L'ARTISTE. Sous nos ciseaux, l'or, le marbre et la pierre En avant! fils des champs, des arts, de la science! Marchons au même but en nous donnant la main. En un sillon commun, répandons la semence : Nous devons, du progrès, élargir le chemin! LE SAVANT, Pour la science, il est un vaste livre : En avant! fils des champs, des arts, de la science! Marchons au même but en nous donnant la main. En un sillon commun, répandons la semence : Nous devons, du progrès, élargir le chemin! L'AGRICULTEUR. Bravant les feux que le soleil nous verse, Et le devoir que Dieu nous a marqué! En avant! fils des champs, des arts, de la science! Feu Boissec, PAR M. AD. CHEVASSUS, MEMBRE CORRESPOND'. D'abord nous trinquerons pour boire, S'il fut jamais buveur célèbre, Feu Boissec n'était pas un rustre : Un vrai disciple de Silêne, Le bleu classique des barrières Mais le Médoc et le Sauterne, Il faisait fi de la Taverne, Où l'on boit des vins frelatés. Il était soigné dans sa mise, Chevelu comme Clodion; On trouvait chez lui table mise, Buveur doublé d'un gastronome, Je crois qu'il préférait, en somme, Beaucoup enviaient sa faconde A bien vivre il mettait sa gloire; Sans famille à ce qu'on assure Doué d'une force athlétique, Lui, faisait, d'une main savante, Au demeurant, assez bon prince, Le seul, dans un certain rayon, Qui sût des gourmets de province Se montrer digne amphytrion. Esprit de verve et de réplique, Son grand verre, des Danaïdes Bien qu'il éblouit par son faste, S'il fut jamais buveur célèbre C'était à coup sûr celui-là! Chantons lui ce verset funèbre : BIBLIOGRAPHIE. Le Dahlia bleu, par M. Jean SENAMAUD, jeune, membre correspondant de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny, et par M. Jules LEON, correspondant de la même Société. Ce Dahlia bleu, ainsi nommé sans doute pour cadrer avec la feuille littéraire de Bordeaux, dite la Gazette bleue, à laquelle il a inspiré ce joli quatrain : α Voyez à quoi tiennent les choses, Sans être Turc ni Visigoth, Rien qu'avec deux sous d'indigo, On peut créer des fleurs plus belles que des roses. » Ce dahlia eût pu cependant s'intituler aussi bien et mieux peut-être dahlia gris, noir, brun ou rouge, étant composé en grande partie de nouvelles, d'anecdotes et de légendes toutes plus sombres et plus sanglantes les unes que les autres. A commencer par la Tour de Fontarabie, ce monument néfaste nous rappelle la tour d'Ugolin et les atroces tortures dont elle était devenue l'effroyable repaire, y compris l'intolérable supplice de la soif et de la faim. Cette tour nous remet aussi en mémoire le cachot problématique et contesté du soi-disant Masque de fer, ce prétendu frère utérin et frère aîné de Louis XIV, infortuné jouet de la destinée, triste victime de l'ambition et de la politique, exclu du trône malgré ses droits de primogéniture, et qui n'aurait pas cu comme Polynice à sa disposition sept preux braves et vaillants pour soutenir sa cause contre un autre Etéocle et châtier le spoliateur dans son palais usurpé (1). Dans la tour de Fontarabic gémit done une noble princesse, en punition de la résistance opposée par elle aux passions brutales d'un grand d'Espagne, ayant ajouté à l'assassinat de celui dont elle était la fiancée, (1) Un de mes anciens collègues, à la Société académique de Loir-et-Cher, M. le comte de Sallaberry, a démontré jusqu'à l'évidence la fausseté de ce fantastique emprisonnement. |