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core, mettre en action l'apologue de l'astro

nome et la lune :

» La lunette placée, uu animal nouveau

>> Parut dans cet astre si beau;

» Et chacun de crier merveille.

› Il était arrivé là haut un changement,

> Qui présageait sans doute un grand événement.

>> Savait-on si la guerre entre tant de puissances
» N'en était point l'effet? Le Monarque accourut :
» Il favorise en roi ces hautes connaissances.

» Le monstre dans la lune à son tour lui parut.
C'était une souris cachée entre les verres ;

» Dans la lunette était la source de ces guerres. > On en rit....»:

Besoin n'est de dire aux dépens de qui: ainsi un enfant a une dent d'or, et chacun de crier merveille; car le fait est certain: de nombreux témoins et des plus dignes de foi l'attestent: ils ont vu, bien vu ce phénomène extraordinaire : il n'y a pas à disputer sur son existence. Les yeux des plus ineptes savent très-bien discerner le roi des métaux et le tyran des hommes : il est impossible de leur en imposer à cet égard. Mais comment une matière si brillante, si pré

cieuse, si rare, si difficile à se former, se trouve-t-elle là? Voilà ce qui regarde les savans; voilà le problême que le père du porteur d'un si riche trésor, leur présente à résoudre en annonçant son bonheur à l'univers. étonné. La chimie, science alors si obscure

si

peu avancée, n'avait pas encore démontré que l'or forme un des matériaux immédiats des corps organisés, végétaux et animaux; autrement la chose eût été toute simple et toute claire : l'on n'aurait sûrement vu là que le symptôme d'une affection morbifique, dépendant de la surabondance du principe métallique, comme les calculs humains de la surabondance de l'acide lithique, ceux des. chevaux, de la surabondance d'un sel à base, calcaire, etc.: et un peu d'acide nitro-muriatique eût facilement opéré une cure aussi extraordinaire que la maladie (1). Le gant

(1) Car c'est à ces règles, aussi précises que celles'des mathématiques, que la chimie moderne si belle quand elle se renferine dans ce qui est dé son domaine, mais si pitoyable quand elle veut régenter la physique des corps vivans, s'efforce

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est donc jeté ; au lieu de répondre avec fermeté, certes, je ne m'en croirais pas moimême ( Mont.). Chacun se rue dessus, se le

de réduire la pathologie et la thérapeutique. Voyez toutes ces brillantes théories sur les maladies par excès, par défaut d'oxigène, de carbone, d'azote, d'hydrogène, etc., mille fois plus ridicules, plus dangereuses pour la vraie Médecine, que l'incitabilité, les puissances incitantes, l'incitation, la faiblesse indirecte, la faiblesse directe, l'état d'opportunité, les maladies sthéniques, les maladies asthéniques, et toutes les autres, plus ou moins ingénieuses, plus ou moins séduisantes rêveries de Brown.

Cependant il n'est pas un individu qui ait mis le nez à la porte d'un laboratoire de chimie, qui ait senti un peu l'empyreume, qui ne s'engoue de ces belles choses, et ne vous en accable de manière à vous faire demander grace; alors il se persuade qu'il vous a convaincu, il vous regarde comme un heureux élu de sa façon, et enchanté de luimême, il vous fait courir de merveille en merveille, il vous enlève jusqu'au septième ciel sans s'arrêter, sans vous permettre de prendre haleine : Ipsaque sibi imbecillitas indulget, in allumque provehitur, imprudens nec reperit locum consistendi. (Cic. ); ou si vous vous défendez, il vous regarde comme un impie qui ose porter la main à l'encen

dispute, se l'arrache et aussitôt mille brochures conçues, digérées, composées selon toutes les règles de la profonde et clair

soir, comme un profane qui veut parler de ce qu'il ne sait pas, de ce qu'il n'entend pas, comme si on ne pouvait pas être chimiste sans perdre l'esprit

compris le sens commun : alors il faut absolument età quelque prix que ce soit, qu'il vous éclaire, qu'il vous ramène dans la bonne voie, parce que sa secte a adopté par rapport à la Médecine, cette maxime catholique et apostolique, hors de nous point de salut: mais dans ce cas si juste si " sage, si nécessaire à puisqu'il s'agit, non pas de la santé, ce bien passager (dont la perte, comme celle de la fortune est une preuve de la bonté divine qui veut bien penser à nous pour nous éprouver) ; mais du bonheur éternel auquel toute bonne ame doit forcer son prochain, dans quelque pays, de quelque couleur qu'il soit, de penser, quand il n'est pas disposé à le faire de son plein gré; mais quand il ne s'agit que d'opinions dont on s'est bien passé depuis long-temps, fuyons une sécte dans laquelle il faut entrer mort ou vif, et qui ne permet pas, pour en être, de desirer seulement une petite ligne de démarcation entre ce qui en est bon et ce qui en est mauvais, ce qui en est raisonnable et ce qui en est ridicule, ce qui en est utile et ce qui en est dangereux : fuyons une lumière si vive qu'elle empê

voyante physiologie, et par son seul secours, donnent de la manière la plus simple, la plus naturelle et la plus évidente, l'éthiologie de la dent d'or, de cette fameuse dent qui n'existait pas: maintenant, risum teneatis! Des savans, des hommes recommandables, du

pes

de la plaisanterie d'un simple artisan (1),

che de distinguer les objets qu'elle éclaire et qui égare par son trop d'éclat. Suntque oculi tenebræ per tantum lumen oborta. Malheureux anciens, vous-mêmes, Hippocrate et Galien, comment, vous qui étiez si éloignés de la bonne route, avez-vous pu guérir un seule malade ! mais il faut convenir que si vous parveniez à atteindre le but aussi bien que nous, vous en aviez bien plus de mérite, puisque tant et de si grandes ressources vous manquaient. Or comme nous ne pouvons douter que vos succès ne valussent les nôtres, on peut dire que par rapport à vous nous sommes, comme en économie politique,en administration générale et particulière, etc., sont entr'eux ceux qui avec de grands moyens, et ceux qui avec des moyens très-faibles. exécutent les mêmes choses.

(1) Comme nous avons vu que beaucoup de ma→ lades l'ont été des vieux contes de M. Cadet ou bien comme beaucoup de badauds le sont des sottises répandues à foison par un gazetier soi

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