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les parois extérieures du foyer, donne de la vapeur qui peut être mise à profit dans une machine à vapeur; elle peut encore faire marcher le ventilateur, ou s'appliquer à tout autre usage mécanique. Selon l'inventeur, un de ses générateurs à gaz d'un mètre carré d'ouverture, peut fournir une quantité de vapeur d'eau qui représente une force de 4 à 5 chevaux.

Le gaz, qui prend naissance dans le générateur métallique, consiste principalement en oxyde de carbóné. C'est ce gaz qui, dirigé par un tube conducteur et enflammé, sert comme source de calorique. On active sa combustion pár un ventilateur. En brûlant, l'oxyde de carbone dévêloppé une chaleur considérable, et comme il brûle sans fumée, on tire un parti complet du combustible, puisque aucune proportion de carbone n'est perdue à l'état dé fumée, ainsi qu'il arrive dans notre mode ordinaire de chauffage.

Comme mesure des effets que l'on obtient, par ce nouveau procédé, comparés à ceux que produisent les moyens universellement adoptés, nous dirons que, selon l'inventeur, chaque kilogramme de combustible consumé par l'appareil, peut donner 10 kilogrammes d'eau transformée en vapeur, tandis que, par le procédé ordinaire, c'est-àdire par la combustion à l'air libre de la houille ou du bois, on n'obtient que 6 kilogrammes d'eau vaporisés pour 1 kilogramme de combustible.

Les avantages de ce système consistent principalement à permettre de brûler toute espèce de combustibles. Les matières les moins estimées pour le chauffage, telles que charbons maigres, lignites, anthracites, tourbes, escarbilles, etc., pourraient ainsi être mises à profit dans les localités où on les trouve. Il offre encore l'avantage d'éviter toute fumée pendant la combustion. Or, indépendamment de l'utilité générale de ce résultat pour les différents motifs que nous avons énumérés plus haut, il y a souvent un

bénéfice d'un autre genre à éviter cette fumée abondante qui accompagne la combustion de la plupart des foyers. C'est ainsi que la fumée qui s'échappe du foyer de la machine à vapeur, a l'inconvénient de signaler de très-loin l'approche d'un navire, inconvénient grave dans certains cas, s'il s'agit d'un bâtiment de la marine militaire. En outre ces flots de fumée, rabattus par le vent, gênent parfois le service du bord.

Ajoutons que si on parvient à triompher des obstacles qu'il a rencontrés dans la pratique, ce nouveau mode de combustion sans fumée pourrait peut-être épargner l'emploi, si coûteux, du coke sur les locomotives, et s'appliquer aussi à la cuisson des porcelaines, qui exigent une combustion exempte de fumée.

Ce nouveau système présente une autre particularité remarquable: l'inventeur s'appelle M. Beaufumé. Il y a des noms qui semblent marqués d'une étoile.

X

NOUVELLES DÉCOUVERTES EN PHYSIQUE.

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Nouvelle pile voltaïque.

Une acquisition des plus intéressantes pour la physique, c'est la nouvelle pile voltaïque qui a été imaginée en 1856 par M. Victor Doat, d'Alby. L'inventeur de cet appareil n'est pas un savant de profession; il appartient à cette classe de simples amateurs des sciences à qui nous devons tant de créations originales.

Le grand problème de la construction de la pile voltaïque, c'est-à-dire de l'instrument qui constitue la source de l'électricité dynamique employée dans les laboratoires et dans les arts, c'est de produire de l'électricité à bon marché. La pile de Bunsen et toutes celles qui l'ont précédée sont des instruments d'un usage coûteux. Pour produire de l'électricité, dans la pile de Bunsen, on emploie du zinc, des acides azotique et sulfurique : l'acide azotique disparaît à l'état de gaz hypo-azotique; le zinc se dissout dans l'acide sulfurique et forme du sulfate de zinc. Or, le produit de cette action chimique, le sulfate de zinc, est aujourd'hui sans emploi et par conséquent sans valeur. C'est là ce qui explique la grande dépense qui résulte de l'usage des piles actuelles. Si l'on pouvait tirer un parti quelconque du sulfate de zinc qui se forme dans la pile de Bunsen, ou si l'on pouvait, à peu de frais, en retirer le zinc métallique, la dépense, pour la production de l'électricité, serait très

faible. Mais, dans l'état actuel, ces deux problèmes n'ont pas trouvé de solution.

M. Victor Doat a donc touché le point sensible de cette grande question de la production économique de l'électricité, en composant une pile formée de substances chimiques qui peuvent, après avoir servi à produire de l'électricité, être révivifiées à peu de frais, et, ramenées à leur état précédent, être de nouveau employées comme agents producteurs d'électricité.

Pour donner la description de la nouvelle pile de M. Doat, nous supposerons connue la pile de Bunsen, instrument sirépandu dans les laboratoires et dans les arts. Voici donc en quoi cette nouvelle pile diffère de l'appareil de Bunsen.

Le mercure métallique remplace le zinc de la pile de Bunsen; l'iodure de potassium, en solution saturée, remplace l'eau acidulée par l'acide sulfurique; l'iode, dissous dans l'iodure de potassium, remplace l'acide azotique ou le sulfate de cuivre que l'on emploie dans les piles à deux liquides. Il sert à maintenir la constance du courant pendant plusieurs jours, quelle que soit son intensité. Le charbon est employé comme pôle positif.

Une auge carrée, en verre ou en gutta-percha, renferme le mercure et l'iodure de potassium. Le charbon et l'iode, dissous dans l'iodure alcalin, sont renfermés dans un vase poreux, également de forme carrée, lequel est immergé, dans le liquide de l'auge, à deux centimètres de la surface du mercure.

Quand le courant voltaïque est établi, l'iodure de potassium attaque le mercure avec une grande énergie; il se forme du proto-iodure de mercure, lequel, en présence de l'iodure alcalin, abandonne la moitié du mercure à l'état métallique, et se change ainsi en periodure. Ce dernier composé étant une des substances qui attaquent le plus vivement le mercure métallique, vient ajouter son action à celle de l'iodure de potassium.

Cette pile est placée dans une sorte de bibliothèque, sur des planches mobiles, qu'une tringle en fer réunit, et qu'une vis de rappel incline à volonté. On peut ainsi régler immédiatement la quantité d'électricité en changeant le niveau du mercure et en le ramassant sur un petit espace.

Une fois montée, cette nouvelle pile n'a plus besoin d'aucun soin. Quand le liquide est saturé, on le soutire avec un siphon.

Comment procède-t-on pour révivifier les substances qui ont servi à faire marcher cette pile, et pour les rendre aptes à être employées de nouveau comme agents producteurs de l'électricité? Voici les moyens qui sont indiqués. pour cela par M. Doat.

Le composé chimique contenu dans les liquides qui proviennent de la pile, n'est autre chose, comme on vient de le voir, que du periodure de mercure dissous dans de l'iodure de potassium. L'iodure de potassium se révivifie en chauffant légèrement le liquide provenant des auges, dans une capsule surmontée d'une cloche. Par le calorique, le periodure de mercure, qui est très-volatil, se sépare, va se condenser au sommet de la cloche, et l'iodure de potassium reste dans la capsule.

Le mercure se révivifie successivement de la manière suivante : une portion de métal se réduit déjà spontanément au sein même de la pile, par suite des réactions suivantes, qui s'établissent d'elles-mêmes : L'iodure de potassium, en agissant sur le mercure, le change en protoiodure; mais celui-ci, en présence de l'iodure alcalin, abandonne la moitié de son mercure à l'état métallique, et passe à l'état de periodure. Ce dernier attaque à son tour le métal, le change également en proto-iodure, en repassant lui-même au même état; mais ces deux proto-iodures abandonnent à leur tour la moitié du mercure, pour repasser à l'état de periodure, et ainsi de suite.

La révivification du mercure, qu'il faut opérer à la main,

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