations, le Crucifix. -V. Hugo: les Orientales, Lui; les Feuilles d'automne, la Prière pour tous. Musset, l'Espoir en Dieu. Villemain: Cours de littérature, leçons sur Buffon, sur les deux Chénier, etc.— Cou- sin, 8e et 9e leçons sur l'art, etc. Jouffroy Mélanges, sur la loi morale. - Rénovation des études historiques; Aug. Thierry Lettres sur l'histoire de France (lettres vi, IX, XI). Conquête de l'Angleterre par les Normands (Récit de la bataille d'Has- tings, etc.); Récits des temps merovingiens (2o récit, etc.). - Guizot Histoire de la Révolution d'Angleterre: Jugement de Straffort, Mort de Charles Ier, etc. Thiers, Histoire du Con- sulat passage du Saint-Bernard par l'armée française, etc. Mignet Notices et portraits historiques, premier chapitre de la 29. Grands noms des littératures étrangères : Dante, Pétrar- que et le Tasse; Camoëns, Cervantes; Klopstock, Goethe et TEXTES CLASSIQUES DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE TEMPS ANCIENS MOYEN AGE, RENAISSANCE ET DIX-SEPTIÈME SIÈCLE PREMIÈRE PÉRIODE MOYEN AGE ORIGINE DE LA LANGUE FRANÇAISE, Avant la formation de la langue française, on a parlé successivement trois langues dans le pays qui est aujourd'hui la France: 1° le celtique ou gaulois, avant la conquête romaine: il était divisé en plusieurs dialectes; la langue des Bas-Bretons en est un reste précieux; 2° le latin, apporté par les conquérants et parlé dans toute la Gaule même après l'invasion germanique; 3° enfin le tudesque ou allemand, la langue des vainqueurs barbares, qu'eux-mêmes ils oublièrent peu à peu pour adopter l'idiome des vaincus. Le latin même ne resta point en Gaule dans sa pureté classique. A un peuple nouveau, il fallait une langue nouvelle. Ce savant et industrieux langage, produit et instru ment d'une civilisation raffinée jusqu'à la corruption, ne pouvait survivre à la société qui l'avait créé. Elle-même avait eu peine à le préserver de toute atteinte; c'était comme une machine immense, compliquée, pleine de détails délicats et fragiles, qui donnait de merveilleux résultats sous une impulsion habile, mais qui ne pouvait supporter sans se rompre l'effort d'une main inexpérimentée. Parlé dans tout l'Occident, imposé à l'Orient comme moyen de communication officielle, cette diffusion même devait nuire à sa pureté. La langue romaine, comme l'empire, était malade de sa grandeur1. Si les provinciaux sujets de Rome avaient déjà altéré le latin par l'usage, les barbares le brisèrent par impuissance et par caprice. Qu'avaient-ils à faire de toutes ces combinaisons subtiles de temps, de modes, de cas obliques et diversement déclinés, qui fatiguaient leur mémoire sans servir leurs besoins? Le latin dut subir un rétrécissement considérable et une extrême simplification. Les barbares accomplirent brusquement ce que le temps produit à la longue sur tous les idiomes; ils firent passer la langue latine du caractère synthétique aux allures plus dégagées, mais aussi plus pauvres de l'analyse. Il y eut une analogie singulière entre la révolution du langage et celle du gouvernement. Là. comme ici tout devint simple, matériel, positif, mais étroit, exigu, barbare. Les hommes avaient peu d'idées et des idées fort courtes; les relations sociales étaient rares et restreintes; l'horizon de la pensée et celui de la vie étaient extrêmement bornés. A de telles conditions, une grande société et un riche langage étaient également impossibles. De petites sociétés, des gouvernements locaux, des langues peu abondantes, des patois populaires, en un mot des gouvernements et des idiomes taillés en quelque sorte à la mesure des idées et des relations humaines, cela seul était possible, cela seul put parvenir à vivre. Quand ces petites sociétés eurent revêtu une forme un peu régulière, et déterminé tant 1. « Ut jam magnitudine laboret sua. » Tite Live, t. I, préface. |