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justement célèbres de Lulli, de Rameau, de Gluck, de Piccini, de Sacchini, de Mozart et de tant d'autres, ont donné lieu à de vives contestations. Est-il besoin de dire à quel tribunal elles ont été jugées en dernier ressort?

Quant à la danse, on peut l'abandonner à tous les caprices de la mode; et Vestris, le dieu de la danse, auroit fait à ce sujet une dissertation d'autant plus convaincante, qu'elle auroit été celle d'une victime célèbre dont l'amour-propre ne craignoit pas de comparer ses talens et sa gloire à ceux de Voltaire et de Frédéric-le-Grand. En cela du moins rendoit-il hommage à la fantasque divinité qui gouverne l'esprit humain, et qui, comme la fortune, ne se plaît que dans l'inconstance ét les plus bizarres révolutions.

J'ai donné très-peu d'étendue à ce chapitre, qu'on pourroit regarder comme un hors-d'oeuvre s'il ne me paroissoit pas nécessaire comme un complément des principes du goût, et un préservatif contre toutes les influences qui pourroient le corrompre. Quoique l'accroissement successif des lumières, l'attrait de la nouveauté, le besoin de changement, la satiété de ce qui est bien, et l'instabilité de toutes choses, donnent au torrent de la mode une force contre laquelle il est fort difficile de lutter, cependant la raison et le bon sens peuvent lui opposer quelque résistance; et ce n'est qu'en signalant

les écueils que la sagesse et l'expérience les font éviter. Il est dans l'esprit humain une rectitude naturelle, qui ne se pervertit que par les mauvais exemples; et l'instruction, dégagée de leur influence, peut donner le courage de s'y soustraire. Ce n'est point la satire qui produira cet effet, mais la douceur d'une critique raisonnée et l'éloquence des bons modèles. Je dis une critique rai-, sonnée; car ce qu'il y a de plus pernicieux pour ceux qui veulent se former un goût pur, indépendant de tout système et de tout préjugé, c'est l'engouement de certains esprits pour les productions que l'enthousiasme porte ridiculement jusqu'aux nues, et le dédain moqueur de certains autres pour des talens que trop de sévérité décourage, et qui mériteroient de l'indulgence. « La critique, dit le » docteur Blair, a passé dans l'opinion d'un >> grand nombre pour l'art de trouver des dé» fauts en pratiquant l'insignifiante application » de quelques termes techniques au moyen » desquels on apprend à chicaner, à pointiller » d'une manière scientifique: mais cette es

pèce de critique n'est en usage que parmi » les pédans. La véritable critique est un art » libéral et indulgent; elle est la fille du bon » goût et du bon sens ; elle tend à évaluer judicieusement le mérite réel des auteurs ; » elle nous fait sentir vivement leurs beautés, » et nous garantit en même temps de l'absurde

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» prévention qui confond trop souvent leurs » défauts et leurs beautés dans son estime; » elle nous enseigne enfin à n'admirer ou » blâmer qu'après un examen réfléchi, et à ne » pas suivre machinalement la foule. »

Il seroit bien à desirer que de telles maximes fussent toujours la règle de nos juges littéraires. La mode en a singulièrement augmenté le nombre en conseillers la cour abonde, et les plaideurs n'en sont pas plus contens.

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