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Appel aux savants, aux artistes, aux hommes de lettres, aux sociétés savantes, etc. de la France et de l'étranger.

RECONSTITUTION

DE LA

BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE

DE STRASBOURG.

Les soins multiples et les lourdes obligations qui, après le siége de Strasbourg, pesèrent sur l'administration municipale, l'ont empêchée jusqu'à ce jour d'entreprendre une œuvre qui lui était chère entre toutes, et à l'accomplissement de laquelle elle attachait le plus grand prix; - la reconstitution de la Bibliothèque détruite dans la nuit du 24 août 1870.

Pendant que l'Université, nouvellement fondée à Strasbourg par le gouvernement allemand, s'occupait d'accroître l'ancienne bibliothèque de l'Académie qui avait échappé entière aux effets destructeurs du bombardement, pendant qu'elle faisait dans ce but un appel presque toujours heureux à la libéralité des divers pays, les mêmes efforts ne pouvaient être tentés par la ville en vue d'obtenir, par la voie de donateurs généreux, quelque compensation pour tant de trésors irrévocablement perdus. Ces efforts, elle les tente aujourd'hui la création d'une bibliothèque nouvelle vient d'être résolue par le Conseil municipal de la cité, et une commission nommée par le Maire s'est donné la mission d'aider l'administration de la ville dans l'œuvre entreprise.

C'est cette commission qui s'adresse, en leur demandant leur concours, à tous ceux qu'anime un même amour de la science et du progrès. Elle s'adresse à ses concitoyens qui portaient tous un attachement si profond à ces collections anéanties; elle s'adresse aux savants de tous les pays qui puisaient si largement dans cette mine féconde, aux sociétés savantes, aux libraires, aux particuliers, à chacun de ceux qui ont partagé notre douleur poignante de voir détruites en un instant tant de richesses inestimables, péniblement amassées.

Pourrions-nous douter que cet appel trouve un puissant et même lointain écho? N'est-ce pas un patrimoine du monde civilisé tout entier qu'une bibliothèque telle que fut la nôtre?

Nous osons donc espérer que chacun voudra nous prêter son concours dans l'œuvre que nous allons entreprendre pour réparer, dans la mesure du possible, la perte de notre bibliothèque publique.

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Les personnes qui désireraient prendre part à la création de la nouvelle bibliothèque en nous envoyant des livres, des manuscrits, des objets d'art ou d'archéologie, sont priées de les adresser à M. F. Vieweg, propriétaire de la librairie A. Franck, 67, rue Richelieu, à Paris, appointé par la Commission en qualité d'agent pour la France, avec la suscription: Bibliothèque municipale de Strasbourg.

Nogent-le-Rotrou, Imprimerie de A. Gouverneur.

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, P. MEYER, C. MOREL, G. PARIS.

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Adresser toutes les communications à M. AUGUSTE BRACHET, Secrétaire de la Rédaction (au bureau de la Revue : 67, rue Richelieu).

ANNONCES

En vente à la librairie A. FRANCK, F. VIEWEG propriétaire,
67, rue de Richelieu.

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AVIS. On peut se procurer à la librairie A. FRANCK tous les ouvrages annoncés dans ce bulletin, ainsi que ceux qui font l'objet d'articles dans la Revue critique. Elle se charge en outre de fournir très-promptement et sans frais tous les ouvrages qui lui seront demandés et qu'elle ne posséderait pas en magasin.

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Nardoni (L.). Archeologia. Dell' innal-
zamento del secolo moderno su quello
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Ribbeck (O.). Philoctetad. Accius. Aus
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Vol. 1-6.
Inhalt. Politische Verhandlungen. 3.
Bd. Hrsg. v. B. Erdmannsdorffer.

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1872

Sommaire : 104. LUGEBIL, Études sur l'histoire de la constitution athénienne. 105. ARISTOTE, Poétique p. et tr. p. UEBERWEG. p. FRITZSCHE. 107. HEYER, D'Aubigné à Genève. Correspondance: Lettres de MM. H. de l'Épinois et G.

104.

106. THEOCRITE, Idylles p. 108. BAILLY, Orléans.

Monod.

Zur Geschichte der Staatsverfassung von Athen. Untersuchungen von Karl LUGEBIL. Leipzig, Teubner. 1871. In-8°, 165 p. - Prix : 4 fr.

La nouvelle dissertation de M. Lugebil mérite de fixer l'attention des historiens qui étudient l'ancienne organisation politique d'Athènes.

C'est une opinion généralement reçue aujourd'hui que les Athéniens, pour honorer l'héroïsme de Codrus, supprimèrent la royauté et confièrent le pouvoir souverain à des Archontes. L'Archontat fut d'abord une magistrature perpétuelle et héréditaire; en 752, il devint électif et fut restreint à une durée de dix ans ; en 683, les fonctions de l'archonte furent partagées entre neuf magistrats, encore élus, mais renouvelés chaque année; enfin le tirage au sort remplaça l'élection. M. L. conteste quelques-unes de ces propositions.

I. Il s'efforce d'abord de démontrer qu'il n'y eut, à la mort de Codrus, aucune modification apportée au régime constitutionnel alors en vigueur.

Les meilleurs historiens, Grote à leur tête, disent que personne ne fut autorisé à prendre, après Codrus, le titre de roi. Les autorités qu'ils invoquent sont-elles bien dignes de foi? Quelle valeur devons-nous accorder aux témoignages du chronographe Castor, de Velleius-Paterculus et de Justin, lorsque nous trouvons, à l'époque classique, le titre de roi (ẞzstλsú) porté par l'un des neuf archontes, titre certainement transmis d'âge en âge, sans interruption, depuis l'établissement de la royauté; lorsque nous lisons dans Platon, Menexenus, VIII, D. 565: βασιλεῖς μὲν γὰρ ἀεὶ ἡμῖν εἰσιν· οὗτοι δὲ τοτὲ μὲν ἐκ γένους, τοτὲ δ' αἱρετοί ? Aussi les marbres de Paros donnent aux successeurs de Codrus la qualification de rois, ẞzatλebovtes; Pausanias, I, 3, § 3; VII, 2, S 1, emploie la même expression pour les désigner. Georges Le Syncelle, dans ses extraits d'auteurs plus anciens, appelle également << Rois » les archontes décennaux. On peut donc dire que le titre de roi ne cessa pas de figurer dans la constitution athénienne, puisque, à toutes les époques, on trouve un ẞúg.

Mais les Athéniens, tout en maintenant le titre, ne restreignirent-ils pas, à la mort de Codrus, les pouvoirs de la royauté? - Pausanias, IV, s, S 10, dit, en effet, que les Athéniens changèrent alors la royauté en une magistrature responsable: ἀντὶ βασιλείας μετέστησαν ἐς ἀρχὴν ὑπεύθυνον. « Ce dernier mot, dit M. Filon, caractérise la révolution qui s'accomplit alors dans le gouvernement athénien: La royauté, tout en restant héréditaire, devint responsable sous le nom d'archontat. >>

Est-ce admissible? En quoi consista donc cette responsabilité dont parle Pau

sanias? Il ne peut pas évidemment être question d'une responsabilité purement morale; il s'agit d'une responsabilité politique et juridique. Mais alors quel fut le tribunal supérieur devant lequel les archontes purent être cités pour rendre compte de leurs actes? Nommera-t-on l'Aréopage? Nous répondrons que ce tribunal est présenté par tous les textes comme une juridiction criminelle et qu'il ne paraît pas avoir eu à cette époque d'attributions politiques. En fait d'ailleurs, on ne voit pas qu'un seul archonte ait été déposé; ceux-là même qui fournirent à leurs concitoyens les griefs les plus sérieux restèrent en charge jusqu'au terme régulier de leurs fonctions. Nous pouvons enfin ajouter que les anciens associaient l'idée d'irresponsabilité à l'idée de pouvoirs conférés pour toute la vie du magistrat (Aristote, Politique, II, 6, SS 17-18; 7, SS 5-6).

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Ainsi donc, non-seulement le titre de roi subsista après Codrus; le Bastλeúg fut le magistrat, l'apywv par excellence; mais encore les pouvoirs de la royauté ne furent pas limités. C'est pourquoi Platon, Convivium, XXVII, nous dit que Codrus se sacrifia pour conserver son royaume à ses fils, ὑπὲρ τῆς βασιλείας Twν Taldшv; ses prévisions auraient été bien trompées, si les Athéniens, sous prétexte d'honorer son dévouement, avaient supprimé le pouvoir royal. — Aristote, Politique, V, 8, Ss, dans un passage obscur, il est vrai, mais qu'il faut interpréter d'une façon raisonnable, exprime cette idée que Codrus, en se sacrifiant pour son pays, assura la royauté à sa famille. — Pausanias lui-même, dans les premiers textes que nous avons cités, ne fait aucune différence entre les pouvoirs de Codrus et ceux des archontes qui vinrent immédiatement après lui.

Enfin beaucoup de grammairiens, qui se bornent à reproduire des textes anciens, disent que le fils de Codrus, Médon, succéda à son père au même titre que celui-ci : Κόδρος ἀπέθανε καταλιπὼν τὴν ἀρχὴν Μέδοντι τῷ πρεσβυτέρῳ τῶν παίδων..... Μέντωρ ἀντ ̓ αὐτοῦ ἐβασίλευσεν..... (Scholia in Platonem, loc. cit.; Diogène-Laërce, I, 2, 6; Zenobius, Aristide, Tzetzès, etc.).

On peut donc soutenir que la monarchie dura, à Athènes, sans modification sérieuse jusqu'à l'établissement des archontes décennaux, les successeurs de Codrus ayant eu tous, jusqu'en 753, les mêmes pouvoirs que leur auteur. Ce fut seulement en 753 que l'archontat, jusqu'alors héréditaire, fut conféré par l'élection et pour une durée limitée. Mais telle est la force de l'habitude que les quatre premiers archontes décennaux furent encore choisis dans la famille de Codrus.

II. A quelle époque l'archontat cessa-t-il d'être une magistrature élective (ἀρχὴ αἱρετὴ οι χειροτονητή) et fut-il abandonné aux caprices du sort (ἀρχὴ κληρωτή) ?

La réponse n'est pas sans difficulté. Car, sans aller jusqu'à dire, avec Hermann et Curtius, que les anciens discutaient déjà cette question, il faut bien reconnaître que les témoignages qu'ils nous ont laissés sont contradictoires. Exemples: d'après Démétrius de Phalère, l'archontat serait échu à Aristide par le sort, tandis que, d'après Idoménée, Aristide fut nommé archonte par le choix de ses concitoyens (Plutarque, Aristide, 1); Callimaque, qui remplissait à Marathon les fonctions de polémarque, était, d'après Pausanias, I, 15, S 3, élu (pro), et, d'après Hérodote, VI, 109, désigné par le sort (xuá λáywv). On ne s'éton

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