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120 pour 1; le blé de la Basse-Pologne, 128 pour 1; le blé de Thurel d'Aix, 180 pour 1; le blé de Sétif, 210 pour 1; le blé de Judée à épi multiplié, 250 pour 1. La pomme-de-terre dite d'Australie, 132 pour 1, etc. En sera-t-il de même pour le bromus Schrader? Le passage suivant, extrait du Journal de la Société centrale d'agriculture des Deux-Sèvres, no de novembre 1864, semble nous rassurer à cet égard :

<«<La culture du brome de Schrader diminuera les travaux, la dépense; << elle donnera d'incalculables produits; elle permettra l'éducation d'un plus <<< nombreux bétail (et chaque tète est, on le sait, une mécanique à engrais); <«< elle permettra d'obtenir, à l'aide de cet accroissement des engrais, un plus <«< grand rendement en grains; on obtiendra à bas prix le lait, le beurre, la « viande et le grain, et toutes les choses formant la base de l'alimentation publique. Quelles séduisantes perspectives nous sont offertes! Plaise à «Dieu que la culture de cette merveille du mesnage des champs, répandue « dans toute la France, vienne résoudre ce problème, qui semble fuir à me« sure qu'on le poursuit, de la vie à bon marché. »

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« Et nous ajouterons la prédiction du roi Vert-Galant La poule au pot chaque dimanche. »

DONS.

Il est offert à la Société, par:

Les Académies ci-après :

de la

Mémoires de la Société d'émulation du département du Doubs; Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne; de la Société centrale d'agriculture du département du Puy-de-Dôme;

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les Annales de Considérations sur

la Société d'émulation du département des Vosges; l'Institution des Sourds-Muets et des Enfants arriérés de Nancy; — Mémoires lus à la Sorbonne; Mémoires de la Société d'émulation du Jura.

M. VIAL: Vie de Mgr de Chaffoy, évêque de Nimes, 2 vol.

M. le docteur BERGERET:

Deux opuscules de sa composition: Infanticide et Le Goitre dans le Jura. M. le docteur GUILLAND, d'Aix-en-Savoie :

Une notice sur Jean-Claude Neyret, dont il est l'auteur.

M. le docteur Prosper DE PIETRA-SANTA :

Une nouvelle brochure de sa main : De l'Emprisonnement cellu aire. Par son auteur, M. Alphonse SCHEDELIN, pharmacien de tre classe dans l'Ecole de Paris Mémoire sur les Pastilles de phosphate de fer.

Par son auteur, M. le docteur PETIT, Secrétaire-Général de la Société centrale de médecine du département du Nord: Evolution spontanée.

Par son auteur, M. FLEURY-LACOSTE, Président le la Société d'agriculture du département de la Savoie : Guide pratique du Vigneron.

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

HISTOIRE.

Notice sur le tremblement de terre d'Oran, en 1790,

PAR LE DOCTEUR DE BOURILHON, MEMBRE corresponDANT.

III. — SUITE du rapport du comte de cumBRE-HERMOSA, SUR LE TREMBLE-
MENT DE TERRE SURVENU DANS LA NUIT DU 8 au 9 OCTOBRE 1790.

A partir de ce jour, nous remarquâmes que l'ennemi exécutait divers travaux sur toute la ligne autour de nous. Nous le vimes creuser diverses tranchées, deux au défilé de Gomez, une en face de Saint-Ferdinand, une autre en face de la fontaine, d'autres plus sur la droite, d'autres enfin à la plate-forme, près de la coupure ou parapet. Les Maures, cependant, se tinrent à l'écart et tranquilles jusqu'au 23. Ce jour-là, avant la diane, ils nous envoyèrent trois coups de canon et deux grenades, dont nous n'éprouvâmes aucun dommage, mais qui attirèrent notre attention et nous inspirèrent quelqu'alarme, car leurs batteries, dominant nos retranchements, se trouvaient, en outre, garanties contre notre feu. D'abord, leur tir manqua de justesse, mais il se perfectionna dans le courant de la journée, encore qu'il ne nous fit aucun mal; sur trente coups qu'ils tirèrent, nous n'eûmes que quelques boulets dans nos tentes; ce qui, néanmoins, me fit donner l'ordre aux troupes de se retirer dans le château et les fossés de Rosalcazar, laissant nos tentes déployées, afin que l'ennemi ne s'aperçût pas de notre changement de position.

Pendant ces différentes journées, je fis embarquer pour l'Espagne les blessés et les bras inutiles.

Les jours suivants, les Maures continuèrent à nous envoyer de temps en temps quelques vollées de canon et des coups de fusil; mais ils se rapprochaient chaque nuit du château de Santa-Cruz, avec certaines démonstrations qui nous les firent observer de plus près. Nous entendimes, en effet, un bruit continuel de travailleurs, et, supposant qu'ils pratiquaient une mine sous le château, j'ordonnai de faire, avec toutes les précautions possibles, une reconnaissance dans le rayon du fort. On y découvrit un commencement de mine, des aiguilles, des vrilles, beaucoup de poudre et de matières inflammables renfermées dans des peaux de chèvres, environ dix arrobes; on s'en empara et on détruisit entièrement leurs ouvrages.

SOGIN

-1308

BELLES TE

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Dans la journée du 26, les Maures tentèrent une nouvelle attaque contre cette même tour de la Fontaine, qu'ils avaient sans doute jugée le point le plus facile à emporter et le plus important pour eux à cause de sa proximité des ravins. Ils occupèrent d'abord, sur nos derrières, les cavités de la carrière,- exploitée par des particuliers,- persuadés que nos troupes exécutant une sortie, comme dans la journée du 27, ils pourraient ainsi nous prendre entre deux feux. Mais j'évitai le piège; après avoir renforcé la tour, je trompai l'attente de l'ennemi, en suspendant la sortie et le combattant à l'abri de nos forts, de nos châteaux et de nos palissades. Il se retrancha alors derrière les tours des jardins, et dans cette position, soutint opiniâtrement un feu très-meurtrier pendant plus de quinze heures. Les Maures s'étaient réunis, pour cette attaque, au nombre de dix à douze mille hommes, parmi lesquels nous fimes un grand carnage; tandis que, de notre côté, nous n'eûmes de blessés que deux soldats du régiment d'Oran, trois du régiment de Cordoue, un de Lisbonne, un de Maroc, un des Asturies, un du corps d'artillerie, un officier de fusiliers et cinq soldats de cette arme, tous blessés légèrement, y compris trois hommes atteints par les éclats d'un canon qui creva au fort Saint-André, et un autre soldat également maltraité par les éclats de son fusil.

Rebuté par la vigueur de notre résistance et par l'inutilité de l'attaque qu'il dirigeait en personne, le roi de Mascara commença dès ce jour à lever le camp et à retirer l'artilleric qu'il avait placée sur la Meseta. Nous vimes même très-distinctement, du château de St-André, les Maures emporter une grande échelle qu'ils tenaient en réserve dans la tranchée, en face de Saint-Ferdinand. A la faveur de la liberté que nous laissait ce mouvement rétrograde et de l'éloignement du danger, je détachai, lc 29, quelques troupes des plus fermes, des mieux aguerries, pour aller incendier les retranchements de l'ennemi; cet ordre fut exécuté heureusement par nos soldats, qui ramenèrent quelques objets abandonnés trois colliers de chameaux, un peu d'orge, du sel, quatre cartouches, trois paniers et sept chevets de canon.

:

Ces faits sont rendus glorieux par la situation même où se trouvaient nos troupes et la population, après la catastrophe que nous avions éprouvéc; en dehors des émotions personnelles, des travaux, des fatigues, des besoins, de la privation de sommeil, chacun avait, en effet, à regretter les pertes les plus sensibles.

Ainsi, bien qu'il soit impossible de connaitre jamais le chiffre exact des victimes, j'ai pu constater cependant, d'une manière certaine, que le nombre des morts s'était élevé, pour les officiers, à trente-huit, ré

partis comme il suit le commandant général, un lieutenant-colonel, un capitaine-major, sept capitaines, neuf lieutenants, quinze sous-lieutenants, deux cadets.

Parmi les soldats, caporaux et sergents: trente du corps d'artillerie, quatre du régiment de Lisbonne, sept cent cinquante-cinq du régiment des Asturies, soixante d'Oran, vingt-deux employés de l'hôpital, treize fusiliers, ... du régiment de Navarre (ce nombre n'est pas limité).

Quatre-vingt-trois déportés, six Maures Almogalazes, deux cent quatre-vingt-trois colons, beaucoup d'entr'eux avec leur famille, vingtdeux ouvriers des ateliers, deux commis du contrôle général des finances, deux ccclésiastiques, deux garde-magasins d'artillerie.

D'aussi grands sujets de tristesse n'ont point altéré, cependant, ce rourage, cette constance au milieu des fatigues, dont furent toujours animés les sujets de Votre Majesté, puisque c'est avec seize cent vingtsix hommes disponibles, à la date du 9 au matin, qu'on a fourni au service de tous les postes qui, auparavant, ne demandaient pas moins de mille quatre-vingt-dix hommes par jour. Nos soldats sont restés constamment sous les armes, sans prendre de repos, ainsi qu'il résulte de l'état des distributions faites aux hommes de garde, jusqu'au 26, qu'arrivèrent les régiments de Mayorque et de Cordoue. Ces deux corps nous apportèrent un renfort quotidien de trois cents hommes, car, encore qu'ils présentassent un effectif de sept mille soldats, ils ne purent concourir au service en plus grand nombre. L'activité fut continuelle pendant ces fatales journées; le feu durait nuit et jour, et le soir, à l'heure du repos, il fallait redoubler de vigilance. Les hommes étaient tojours sur pied, les vivres étaient rarés, et l'on manquait des ustensiles nécessaires pour faire la soupe et le pain. Grâce à leur constance et à leur courage, nos soldats n'en parvinrent pas moins à repousser l'ennemi. Mais je laisse Votre Majesté juge de l'héroïsme de cette conduite, si elle veut bien tenir compte de l'impression sous laquelle combattaient ces hommes, rudement frappés par le premier désastre; si elle daigne considérer que les tremblements de terre durent toujours, quelques-uns si profonds encore, qu'ils nous rappellent les malheurs dont les premiers nous ont rendus témoins; si elle songe enfin, qu'en recouvrant une plus grande liberté d'esprit, chacun de nous devra, à la vue des vides laissés autour de lui, regretter plus amèrement, le père son fils, le fils son père, le mari sa femme, la veuve son mari, tous enfin des parents, des amis, et un grand nombre le fruit des sueurs de toute leur vie; car ceux-ci ont vu leur fortune s'écrouler avec les maisons qui étaient leur ouvrage, ou s'ensevelir sous leur ruine, ou leurs bijoux,

leurs vêtements passer dans les mains des malfaiteurs; souvenirs qui, toujours présents à leurs yeux, les plongent dans un abattement capable d'abréger leur vie.

Bien que l'ordre ait été donné d'ensevelir tous les cadavres que l'on pourrait retirer de dessous les ruines, sans cependant exposer personne, le nombre des corps qu'on est parvenu à recueillir est très-faible, comparé à celui des victimes qui gisent encore sous les décombres. Or, comme ces ruines se déplacent fréquemment par l'effet des secousses nouvelles et des fouilles exécutées par les habitants, il en résulte que ces cadavres sont quelquefois ou découverts entièrement ou mis en contact avec l'air, et que leurs émanations délétères sont plus à craindre encore pour ceux qui voudraient les relever. Cette circonstance, jointe à celles qui ont été précédemment exposées, et l'opinion où l'on est ici que le sol de fondation de la ville ne sera pas facile à retrouver, en raison du bouleversement qui a eu lieu sous l'influence de l'élément comprimé, me fait dire que c'est là un des évènements les plus extraordinaires et les plus terribles dont l'histoire ait conservé le souvenir. Car si l'on a vu des cités détruites, sans qu'il en soit resté pierre sur pierre; si d'autres ont été submergées, sans qu'un seul habitant ait survécu, ou sont devenues la proie des flammes, sans que personne ait échappé, que les plus favorisés du sort; dans toutes ces calamités, du moins, ou bien la mort terminait promptement les souffrances, ou bien les malheureux trouvaient un asile où se réfugier, ou enfin, surpris par l'ennemi, ils pouvaieut opter entre la vie et la mort. Mais dans toutes ces malheureuses cités, les habitants n'ont été victimes que d'un scul fléau; dans notre ville, au contraire, nous voyons d'un côté la mort, de l'autre l'esclavage; les secours soumis à l'inconstance des flots et des vents, nos murs infestés de gens sans aveu; complication de maux trop réels, auxquels nous ne pouvons opposer que nos sombres réflexions. Les troupes auxiliaires qui nous sont arrivées ont le moral moins abattu, comme n'ayant pas essuyé le premier désastre. Cette disposition d'esprit et le renfort matériel que nous avons reçu, ont un peu ranimé nos troupes, surtout depuis les nouvelles que vient de nous apporter un Maure, ci-devant Maure-de-Paix, passé dans notre camp; nouvelles confirmées par les renseignements que j'ai fait prendre. Cet homme affirme qu'au bruit de notre catastrophe, le roi de Mascara mit en mouvement toutes les troupes de toutes ses tribus, au nombre de dix-huit å vingt mille hommes, suivis de trois canons et de deux mortiers, et que, lors de l'attaque, il promit cinq cents sultans à celui qui, le premier, planterait une échelle contre nos murailles. Il nous a appris, en outre,

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