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L'Autriche, la Russie et la Prusse feront venir de leurs États, lorsque que la navigation sera ouverte, et que les routes seront devenues praticables, tout ce qu'il faut pour l'entretien de leurs armées pendant six mois. En attendant, les Alliés fourniront à ces besoins contre des bons qui seront liquidés par le moyen des obligations dont il sera question plus bas. Chacun des autres Alliés se charge pendant une année de l'entretien de son contingent; ce qu'il fournira en sus sera liquidé.

2o Arrangements pour la création d'obligations destinées au payement des frais de la guerre. (Martens, Id., t. XII, p. 622.)

Les Princes qui ont renoncé à la Confédération du Rhin s'engagent, comme condition de leur alliance, à concourir, outre leurs contingents, par leur crédit, jusqu'à concurrence des revenus bruts de leurs pays pendant une année (§ 1or).

Afin de pouvoir immédiatement faire usage de ce crédit pour le payement des frais de la guerre, il sera signé une obligation générale pour la totalité de la somme. Cette obligation, signée par les Plénipotentiaires de chaque Prince, sera remise à une Commission nommée par tous ces Princes (§ 3).

Cette obligation est solidaire; elle sera payée en vingtquatre termes de trois mois en trois mois, à dater de la signature de l'obligation, au prorata de la part de chaque contribuable. Les hautes parties contractantes en garantissent le payement (§ 4).

L'obligation générale sera partagée en coupons au porteur de 50 jusqu'a 5,000 florins portant intérêt à 6 p. 100 ($ 6).

Les obligations seront remises à l'Autriche, à la Prusse, à la Russie, à la Suède, à raison de cinq seizièmes pour chacune des premières Puissances, et de un seizième pour

la Suède. Si le Hanovre accède au plan, il recevra autant d'obligations qu'il en fournit pour sa part. Le même principe sera suivi à l'égard de la Bavière et du Würtemberg (§ 7).

Les Puissances alliées s'engagent à faire, moyennant ces obligations, les payements auxquels elle se seront soumises par les traités (§ 7).

Ce fut le comte de Solms-Laubach qu'on chargea de déterminer le revenu brut de chaque État contractant. Il en fixa la masse à 17,116,500 florins de convention, faisant 44,252,603 francs 81 centimes. Les obligations furent signées le 2 janvier 1814; mais la proportion établie au paragraphe 7 fut changée de manière que chacune des trois grandes Puissances en obtint cinq dixseptièmes, la Suède un dix-septième et le Hanovre un dixseptième. Au reste, ces obligations ne furent pas payées. Les signataires ayant, pendant la campagne de 1814, fait des fournitures qui outrepassèrent leurs parts, les obligations furent annulées pendant la durée du Congrès de Vienne, et les Princes renoncèrent aux indemnités que quelques-uns d'entre eux avaient à réclamer pour l'excédent de leurs fournitures. (Martens, 1. C.. p. 54 et t. IV, p. 165.)

30 Établissement d'un système militaire général pour l'Allemagne. (Martens, t. IV, p. 625.)

Dans ce système on comprit les États d'Allemagne, autres que l'Autriche, la Prusse, la Maison de Brunswick, la Suède, la Bavière et le Würtemberg (ce sont les mêmes que nous venons de désigner nominativement, p. 353), qui avaient accédé à la Grande-Alliance, ainsi que ceux qui étaient administrés au profit des Alliés. Dans chacun de ces pays on formera, d'indigènes seulement, des corps de volontaires, des troupes de ligne, une Land

wehr, une réserve pour celle-ci et, dans les pays où cela sera nécessaire, un Landsturm.

Le contingent de chaque État sera le double de celui qu'il fournissait à la Confédération du Rhin, dont moitié en troupes de ligne et moitié en Landwehr. Toutes ces forces seront organisées en grands corps séparés, dont chacun aura un général et un état-major particulier.

4° Procès-verbal de la Commission établie pour régler le système de défense de l'Allemagne, du 24 novembre. (Martens, Recueil, t. XII, p. 626.)

Cette Commission fut composée du prince de Schwarzenberg, du baron de Stein, du prince Wolkonski, du général Wollzogen (les deux derniers aides-de-camp généraux de l'Empereur de Russie), du feld-maréchal comte de Radetzki, chef de l'état-major de la grande armée, et du général de Gneisenau, exerçant les mêmes fonctions près l'armée prussienne. On y convint qu'indépendamment du corps fourni par la Bavière, les États allemands fourniraient les troupes régulières suivantes :

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Règlement sur la formation et l'entretien des hôpitaux. (Martens, Recueil, t. XII, p. 632.)

Ce règlement admet comme base que l'Autriche, la Prusse et la Russie se chargent chacune d'un sixième des frais d'hôpitaux, et les autres Alliés de la moitié du total.

Articles additionnels au précédent règlement. (Martens, Recueil, t. XII, p. 636).

Toute l'Allemagne, hors les États de l'Autriche et de la Prusse, fut divisée en six arrondissements, ayant chacun une direction particulière pour les hôpitaux. Ces arrondissements furent: 1° la Bavière ; 2° le Würtemberg, Bade, Hohenzollern et Lichtenstein; 3° Würztbourg, Darmstadt, Francfort et Isembourg; 4° Cassel, Nassau, Berg, Waldeck et Lippe; 5° Hanovre, Oldenbourg, Brunswick, Mecklembourg, les Villes hanséatiques; 6o le Royaume et les Duchés de Saxe, Anhalt, Schwarzbourg, Reuss.

SECTION IV

CAMPAGNE DE 1814 ET TRAITÉ DE PAIX DE PARIS DU 30 MAI 1814

Invasion de la France.

S I

Événements de la guerre

du 20 décembre 1813 au 31 mars 1814

Napoléon avait

• Quand on voit s'approcher le moment où nous allons être renfermés dans notre ancien territoire, on se demande à quoi donc avaient servi le bouleversement de l'Europe et le massacre de tant de millions d'hommes ? »

ordonné des levées extraordinaires destinées à refaire ses armées délabrées et à soutenir son trône chancelant. Un sénatus-consulte du 9 octobre 1813 décréta une levée de 280,000 hommes, savoir : 120,000 sur la classe de 1814 de 88 départements, et 160,000 parmi les enfants qui, en 1815, auront dix-huit ans, si toutefois le fer ennemi et les fatigues de la campagne qui allait s'ouvrir leur permettent d'atteindre cet âge, Voyant l'impossibilité de compléter les cadres par des recrues si faibles, Napoléon fit rendre, le 15 novembre, un nouveau sénatus-consulte qui mit à sa disposition 300,000 conscrits des années 1802 à 1814; ainsi fut complété le nombre de 1,277,000 hommes que, depuis le 1er septembre 1812, le Sénat sacrifia à l'ambition de son maître, — (il faut donner les éléments de ce calcul:

Sénatus-consulte du 1er septembre 1812..
du 11 janvier 1813....

137,000

350,000

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