courte pour faire le bien. Tao-Tsang l'a su; aussi a-t-il profité de la brièveté de la vie, pour devenir meilleur : bon fils, bon frère, frère tendre et fidèle époux; il aima tous ceux qu'il devait aimer. Ses oreilles entendent-elles nos soupirs, ses yeux voient-ils nos larmes? Son âme est-elle assez loin pour les ignorer? Ame aimable! âme chérie! puisses-tu entrer dans la lumière des esprits! puisses-tu briller de tout leur éclat! L'onde d'un clair ruisseau ne revient plus dans les champs qu'elle a fertilisés et embellis; tous les hommes subissent le même sort; il ne faut ni s'en étonner, ni s'en plaindre. CHANT FUNÈBRE D'UNE JEUNE FILLE. Hélas! hélas! le tendre nom de mère n'est plus pour moi qu'un nom de douleur. O ma mère, ma tendre mère! Vous n'êtes plus. Je vous dois la vie et tout ce que je suis. C'est vous qui m'avez élevée; c'est vous qui avez soigné ma première enfance; c'est vous qui avez soutenu mes premiers pas. O ma mère! un de mes sourires adoucissait tous les soins que vous coûtait mon instruction. O soins! ô tendresse! soins continuels et charmants! ô ma mère! vous n'êtes plus! Heureux le temps ou je ne portais de parures que celles que vous m'aviez choisies! Orner ma tête était votre plus doux amusement. L'hymen me conduisit loin de vous; mais quelle joie quand je revenais vous voir ! quelles caresses! quels charmants entretiens! votre cœur se versait tout entier dans le mien. Avec quelle adresse et quelle sensibilité vous m'enseigniez les maximes de sagesse et de vertu qui ont réglé toute votre vie! Qui sera désormais mon conseil, ma consolation et mon appui! quelle sera désormais la vie pour moi? O ma mère ! ô ma tendre mère! où êtes-vous? Je ne vous trouve plus qu'au fond de mon cœur. Hélas! ce fut vous qui lui apprîtes à aimer. Il était tout à vous; voyez mes larmes et ma douleur. Pères, frères, sœurs, parents, amis, voisins, tous sont en deuil, tous versent des pleurs; je n'entends que des soupirs; tout ce que je vois me perce et me déchire le cœur. O ma mère! ma tendre mère! où êtes-vous? : 366 C'en est donc fait ce n'est donc plus que par des soupirs, des larmes et des sanglots que je puis vous témoigner ma tendresse, mon respect et ma reconnaissance. Encore puissiezvous les voir et m'entendre! Oma mère! où êtes-vous? ma mère! ma tendre mère ! FIN. |