Oeuvres complètes, Volume 4

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Gobelet, 1819
 

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Page 101 - C'est, de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette, en passant, un coup d'œil égaré, Et sans aucune affaire, est toujours affairé. Tout ce qu'il vous débite, en grimaces abonde; A force de façons, il assomme le monde, Sans cesse il a tout bas pour rompre l'entretien Un secret à vous dire, et ce secret n'est rien; De la moindre vétille il fait une merveille, Et jusques au bonjour, il dit tout à l'oreille.
Page 103 - Et ne faut-il pas bien que monsieur contredise ? A la commune voix veut-on qu'il se réduise, Et qu'il ne fasse pas éclater en tous lieux L'esprit contrariant qu'il a reçu des cieux ? Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire : II prend toujours en main l'opinion contraire, Et penserait paraître un homme du commun, Si l'on voyait qu'il fût de l'avis de quelqu'un.
Page 83 - Il est vrai : ma raison me le dit chaque jour ; Mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour.
Page 101 - Et jusques au bonjour, il dit tout à l'oreille. ACASTE. Et Géralde, Madame ? CÉLIMÈNE. 0 l'ennuyeux conteur! Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur; Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse...
Page 74 - Quelques dehors civils que l'usage demande. ALCESTE. Non, vous dis-je; on devrait châtier sans pitié Ce commerce honteux de semblants d'amitié. Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre cœur dans nos discours se montre ; Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments.
Page 76 - Vous voulez un grand mal à la nature humaine. Alceste. Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine. Philinte, Tous les pauvres mortels, sans nulle exception, Seront enveloppés dans cette aversion?
Page 77 - Et c'est une folie à nulle autre seconde De vouloir se mêler de corriger le monde. J'observe, comme vous, cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller, prenant...
Page 96 - Morbleu ! faut-il que je vous aime! Ah ! que si de vos mains je rattrape mon cœur, Je bénirai le Ciel de ce rare bonheur! Je ne le cèle pas, je fais tout mon possible A rompre de ce cœur l'attachement terrible; Mais mes plus grands efforts n'ont rien fait jusqu'ici, Et c'est pour mes péchés que je vous aime ainsi.
Page 3 - On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées, et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir, dans la lecture, tout le jeu du théâtre.
Page 90 - Ce style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité ; Ce n'est que jeu de mots, qu'affectation pure, Et ce n'est point ainsi que parle la nature.

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