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Le texte est :

Hast zi yart hamahrå någozir
Khássah zi yári kié bowad dastgir

Conséquemment, le sens du second hémistiche doit être rendu ainsi : «< Surtout » d'un ami qui tende une main secourable. »

P. 35, M. B. traduit ainsi un hémistiche d'une élégie de Nizâmî sur la mort de sa première femme : « Dein Aug' hielt boses Auge von mir ferne. » Or le texte est Zi tsheshmi manesh tsheshmi bad doûr kard, ce qui signifie : « Le mau» vais œil l'a éloignée de mes yeux. »

P. 38, on lit : « Denn wenn gestohlen auch, die Waar' ist kostbar. » C'est le contraire qu'il faudrait. Le texte : Kié kâlây dozdîdah arzân bowad n'admet qu'une interprétation: «< Car un objet volé est à bon marché. »

P. 39, la phrase: « Wæhle, wie das Veilchen, eine Farbe » ne nous paraît pas rendre exactement: Begzar tshou banafshah az dou roûyî. Nizâmî a sans doute voulu dire: << Sois hypocrite, comme la violette (qui se cache). »

P. 43, au lieu de Er schloss, il faudrait il ouvrit, car le texte porte Bâz kard. P. 52, nous lisons :

Le texte est :

Denn den Harrenden entfliehen Seufzer,
Hilfe fleh'n von dir sie, komm' und rette!

Montaziránrå belab âmad nafas
Ey zi tou faryád befaryád ras

Il faut donc traduire : « Ceux qui t'attendent sont prêts à rendre le dernier >> soupir; O toi qui fais pousser des gémissements, accours au moins à ces gé» missements (arrive au secours)! »

P. 53 (il s'agit des infidèles), nous lisons:

« Auf gebiete dem Seraphimheere,

Dass den Glanz der Lichter sie entzünden. »

Le texte dit tout autrement :

Khiz ou befarmay saráfil rá

Båd damidan dou seh qandil rå

<< Lève-toi, ordonne à l'ange de la mort d'éteindre deux ou trois flambeaux, >> c'est-à-dire, de faire mourir quelques-uns de ces infidèles.

P. 103, l'hémistiche: « Ein Echo, das der Frage war entsprechend >> ne rend pas bien: Sedayî kié mânand bâshad begoft, c'est-à-dire : « Un écho qui ressem» blait à des paroles. » Quant aux mots pas si tshehel roûz (p. 39 du texte), c'est par inadvertance qu'ils ont été rendus ainsi : « Nach zwanzig, dreissig..... » Tage» (p. 102), il faudrait dreissig, vierzig. Rappelons enfin à M. B. que le mot honar n'est pas synonyme de vertu (Tugend), comme il a constamment traduit, mais signifie mérite, talent.

Relativement aux textes, très-bien édités d'ailleurs, nous n'aurons qu'une seule observation à faire sur le choix d'une leçon. A la p. 17 du texte, l. 6, M. B. propose de changer doûstar en doûstî dans le vers:

Né danam kasi koû bedján oû betan
Mard doústar dárad az khwishtan

et traduit conformément à cette correction :

« Und keinen weiss ich, der mit Leib und Seele,
Mir Freundschaft moechte treu und innig widmen?

Ce changement n'est pas nécessaire. Doûstar est pour doûsttar; c'est une forme allégée pour les besoins du mètre, et comme doûsttar dåshtan signifie aimer mieux, nous traduirons: « Je ne connais personne (au monde) qui, de corps et d'âme, » m'aime mieux que je ne le fais moi-même. »>

Signalons en terminant quelques fautes d'impression omises dans le trop court errata. P. viij, note, lisez 'aib et non ghaib; p. 6 du texte, l. 8, în et non ibn; p. 7, 1. 6, anbiyâ au lieu de anyiyâ; p. 8, l. 12, il ne faut pas de hamzah sur le hé de dargah, ca, dans ce mot, le hé est malfoúzah et non makhfî; p. 11, 3 l. av. la fin, lisez aurangesh au lieu de auranges; p. 13, 1. 3, hâsil et non khâsil; Ibid., i. 7, rizq au lieu de zirq. A la p. 14, un vers a été omis; on en trouve la traduction p. 34, l. 21; p. 20, l. 1, lisez khâss au lieu de hâss; ibid., 1. 7, djoz au lieu de khoz; p. 33, l. 5, har koù, au lieu de ham koû; p. 34, l. 16, négardad au lieu de bégardad; p. 14 et 75 de la traduction, notes, makhzan et zanî au lieu de manîzan et ranî.

Un mot encore sur une particularité orthographique. Pourquoi M. B. écrit-il avec persistance un simple kâf dans les mots tels que ânkié, « celui qui, » har kié, « quiconque? » Cela est tout à fait contraire aux règles de la grammaire persane'.

S. GUYARD.

99. - FRIEDRICH MÜLLER. Indogermanisch und semitisch. Ein Beitrag zur Würdigung dieser beiden Sprachstæmme. Vienne, Gerold. 1870. In-8, 16 p.

C'est une heureuse idée qu'a eue M. Frédéric Müller d'énumérer tous les points fondamentaux sur lesquels il y a, entre les idiomes sémitiques et les langues indo-européennes, des différences radicales: car on voit encore le problème de la parenté de ces deux familles de langues traité par des savants qui ne se rendent pas bien compte du vrai nœud de la difficulté.

Ces points sont au nombre de sept: 10 Phonétique. Tandis que dans les langues indo-européennes, dès la période la plus ancienne que nous puissions atteindre, les aspirées gh, dh, bh correspondent aux trois consonnes sonores g, d, b, nous voyons que dans les langues sémitiques ce sont les trois consonnes muettes k, t, p qui vont parallèlement aux spirantes h, s, f. En outre, les langues sémitiques présentent cette particularité qu'elles ont donné naissance, dans la série gutturale et dentale, à des consonnes emphatiques (k à côté de k, à côté de t) qui manquent dans l'autre famille de langues. Enfin, des deux liquides, la lettre paraît la plus ancienne en sémitique, et la lettre r en indo-européen. Parmi les voyelles, nous trouvons cette différence qu'ai, au sont toujours en sémitique le produit de la rencontre de a + i, a + u, ou bien a +y, a + v,

1. On trouve quelquefois, il est vrai, ánk pour ânkié, mais jamais hark pour har kié.

tandis que dans la famille arienne ai, au peuvent provenir d'un renforcement de l'i ou de l'u.

2e La syllabe. En indo-européen, la syllabe peut commencer soit par une voyelle, soit par une consonne, soit par plusieurs consonnes. En sémitique, il faut que la syllabe commence toujours par une consonne simple: elle ne peut commencer ni par une voyelle, ni par plusieurs consonnes. La syllabe sémitique doit toujours finir, soit par une voyelle, soit par une consonne simple les langues indo-européennes permettent à la fin de la syllabe un groupe de

consonnes.

3o La racine. Les deux familles de langues ont des racines verbales et des racines pronominales. Mais tandis que dans les langues indo-européennes les racines verbales sont toujours monosyllabiques, les racines verbales des langues sémitiques ont trois consonnes, lesquelles formaient probablement à l'origine trois syllabes. Peut-être ces formations trilitères ne sont-elles pas des racines, mais de véritables mots : la façon dont ces mots ont été tirés d'anciennes racines monosyllabiques nous échappe complétement. Aussi longtemps que ce problème n'aura pas été résolu, les racines sémitiques et les racines indo-européennes sont des quantités irréductibles entre elles et ne souffrant aucune comparaison.

4o Le mot. Les langues ariennes, pour former leurs mots, placent toujours l'élément pronominal après l'élément verbal: elles ne connaissent, en d'autres termes, que des suffixes. Les langues sémitiques ont, en outre, des préfixes. De plus, la voyelle indo-européenne ne se modifie que dans les limites d'une certaine série vocale: ainsi l'a se renforce en a, l'i en ai, l'u en au; mais i ne pourrait se renforcer en au, ni u en ai. Le sémitique procède autrement. La voyelle exigée par un certain type grammatical entre dans le mot sans aucun égard pour la nature de la voyelle primitive, si tant est qu'on puisse parler de voyelle primitive pour les langues sémitiques.

se Les catégories grammaticales. Le genre grammatical est triple dans les langues indo-européennes : masculin, féminin, neutre. En sémitique, il n'y a que le masculin et un féminin-neutre. En revanche, le verbe sémitique marque le genre à la seconde et à la troisième personne, tandis que le verbe indoeuropéen est absolument indifférent à la distinction des genres. La déclinaison arienne comprend huit cas : c'est tout au plus, si les langues sémitiques nous montrent les traces de trois formes casuelles différentes. Le verbe sémitique n'a que deux formes temporelles : le présent et l'aoriste; le présent est marqué à l'aide d'un suffixe, l'aoriste à l'aide d'un préfixe. En indo-européen, il existe, outre le présent et l'aoriste, un parfait, sans compter les formes marquant les divers modes de l'action, telles que l'optatif et le subjonctif. Le verbe indoeuropéen se laisse déterminer par certaines particules d'origine pronominale qui viennent se placer devant lui, et qui expriment diverses relations d'espace ou de temps. Le sémitique n'a rien de pareil : il est obligé de marquer ces relations à l'aide de mots concrets ou moyennant des formations verbales d'une espèce particulière.

6 Composition des mots. La seule composition que permettent les idiomes

sémitiques, c'est celle d'un substantif avec un pronom personnel: contrairement au principe des langues ariennes, c'est le mot déterminé qui précède. D'autre part, les langues sémitiques peuvent assembler en un composé le verbe et son régime direct, quand celui-ci est un pronom : c'est là un empiètement sur la syntaxe qui est tout-à-fait étranger à la famille indo-européenne. Si le persan présente un fait analogue, il y faut voir un effet de l'influence sémitique. Les suffixes pronominaux qui sont ainsi joints au verbe sont identiques aux suffixes possessifs, de sorte qu'il est impossible d'expliquer le fait par la juxtaposition. 7° Mode de développement des deux familles de langues. Les langues sémitiques ressemblent à une construction de granit qui résiste à l'action du temps. Grâce à la nature plus forte de leurs articulations, à la structure plus simple de leurs syllabes, à la moindre étendue des mots, elles échappent aux altérations qu'ont souffertes les langues indo-européennes. Les changements survenus peuvent tous s'expliquer, sauf quelques faits d'assibilation et d'aspiration, par le déplacement de l'accent. Ainsi taktulu devint tektul, tiktôl dans les idiomes araméens et en hébreu, lorsque l'accent passa de l'antépénultième sur la seconde syllabe. Ces modifications ne concernent guère que les voyelles on ne voit pas des consonnes tomber, comme dans les langues ariennes, ni les suffixes se souder à la racine de telle façon qu'ils semblent faire corps avec elle.

Telles sont les sept différences formelles constatées par M. Frédéric Müller. Quant aux différences matérielles, il ajoute que si pour les racines pronominales il est impossible de ne pas reconnaître une certaine ressemblance, cela s'explique aisément par la nature même de ces racines, qui sont monosyllabiques et consistent uniquement en une voyelle ou en une consonne suivie d'une voyelle : des mots d'une structure aussi élémentaire, ne comportaient pas une grande diversité et des rencontres étaient inévitables. L'auteur ne parle pas des racines verbales, dont l'examen le conduirait trop loin.

Nous nous sommes borné à résumer les faits présentés par M. Müller, qui nous paraissent généralement exacts, quoiqu'il y ait quelques réserves à faire sur quatre ou cinq points. Ainsi nous ne croyons pas que l'argument tiré du mode de développement des deux familles de langues soit, en réalité, distinct de l'argument qu'on peut tirer de la différence de structure. Il n'y a pas non plus de raison pour parler, en un travail de ce genre, des particules qui viennent se placer devant le verbe indo-européen : c'est là un fait trop récent pour entrer en ligne de compte. Ces particules ne sont pas autre chose que d'anciens adverbes. La conjugaison indo-européenne, en ses trois temps les plus anciens : présent, aoriste et parfait, est le résultat d'une répartition graduelle de formes d'abord employées l'une pour l'autre ; on en peut dire autant des modes. Il n'est pas sûr que le indo-européen soit moins ancien que le r. L'ordre adopté par les composés ariens, où le déterminant précède le déterminé, n'est pas invariable, comme le prouvent les composés védiques tels que vidad-vasu et les composés grecs comme φιλοκερδής.

La conclusion à laquelle arrive M. F. Müller, c'est que les deux types sont absolument différents. Les partisans d'une langue mère ario-sémitique devraient

choisir pour elle entre les deux types, et ils auraient ensuite à expliquer pourquoi et comment l'une des deux familles s'est complètement écartée du type primitif. Ce sont les langues sémitiques qui ont la structure la plus ancienne : la déviation devrait donc être mise au compte des idiomes indo-européens. Mais ce n'est pas ainsi que le problème a été posé en ces dernières années les partisans de l'unité ario-sémitique partent ordinairement du type arien, et ils vont chercher dans les racines sémitiques, l'un des formations nominales indo-européennes, l'autre des racines indo-européennes déjà composées avec des prépositions.

Au reste, si M. Müller repousse avec beaucoup de décision ces hypothèses, il ne nie pas pour cela l'unité de race il paraît au contraire l'admettre. Mais, ajoute-t-il, l'unité de race et l'unité de langue sont deux ordres de faits absolument indépendants, l'origine du langage étant postérieure à la différenciation des races. Cette dernière conclusion dépasse les prémisses. Rien ne prouve que les racines qui composent le fonds des langues indo-européennes aient été le premier langage de cette race: il est probable, au contraire, que c'est le résidu d'une ou plusieurs évolutions linguistiques antérieures.

M. B.

100.

Studien zur griechischen und lateinischen Grammatik, herausgegeben von Georg CURTIUS. Zweiter Band. Zweites Heft. Leipzig, Hirzel, 1869. In-8°, VJ-203-450 p.

Ce second cahier du second volume des études grammaticales publiées sous la direction de M. G. Curtius (voir la Revue critique, 1869, II, 100, 165) comprend des travaux de trois auteurs.

I. Windisch, recherches sur l'origine du pronom relatif dans les langues indogermaniques, 203-419. Dans ce travail qui occupe presque tout ce cahier, M. Windisch s'efforce d'établir que la racine ja d'où le pronom relatif est originaire en sanscrit, en zend et en grec n'avait primitivement d'autre valeur que de rappeler l'idée de ce dont avait déjà parlé. L'auteur y mêle beaucoup de recherches étymologiques sur les pronoms démonstratifs.

II. M. Roscher développe que les mots ψιλεύς, ψίλαξ, φιλέψιλος (Suidas, Æsychius) dérivent de cv signifiant aile au propre et au figuré. Il relève la forme aspirée phiissimo pour piissimo dans une inscription inédite d'Ostie. 423-425.

III. M. Kraushaar dérive law de écFajo qu'il rattache à la racine sanscrite as signifiant jeter, laisser aller. 429-433.

IV. M. G. Curtius publie une tentative d'étymologie du mot osque cebnust, reproduit avec quelques remarques l'inscription locrienne éditée par Oiconomides (Athènes, 1869, in-4o), et appelle l'attention sur la forme d'impératif pluriel aoriste moyen aveλécow qui se rencontre dans une inscription de Tégée.

X.

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