Page images
PDF
EPUB

semble de la France, le chiffre de 95,400,000 hectolitres, et le produit moyen des dix années précédentes (1855 à 1864) ayant été de 97,000,000 d'hectolitres, le déficit de la dernière récolte, par rapport à la production moyenne, ne serait guère que de 2 010 environ.

Des documents recueillis en 1864, établissent que la consommation moyenne du froment, dans la France entière, est de 90,275,490 hectolitres, dont 75,391,240 hectolitres pour l'alimentation humaine; 14,197,490 pour semailles; 409,608 pour la nourriture des bestiaux ; 277,152 pour divers usages.

On sait que la France est divisée en dix régions géographiques. Le total des hectares ensemencés en froment, était pour les dix régions : En 1861, de 6,754,227

1862,

6,881,613

[blocks in formation]

Le prix moyen de l'hectolitre de froment varie suivant les régions, mais les mercuriales générales constatent qu'il a été en moyenne :

[blocks in formation]

Les importations, qui étaient, en 1861, de 10,272,314 quintaux, se sont progressivement abaissées à 265,620, chiffre de 1865.

Les exportations, qui étaient de 922,585 quintaux en 1861, ont monté pour 1865, à 3,582,826.

Pour établir ces totaux, les quintaux de farine ont été convertis en quintaux de graine.

J. C.

Nous lisons dans le Journal d'Agriculture progressive, du 4er février 1866:

Notre excellent collaborateur, M. Victor Chatel (1), nous communique

(1) M. Victor Chatel est membre correspondaut de la Société d'agriculture, soiences et arts de Poligny.

un modèle de permission qu'il se propose de délivrer aux nécessiteux des villages où sont situées ses propriétés. On ne saurait trop applaudir à cette nouvelle et philanthropique initiative; si des règlements analogues ou variant dans leurs dispositions, suivant les circonstances particulières et les exigences locales étaient adoptés par tous les possesseurs de bois, peut-être y aurait-il moins de causes de répression, moins de difficultés et de procès, et plus de respect de la propriété forestière et des propriétaires.

Bon pour permission valable, sauf révocation, jusqu'au 31 décembre 1866, de ramasser dans les bois de M. Victor Chatel, de la bruyère, de la fougère, du genét, du vignon et des petites branches de bois mort.

La bruyère devra être arrachée et non coupée à la faucille, qui détruit les jeunes plants d'arbres, venus de graine.

Il est expressément défendu :

1o De couper aucune espèce de bois mort dans les deux coupes de l'année; 2o De couper des houx, des genêts et des vignons dans les parties des bois où il n'y a pas de taillis, c'est-à-dire qui sont en bruyère;

3o De couper les branches de houx pouvant servir à faire des verges de fouet; ces branches devront être respectées partout où elles se trouveront; 4o De couper aucune branche sèche ou verte de sapins;

5o De ramasser des feuilles vertes ou sèches d'arbres et de sapins;

6o De rien enlever avec cheval, voiture, civière ou brouette;

7o De rien ramasser dans la bruyère au-dessus du moulin, et même d'y circuler en dehors du sentier public;

80 De faire pâturer dans les bois aucune vache ou autres animaux; 9o De dénicher aucun nid d'oiseaux, excepté ceux de pies; Cette défense est faite dans l'intérêt de l'agriculture et de l'horticulture, et aussi de la conservation des bois taillis et des arbres de haute futaie, les oiseaux pouvant seuls détruire les insectes qui les attaquent, ainsi que ceux qui causent tant de dommages aux céréales, aux colzas, aux betteraves, aux pommes-de-terre, aux légumes, aux fruits et aux arbres fruitiers;

10o De tuer les hérissons qui détruisent surtout les vipères, ainsi que beaucoup d'autres petits animaux et d'insectes nuisibles;

11o De chasser sur les propriétés de M. Victor Chatel et de pêcher dans l'étang et le long des ruisseaux des prairies;

12° Toute personne trouvée franchissant le nouveau fossé de clôture du haut du bois du Roi, sera passible d'une amende;

13° Toute personne trouvée de nuit avec un paquet quelconque des objets dont l'enlèvement est permis et qui ont été ci-dessus désignés, sera passible d'une amende et du retrait de cette permission, si elle lui a été délivrée;

14o On devra toujours, en venant dans les bois, être porteur de cette permission, afin de pouvoir l'exhiber à toute réquisition du garde de M. V. Chatel.

La Présente permission, qui a été délivrée le

de la commune de

renouvelée tous les ans.

A Valcongrain, le

1866,

[ocr errors]
[blocks in formation]

Il est offert à la Société, par :

M. BASSET, antiquaire à Paris :

1o Statuette en bronze, de 9 centimètres de hauteur, trouvée à Villersfarlay. Cette figurine, nue, a quelques rapports aux fétiches gaulois de même métal, trouvés à Orgelet; mais l'attitude du dieu est tout-à-fait semblable à celle du personnage celtique qu'on voit au cabinet des médailles. • 2o Hachette en bronze trouvée à Clucy, près de Salins. M. Désiré Monnier a donné la description de cette arme gauloise dans l'Annuaire du Jura, page 168 (1853).

3o Un fragment d'épée en bronze, trouvé à Montigny, près d'Arbois. Ce morceau est recouvert d'un vernis ou patine, qui décèle une haute antiquité. 4o Une agrafe de même métal, de l'époque romaine.

5o Deux meules à bras, en granit, trouvées en Bief-de-Corne, au-dessus des Planches-les-Arbois, sur une ancienne voie gauloise.

6o Une amphore romaine, trouvée à Villette-les-Arbois. Les deux anses et le col du vase sont brisés.

MM. VILMORIN-ANDRIEUX et Cie :

Extrait général des Catalogues de leurs plantes; liste de celles qui y paraissent pour la première fois.

MM. Jean SÉNAMAUD et Jules LÉON:

Leur livre en commun, le Dahlia bleu.

M. le docteur BERGERET:

Un opuscule sous ce titre : La Fièvre intermittente dans le Jura.

La Société littéraire des deux localités ci-après :

Compte-rendu à l'Académie d'Yverdun et Grandson, pour la protection des animaux.

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

Biographie de Mgr GABET,

PAR M. GINDRE, VICE-PRÉSIDENT.

AVANT-PROPOS,

Dire un éternel adieu à sa patrie; s'arracher pour jamais à l'affection des siens; aller affronter sous toutes les latitudes des difficultés et des périls sans nombre, des souffrances de toute nature et la mort sous ses plus sombres aspects, tel est le sort, telles sont les perspectives de cette pléïade de généreux apôtres qui s'en vont annoncer la doctrine du Christ sur les points de notre globe les plus reculés. La vie du missionnaire in partibus infidelium exige à chaque minute du jour et de la nuit un courage surhumain, un zèle sans bornes, une charité immense. De tels hommes sont une preuve vivante de la force énergique de dilatation et de la vitalité exubérante de la religion qu'ils vont faire connaître, et qui possède plus que jamais une expansibilité dans tous les sens.

La France, cette terre unique sous le rapport du dévouement comme sous tant d'autres, a constamment alimenté dans de larges proportions les rangs des héros apostoliques. Le sang de ses prêtres, versé par le fer du bourreau, a coulé à maintes reprises sur cent plages lointaines et inhospitalières. Les ciels les plus glacials, comme les zônes les plus torréfiantes; les lieux les plus insalubres, ainsi que les plus sains, ont été et continuent d'être les témoins de leur infatigable ardeur. Ces hommes, que la couleur et la forme de leurs habits n'empêchent pas d'être nos compatriotes, tout en n'ayant d'autre but que le salut des âmes et la plus grande gloire de Dieu, ne se lassent pas, dans la mesure de leur position et de leurs forces, d'être utiles aux lettres, aux sciences et aux arts. C'est par eux que l'Europe a connu des langues et des idiômes nouveaux; c'est par eux qu'elle a acquis des notions exactes sur des pays très-peu connus auparavant. Il n'est pas jusqu'à la politique et au commerce dont ils ne puissent au besoin

devenir de puissants auxiliaires. La France leur a dû son influence prépondérante dans le Levant. La chambre de commerce de Marseille, ville qui a eu le monopole du trafic avec la Turquie, l'Egypte et la Syrie, votait chaque année une somme considérable pour venir en aide aux missions. Nos prêtres avaient depuis longtemps fait connaître avantageusement le nom français aux populations grouillantes du Céleste-Empire, quand nos braves légions sont allées naguère leur faire apprécier la puissance de nos baïonnettes. Si nous sommes à juste titre fiers de nos valeureux soldats, nous devons également l'être de nos missionnaires à l'étranger, et placer notre illustration religieuse à côté de notre gloire militaire.

Le Jura, ou plutôt le diocèse de Saint-Claude, qui a donné le jour au jésuite Attiret (1), a toujours été représenté largement dans ces émigrations fréquentes de pionniers de l'Evangile, de la civilisation, de la liberté et de l'émancipation des peuples. Plusieurs de ses enfants ont été promus à la dignité épiscopale, après avoir, pour nous servir d'une expression militaire, gagné leurs grades à la pointe de leur épée. MMgrs Rameau, Gabet, Canoz et Jantet ont porté presque simultanément la mitre et le bâton pastoral. Mais parmi les missionnaires jurassiens, il n'en est point dont la vie ait été plus accidentée, plus pittoresque, plus avantureuse et plus mouvementée que celle de Mgr Gabet.

I.

Le 4 décembre 1808, dans le riant et fertile vallon au fond duquel la Seille, en dessinant les nombreux méandres du thalweg, promène lentement ses ondes, et où la blonde Cérès et le rubicond Bacchus se disputent les bras des habitants, les échos du village de Nevy répercutaient les premiers cris d'un nouveau-né. Ce nouveau-né était le futur évêque de Troane, M. Joseph Gabet. Ses parents étaient des cultivateurs foncièrement religieux et jouissant d'une honnête aisance, due à leur travail et à leur économie. Ils mirent tous leurs soins à élever leur famille dans la crainte du Seigneur. Leurs efforts furent bénis du ciel et couronnés d'un ample succès deux de leurs enfants se sont faits prêtres, une (1) Né à Dole en 1703 et mort à la Cour de Pékin en 1768.

« PreviousContinue »