Page images
PDF
EPUB

a'. Le sentiment religieux.

b. L'esprit et l'imagination.

c. La volonté.

d. Le sentiment moral.

e. Les huguenots et la famille; le mariage.

2. Amour conjugal.

3. Amour maternel.

7. Respect filial et amour fraternel.

6. Serviteurs et maîtres.

ε. Amitié.

f. Les huguenots et l'État.

g. Les huguenots et la guerre.

h. Les huguenots et les épreuves.

i. Les huguenots en face de la mort.

2. Erreurs et défauts des huguenots.

Chapitre III. Conclusion.

4. M. S. me reproche de l'avoir accusé de partialité à l'égard des protestants, d'avoir ravalé leurs mérites en disant que les sentiments prônés en eux par l'auteur étaient d'ordre naturel, qu'on les retrouvait chez les Turcs et les payens, et il me demande avec une fine ironie pourquoi je ne les ai pas comparés aussi à des animaux. J'ai dit au sujet des huguenots tout ce que j'avais à en dire en historien peu ami de la rhétorique, dans la phrase suivante de mon article : << Incontestablement à cette première époque de leur existence, les réformés, >> comme toute minorité opprimée, avaient une ferveur religieuse plus grande, » une moralité plus pure que leurs persécuteurs. » Je n'ai nullement négligé << les plus imposants témoignages » des catholiques à cet égard. Ce qui a particulièrement irrité M. S. c'est que j'aie osé «< sourire involontairement » en l'entendant dire qu'il « pousserait l'impartialité jusqu'à reconnaître que Bèze, que >> Calvin, que Coligny lui-même, ne lui étaient pas entièrement sympathiques. >> Et cependant je suis bien obligé de répéter ici que M. S., paraissant se faire un mérite d'une chose qui va de soi, montre bien combien le véritable esprit critique, calme et froid, est encore loin d'avoir dompté en lui les passions religieuses, littéraires ou politiques.

5. M. S. prétend que j'ai passé, les yeux fermés, devant certains faits qu'il cite et où l'on blâme les protestants. J'ai dit qu'il avait parlé trop brièvement de leurs défauts, mais il y a loin de l'énumération, très-habile dans leur réunion, des passages isolés, groupés dans sa critique, à l'effet qu'ils produisent (ou plutôt

1. Les lettres en tête des alinéas ont été ajoutées par moi, puisque je ne pouvais imiter la disposition typographique du texte de M. S. qui les rendait inutiles.

ne produisent pas) noyés dans les éloges continuels d'un volume de trois cents. pages. Le lecteur de l'ouvrage en jugera comme moi.

6. M. S. est vexé de ce que j'aie dit qu'il ne nous a point donné de documents nouveaux; il affirme en avoir «< exhumé un certain nombre à ses lecteurs. » J'ai beau feuilleter son volume, je ne puis trouver que M. Lecoy de la Marche, M. d'Aumale, M. Dargaud soient des chroniqueurs inédits. Sans doute on ne lit ni Florimond de Ræmond, ni Tavannes dans les pensionnats de demoiselles de nos jours; mais parlant dans une revue scientifique à des savants d'un livre qui prétend être jugé comme un livre de science, je ne pouvais appeler des auteurs du xvi s., connus de tous, des documents nouveaux!

7. M. S. se récrie de ce que j'aie dit que, d'après lui, les huguenots ne pillaient jamais; ce n'est pas lui, c'est Lanoue qui l'affirme dans un extrait de deux pages et demie. Je demande humblement pardon à l'auteur; je croyais que quand M. S. citait un de «< ces imposants témoignages » en faveur des huguenots, c'était pour se l'approprier, pour en tirer une preuve quelconque. Il paraît que je me trompais et je ne le ferai plus.

8. En parlant des mœurs des huguenots, j'ai dit que d'après M. S. on se trouvait avec eux «< en pleine idylle. » Là-dessus, grande colère patriotique de M. S. Ce n'est pas lui qui a dit cela, c'est Bernard de Palissy, et il commence une tirade par cette figure de rhétorique bien connue : « Je n'accuserai pas » M. Reuss de mauvaise foi, etc. » A cette plainte je crus un instant m'être trompé dans mes notes. Mais non, à la p. 115 du volume de M. S. je lis :

«II. Mœurs des huguenots du seizième siècle. Nous en prévenons nos lecteurs, >> ils vont se trouver en pleine idylle..... Et pour le dire tout de suite, les tableaux >> idylliques que nous allons retracer n'auront rien de romanesque; ce n'est pas >> notre imagination qui en fera les frais, c'est l'histoire pure de tout alliage. » J'ajouterai que les extraits de Palissy paraissent seulement à la p. 124 et je laisse au lecteur le soin de choisir l'épithète qui convient à l'assurance avec laquelle M. S. insinue contre son critique le reproche de mauvaise foi.

9. M. S. me reproche de n'avoir point dit expressément que les huguenots ne furent point des rebelles. On ne peut pas tout dire dans un article de trois pages et j'étais d'autant plus dispensé de le faire que j'avais autrefois répondu sur ce point dans la Revue critique aux accusations de M. Gandy et de son travail sur la Saint-Barthélemy, par un article que M. S. — lequel m'attaque aujourd'hui avec une courtoisie si parfaite doit regretter amèrement d'avoir appelé jadis « un » travail si fin, si spirituel et si concis1. »

10. M. S. me reproche d'avoir dit qu'il avait mêlé les faits d'époques différentes dans ses descriptions. Quand, parlant du xvie siècle, il nous raconte la vie de Philippe Mornay de Bauves, le fils de Duplessis-Mornay, ou qu'il cite le synode de Loudun, tenu en 1659, je croyais être en droit de faire une remarque de ce genre. Mais c'est de «< la pure chicane. » Passons!

1. Bulletin de la Société pour l'histoire du protestantisme français, 1868, p. 301.

11. A propos de l'enseignement de Lefebvre d'Etaples à la Sorbonne, nié par les plus récents auteurs qui se sont occupés de la question (au travail de M. Dardier est venu s'ajouter depuis la brochure de M. de Sabatier), M. S. s'écrie: « J'ai bien le droit de m'en tenir à l'opinion généralement admise. » M. S. a tous les droits imaginables, y compris celui de commettre toutes les erreurs historiques possibles. Mais de mon côté j'ai le droit de trouver singulier qu'un homme qui se prétend historien et auteur de travaux purement scientifiques, applique à des questions d'érudition ainsi pendantes, d'aussi curieuses fins de non-recevoir.

12. M. S. ne comprend point que je m'arrête à la prétendue contradiction entre les deux opinions qu'il énonce sur l'affichage des placards à Paris, en 1534. Il n'a fait que << mentionner en passant une hypothèse » et ce sont de misérables arguties que les miennes. M. S. ne semble toujours pas comprendre quelle figure doit faire aux yeux d'un critique sérieux un auteur qui à la p. 27 suppose « non » sans raison » (?) que tel acte est «< une ruse infernale et «< un abominable » moyen de surexciter le fanatisme » et qui à la p. 32 vante «<le merveilleux » courage » de ceux qui «< osèrent afficher » les placards en question!

13. A propos de devises, M. S. citait la devise de Mornay, en ajoutant << répétait un autre huguenot. » Je fis remarquer l'erreur involontaire de l'auteur. Celui-ci s'irrite contre moi, dit que sa phrase était très-claire, que d'ailleurs il avait cité cette devise comme étant celle de Mornay à la p. 194, et que si au lieu de prononcer le nom du véritable propriétaire, il avait écrit un autre huguenot, c'était «< pour ne pas répéter trop souvent le même nom. » Tout cela fait partie sans doute de la nouvelle méthode scientifique de M. Schæffer?

14. M. S. se défend d'avoir rien exagéré par rapport aux huguenots ni aux catholiques; il se plaint de ce que j'aie dit dans mon article qu'il avait fait l'éloge de tous les huguenots. Voici deux passages de M. S. pris au hasard; ils suffiront pour juger qui de nous deux a raison, au sujet des huguenots. P. 96: «‹ Aie les >> yeux dressés vers le royaume des cieux! C'est ce que chaque huguenot se disait » dès l'aube du jour, c'est ce que son âme avide de salut se redisait encore à l'heure » où la nuit couvrait sa demeure de ses ombres. »

P. 43. « C'est que les huguenots du xvi° siècle avaient de fortes convictions; »>ils obéissaient à leur conscience. Tous ensemble, les faibles comme les forts, sont » unanimes à dire nous croyons c'est pour cela que nous parlons et que nous » saurons souffrir! » Quant au XVIe siècle catholique, nous avons reproché à M. S. d'en avoir fait une peinture trop sombre. Quand on lit, p. 105 « la reli>> gion romaine ne fut au xvio s. qu'une misérable dérision, » dira-t-on que nous avons eu tort? M. S. aurait pu ne pas oublier qu'au moment où les bûchers huguenots s'allumaient en France, des catholiques savaient mourir, eux aussi, et avec un courage non moins admirable, pour leur foi persécutée par Henri VIII d'Angleterre.

15. Un dernier point et je m'arrête, car réellement le lecteur doit être fatigué d'une aussi longue polémique et probablement aussi fixé déjà sur la valeur de

240

REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE. l'attaque et de la défense. J'avais dit dans mon article que lors de la peste de Genève en 1543, Calvin ne montra pas toute l'intrépidité désirable. M. S. pouvait supposer que j'avais pour cela mes raisons et que si je citais l'ouvrage de M. Kampschulte, ce dernier devait avoir fourni les preuves à l'appui. Mais que lui importe M. Kampschulte? c'est un catholique, cela doit suffire. Et d'un air triomphal il me cite M. Haag et l'article Calvin de la France protestante. Personne n'admire plus que moi le zèle consciencieux déployé par M. M. Haag dans leur grande et belle tâche, mais il y a vingt ans que l'article sur Calvin fut écrit, et la science a fait quelques progrès depuis. Si M. S. avant d'écrire un nouveau volume ou de donner une nouvelle édition de l'ancien sur l'histoire des huguenots de France, daignait jeter les yeux sur l'excellent livre du savant de Bonn, quelque catholique qu'il soit, il y verrait à la p. 486 du 1er volume, en note, le texte de la déclaration formelle de Calvin et de ses collègues faite devant le Conseil, le 5 juin 1543 et tirée des procès-verbaux officiels «<priant de les tenyr » pour excusés, Dieu ne leur ayant pas donné la grace d'avoir la force et >> constance pour aller au dict hospital. » Il y verrait surtout un exemple de la manière dont on écrit l'histoire, avec calme, impartialité, science et jugement, sans phrases et sans passion, et sans être obligé par la suite de masquer ses bévues en criant faussement à la calomnie.

Je le répète, en terminant, rien ne m'a été plus pénible que d'avoir à répondre à des accusations pareilles et dorénavant M. S. pourra dire ce qu'il lui plaira, je lui promets bien de me taire, aussi longtemps que cela sera possible. S'il s'imagine que je lui garde rancune, il se trompe d'ailleurs; je me sens libre de toute amertume à son égard. Je n'ai pas l'habitude de regarder en quelle compagnie je me trouve en exprimant la vérité. J'aurais eu autant de plaisir à me rencontrer avec M. S. qu'avec ce M. Audin dont il me reproche sans cesse de me faire l'écho. J'ai dit autrefois, je suis prêt encore à dire des ouvrages de l'auteur, tout le bien qu'il me sera possible d'en dire, à condition de n'en pas cacher les défauts. M. S. pasteur protestant, a pensé qu'un coréligionnaire devait épouser ses préjugés et céder comme il l'a fait involontairement, je le veux bien à ses préventions religieuses. Il se scandalise de ce que je me range du côté des ultramontains et que j'énonce une opinion partagée par tel jésuite. Tant pis pour lui, si c'est là sa manière de comprendre l'histoire et la critique historique; pour moi quand je juge un livre d'histoire, je ne m'enquiers point des opinions religieuses de l'auteur, j'examine si son récit répond à la vérité historique et je le juge à ce point de vue. C'est donc l'écrivain lui-même qui, d'avance, prépare le verdict !

Rod. REUSS.

Nogent-le-Rotrou, imprimerie de A. Gouverneur.

Les Jésuites de Russie, 1772-1785. La

J. GAGARIN Compagnie de Jésus conservée en Russie

après la suppression de 1772. Récit d'un Jésuite de la Russie-Blanche. In-12.

2 fr.

En vente à la librairie F. C. W. VOGEL, à Leipzig, et se trouve à Paris, à la librairie A. FRANCK (F. Vieweg propriétaire), 67, rue de Richelieu. Chrestomathie de l'ancien français (VIIIe

K. BARTSCH xve siècles) accompagnée d'une gram

maire et d'un glossaire. 2o édit. corrigée et augmentée. 1 vol. gr. in-8°. 12 fr.

En vente à la librairie TRÜBNER et Co, à Londres, et se trouve à Paris, à la librairie A. FRANCK (F. Vieweg propriétaire), 67, rue de Richelieu.

A sanskrit and english Dictionary being an abridgment

WILSON of Prof. Wilson's Dictionary with an Appendix ex

plaining the use of affixes in Sanskrit by Pandit Ram Jasan. 1 vol. gr. in-8°. Rel. toile.

35 fr.

En vente chez W. BRAUMÜLLER, à Vienne, et se trouve à Paris, à la librairie A. FRANCK (F. Vieweg propriétaire), 67, rue de Richelieu.

Joseph II.

A. RITTER V. ARNETH u. Leop.v.:

Toscana. Ihr Briefwechsel v. 1781 bis 1790. Bd. I. 1781-1785. 2 vols. In-8°.

20 fr.

Bien que cet ouvrage porte un titre allemand, tout son contenu est en langue française.

En vente chez E. J. BRILL, à Leyde, et se trouve à Paris, à la librairie A. FRANCK (F. Vieweg propriétaire), 67, rue de Richelieu.

Dictionnaire polyglotte de

H. M. F. LANDOLT termes techniques mili

taires et de marine.

Ire partie. Néerlandais-français-allemand-anglais. In-8°.
IIe partie. Allemand-néerlandais-français-anglais. In-8°.
III partie. Français-allemand-anglais-néerlandais. In-8°.
Supplément aux trois premières parties. In-8°.

7 fr. 9 fr. 35

10 fr. so

9 fr.

En vente chez STILKE et VAN MUYDEN, à Berlin, et se trouve à Paris, à la librairie
A. FRANCK (F. Vieweg propriétaire), 67, rue de Richelieu.
TABLEAU historique de la guerre franco-allemande (15 juillet 1870-10 mai
1871). I vol. in-8°.

10 fr. DISCOURS de M. le comte de Bismarck avec sommaires et notes. 3 vols. In-8°. 18 fr. 75

« PreviousContinue »