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dans toutes les parties d'un autre animal(1): combien plus facile n'est-il donc pas, qu'à la suite de l'union des sexes, entre des individus de même espèce, par une certaine altération du germé spécifique, quel qu'il soit, ou par une erreur, un caprice même de la nature, tant elle est bizarre, ce germe, au lieu de former par son développement ultérieur, un animal de l'espèce de celui dont il sort, en forme un d'une espèce tout-à-fait différente, et souvent n'ayant avec l'être qui l'enfante, que le rapport établi entre tous les animaux, comme faisant partie d'une des grandes classes du système universel: ainsi, pour peu que l'on partage l'opinion si simple, si naturelle de ces profonds physiciens, qui rapportent toutes les espèces à un seul type primitif qui s'est diversement modifié (2), on rira de l'ignorance de ce poëte, qui sans doute, d'après l'auteur du Poëme sur le Système

(1) Voyez précédemment.
(2) Voyez précédemment.

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de la

ment;

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qui ailleurs encore, veut restreindre les peintres et les versificateurs, ces fous par privi lége, plus que la nature, qu'ils doivent avoir tant à cœur d'imiter, ne se restreint ellemême au dire de nos naturalistes, nos physiciens et nos physiologistes, toute sage qu'on nous la représente; on rira de cette

je

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réserve que le même poëte met à la liberté qu'il leur donne, quid libet audendi,

Sed non ut placidis coeant immitia, non ut
Serpentes avibus geminentur tigribus agni;

Hor.

Quand on saura qu'une brebis a engendré et mis bas un lionceau, qu'un renard est né d'une jument, etc. (2); on ne doutera donc pas un instant, quoique moi-même j'aye

(1) Voyez précédemment.

(2) Voyez ci après l'Histoire amoureuse d'une paule et d'un serpent.

#1,

t

d'abord paru ne pas le croire (1); (mais il
arrive quelquefois qu'on finit par être converti
malgré soi); on ne doutera pas, dis-je, io.que
des femmes soient accouchées de serpens,
de singes, d'anguilles et autres poissons, d'oi-
sons, de chiens, de rats, d'éléphans, de
grenouilles, de crapauds, de salamandres,
d'œufs, etc. (2), sans qu'il y ait eu de la
part de ces malheureuses mères, aucun écart',
aucune bizarrerie honteuse et criminelle dans
la cause déterminante de ces progénitures
aussi horribles que surnaturelles, lesquelles
se trouvaient tantôt seules dans l'utérus, tan-
tôt
y accompagnant un véritable fœtus, et il
en résultait de singuliers et agréables ju-
meaux qui se trouvaient quelquefois unis,
adhérens l'un à l'autre, comme l'exemple
en a été fourni par une femme qui est accou-
chée d'un fætus humain et d'un chien ainsi
accolés (3).

(1) Voyez précédemment. (2) Voyez précédemment.

(3) Voyez précédemment.

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2o. On ne doutera pas non plus que par suite d'atrocités plus horribles, plus dégoûtantes que celles reprochées spécialement à deux villes fameuses dans la chronique Judaïque, et à deux ordres fameux dans la chronique Chrétienne, dont le genre de débauche a aussi été regardé comme ayant fait paître des monstres (voy. précédemment. ), des jumens, des ânesses, des chiennes, des vaches, des chèvres, etc.; n'aient donné naissance à des fœtus humains, des femmes à des fœtus d'animaux divers, et parconséquent, que ces aventures amoureuses de certains oiseaux, cygnes et autres, ne soient trèsréelles, et depuis ne se soient maintes et maintes fois réalisées sous des emblêmes moins gracieux; et de là sont nés des monstres semblables à ceux dont nous avons précédemment parlé, appartenant moitié à l'homme, moitié à quelque brute, et dans ce cas, on pourrait dire à quelque autre brute.

Je dois répéter, parceque c'est encore ici un objet différent, mais qu'on pourrait facilement confondre avec ce qui a été dit, qu'il

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faut bien distinguer les faits appartenans à ce dernier genre de monstruosités, de tous ceux précédemment cités. Il s'agit actuellement, non pas des bizarreries propres de la nature, lui appartenant exclusivement, et produites par le développement spontanée d'une espèce étrangère (connue ou inconnue ) à l'individu qui l'a produit, ou de l'altération particulière du principe prolifique même, ou de sa déviation, etc.; mais des monstruosités, des bizarreries forcées en quelque sorte, provenant de l'œuvre, de l'acte de la fécondation, opéré dans ses voies ordinaires et par les moyens naturels, mais par suite de l'union, du mélange d'espèces absolument différentes et imcompatibles.

C'est ainsi qu'on a des observations de monstres provenant du commerce d'une femme avec un lion, un ours, un chat, un chien, etc. C'est ainsi que Tob. Matth. raconte se anserculum vivum ex utero mulieris progredientem habuisse, illumque serenissimo Electori suo Dresdam transmisisse. Peut-on rien dire de plus positif, et l'aven

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