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tées. Il a, en conséquence, l'honneur de le déclarer par la présente à Leurs Excellences.

Paris, le 31 mai 1814.

Signé Le Prince de BÉNÉVENT.

Déclaration du Roi Louis

faite à Lausanne, le 18 juin 1814, et déposée en original dans l'étude d'Egd.-Bressel, notaire public en cette ville

«L'ancien Roi de Hollande, portant depuis le mois de juillet 1810 le nom de Louis de Saint-Leu, ayant lu dans la Gazette de Lausanne du 17 de ce mois (juin 1814), sous le n° 48, une convention signée à Paris le 11 avril passé, dans laquelle il se trouve compris, déclare qu'il renonce à tous les avantages que lui fait l'article 6 dudit acte.

<<< Il déclare en outre que, nul n'ayant droit d'accepter des avantages quelconques ou de stipuler pour ses enfants sans son consentement, il y renonce pour eux et désapprouve tout ce qui pourrait avoir été fait ou pourrait l'être encore à leur égard durant leur séparation d'avec lui.

« M. de Saint-Leu, devenu simple particulier depuis son abdication en 1810, vivant comme tel, et étranger à toute autre position, a refusé toutes les offres qui lui ont été faites pendant les trois années qu'il a habité les États de Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne, soit pendant le séjour qu'il a fait en Suisse vers la fin de l'année dernière, comme à Paris durant les trois premiers mois de cette année, lorsque les derniers événements de la Hollande, le dégageant de ses obligations envers elle par le rappel du Prince d'Orange, lui permirent de retourner dans le pays sous les lois duquel il est né, et enfin à Lausanne, où il séjourne depuis le 15 avril, et où des

bruits de stipulations semblables à celles mentionnées dans la Gazette de cette ville l'ont engagé à faire, dans le courant du mois dernier, toutes les démarches nécessaires pour renoncer d'avance à ce qui pourrait l'y

concerner.

< M. de Saint-Leu proteste contre le sénatus-consulte du 10 décembre 1810, par lequel on lui donnait un apanage autour de sa terre de Saint-Leu en dédommagement de la Hollande; acte dont il eut connaissance à Grätz1, en Styrie, par le Moniteur du même mois.

<< A peine en fut-il instruit que, blessé d'une disposition contraire à ses principes, il se hâta d'adresser à qui de droit ses protestations et son refus formel, comme les trois pièces suivantes le constatent :

Lettre écrite au Sénat, au Prince Archichancelier de l'Empire, au Ministre Secrétaire d'État de la Famille Impériale. (Par triplicata)

« Sénateurs, le Moniteur du 15 arrive. J'étais loin de m'attendre au coup mortel, à l'atteinte ineffaçable que me porterait le sénatus-consulte du 10 décembre.

« Je dois au nom de l'Empereur, qui est aussi le mien, à mes enfants et au peuple à qui j'appartiens depuis le 5 juin 1806, de déclarer publiquement, comme je déclare

en ce moment :

« Que, lié à jamais, ainsi que mes enfants, au sort de la Hollande, je refuse, pour moi comme pour eux, l'apanage dont il est fait mention dans ledit sénatus-consulte.

« J'ordonne par le présent acte, que je porte à sa connaissance, à la Reine ma femme de refuser, pour elle comme pour ses enfants, la moindre partie d'un tel 1 Larousse écrit Gratz ou Grætz (G. de G.).

don, et de se borner, pour son entretien et celui de ses enfants, à ses propriétés particulières jointes aux miennes.

« J'ordonne par le présent acte au sieur Tuent, Intendant général de la Couronne, à qui j'ai confié l'administration de ces propriétés, uniquement comme chargé de mes affaires particulières, de mettre la Reine en possession de tout ce qui m'appartient individuellement, consistant dans toutes les acquisitions qui, depuis le 5 juin 1806, n'ont pas été réunies au Domaine de la Couronne par l'acte d'achat.

« Je déclare, en outre, que je désavoue toutes les accusations, lettres et écrits quelconques, lesquels tendraient à faire croire que j'ai trahi mon pays, mon peuple, moi-même, ou manqué à ce que je devais et aimerai toujours à devoir à la France, ma première patrie, que j'ai servie depuis mon enfance de cœur et d'âme. Placé sur le trône de la Hollande malgré moi, mais lié à sa destinée par mes affections, mes serments et les devoirs les plus sacrés, je veux et ne puis vouloir que rester Hollandais toute ma vie.

En conséquence, je déclare le don de cet apanage nul et de nul effet, pour moi comme pour la Reine et ses enfants, annulant d'avance tout consentement ou acceptation donnée soit directement, soit indirectement.

<En foi de quoi j'ai rédigé le présent acte, écrit et signé de ma main. Je prie le Sénat de le recevoir et de faire agréer mon refus à Sa Majesté l'Empereur. »

Gratz, le 30 décembre 1810.

Signé Louis NAPOLÉON.

Les pièces n° 2 et 3 étaient une lettre à la Reine Hortense et une autre à M. Tuent, dans lesquelles le Roi Louis exprimait les mêmes sentiments et prescrivait des ordres en conséquence.

SV

Lettres interceptées de Caroline, d'Élisa, etc.

Extrait d'une lettre

du Comte de Blacas à lord Castlereagh,
en date de Paris, le 4 mars 1815.

Vous trouverez ci-jointes, Mylord, les copies des lettres dont Vous avez vu les originaux entre mes mains. J'ai retrouvé encore depuis, dans une autre liasse, trois minutes de lettres écrites par Napoléon, dont une n'a point de date. J'ai l'honneur de Vous en adresser pareillement des copies, et ce ne sont pas les moins intéressantes des pièces qui ont été découvertes dans l'immense quantité de papiers où il a fallu faire des recherches.

Signé BLACAS D'AULPS.

ANNEXE I

Lettre d'Elisa Bacciochi, sœur de Buonaparte,

Sire,

à Napoléon Buonaparte,

en date de Lucques, du 14 février 1814.

J'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Majesté, par mes rapports des 5 et 8 de ce mois, du mouvement. de concentration que le Prince de Lucques à opéré sur Pise, par suite des circonstances qui m'ont engagée à quitter Florence, à faire évacuer cette ville et à réunir

les troupes de la division sur un point plus sûr. Le Prince s'est maintenu à Pise jusqu'à présent; mais d'après les avis que j'ai reçus d'une expédition anglaise, dont tous les renseignements recueillis, portent la force au moins à 6,000 hommes, et qui paraît, avec certitude dirigée de la Sicile contre Livourne, la Spezzia ou Gênes, je me suis décidée à ordonner au Prince de continuer şon mouvement sur Gênes, pour éviter que la retraite ne lui soit fermée par la seule routé qui, jusqu'à pré÷ sent, est restée libre.

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J'ai été confirmée dans cette disposition par l'assurance que je viens d'acquérir que des troupes napolitaines, en nombre supérieur, sont déjà arrivées à Pistoie, et ont forcé nos avant-postes à abandonner le passage de Senavalle.

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Je sais également que l'intention de l'ennemi est de couper nos communications en s'emparant de la route qui, de Pontremoli, conduit à la Spezzia et à la rivière de Gênes.

Il m'a paru convenable de le prévenir, pour conserver des troupes sur lesquelles le Vice-Roi a dû compter et qui ne peuvent rendre ailleurs de services décisifs.

Le projet des Anglais et des Autrichiens levant toutes les incertitudes que pouvait laisser la conduite personnelle du Roi de Naples, je ne dois pas taire à Votre Majesté que j'ai reçu de Lui plusieurs lettres bien en opposition avec les opérations de ses troupes.

Le Roi est dans une grande agitation d'esprit il s'étonne de ce que le Vice-Roi s'est retiré à l'Adige et que j'ai quitté la Toscane avec la pensée qu'il puisse être l'ennemi de Votre Majesté et de la France. Il exprime hautement son dévouement et sa reconnaissance pour Votre personne, et a même dit aux députés Toscans qu'il préférait être frappé le premier que de tirer l'épée contre un Français.

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