Ma mammik paour, d'in lavaret, Dont 'rei d'ar ger, p'hen do avis. Pa gan 'r veleïenn er giz-ma? Ur paour bihan hon euz lojet, A zo en noz-ma tremenet. Laret d'ez-he kana bepred, Arc'hant a-walc'h vezo kavet; Me 'm euz arc'hant, me am euz aour, Awalc'h wit douari ur paour. Ar gontez iaouank 'c'houlenne Euz hi mamm-gaer c'hoas ann de-se: Petra 'zo newez en ti-ma, P'am gwisker en du, er giz-ma? Dreama, ma merc'h 'man ar c'hiz Ia 'r groagez en du d'ann iliz; Ar gontez iaouank 'c'houlenne Euz hi mamm-gaer c'hoas, en de-se: Petra 'zo newez er bourk-ma, Pa 'ma skabel ma fried ama? Hirra 'm euz gallet 'm euz kuzet; Ho pried paour 'zo tremenet ! Dalet, mamm-gaer, ma alc'houezou, Ha grit er-vad euz ma madou; Ha grit er-vad war-dro ma mab, Me chommo ama gant he dad! Kanet gant MARIE RAHER. Ma mère chérie, dites-moi, Où donc est resté mon mari, Qu'y a-t-il de nouveau dans cette maison, Pour que les prêtres chantent ainsi? Nous avions logé un petit mendiant, Qui est mort dans la nuit. Dites-leur de chanter toujours, Il ne leur manquera pas d'argent; Assez pour faire enterrer un mendiant ! Encore à sa belle-mère, ce jour-là : Qu'y a-t-il de nouveau dans cette maison, Pour qu'on m'habille ainsi de noir? Par ici, ma fille, la coutume existe, Pour les jeunes femmes, d'aller en noir à l'église; (4) Elles y vont en noir ou en blanc, La jeune comtesse demandait Pour Qu'y a-t-il de nouveau dans ce bourg, Je vous ai caché(la vérité) aussi longtemps que j'ai pu; Tenez, belle-mère, prenez mes clefs, Et administrez mes biens; Et prenez soin de mon fils, Moi je resterai ici avec son père ! (1) Pour la cérémonie des relevailles. Chanté par MARIE RAHER. Commune de Duault. NOTE. Cette ballade doit être très-ancienne. On la trouve, non-seulement daus la Bretagne, où elle est connue partout, je crois, mais encore dans presque toute la France, et dans plusieurs contrées de l'Europe, fort éloignées les unes des autres. En Danemarck, le héros s'appelle sire Olaf, en Italie, le comte Angiolino, ailleurs, chef Magnus, en France, Jean Renaud, qu'on désigne tour à tour sous les titres de roi, prince ou seigneur, et qui finit même, dans certaines localités, par devenir tout simplement le fils d'un riche bourgeois. Les chanteurs bretons l'appellent aussi tantôt comte (ann aotro ar c'hont; tantôt seigneur (ann aotro Nann). M. de La Villemarqué a fait remarquer le premier que le nom breton Nann n'est qu'une abréviation de Reunann ou Ronann, qui signifie homme velu, et qu'il ne serait peut-être pas téméraire de penser que le nom français Renaud en dérive. ང་ Mais quelle doit être la version primitive? Les critiques ne sont pas d'accord à ce sujet. M. Rathery réclame la priorité pour la version française, s'appuyant sur un texte recueilli par M. Boucher d'Argis, à Orléans, mais qui proviendrait de la Bretagne ; tandis que M. Gaston Paris prend fait et cause pour les versions bretonne et danoise, et ses raisons me paraissent excellentes : « Je persiste, dit-il, à penser que la rencontre avec une fée était l'introduction de la plus ancienne forme, antérieure sans doute à toute > version française. Ce trait mythologique étant tombé, on lui a substitué des explications diverses: Renaud est blessé à la guerre dans plusieurs versions; décousu par un sanglier, dans celle de M. Argis; mordu par un chien enragé, dans la chanson vicentine; ailleurs, condamné à mort. La fee (Elfe, Korrigan) ne subsiste qu'en danois et en breton.» Dans la finale, j'ai souvent entendu les chanteurs faire alterner les couplets bretons avec ceux de la ballade française: Ah! dites-moi, ma mère ma mie, etc................ MM. de LaVillemarqué, Ampère, Gérard de Nerval, Buchon, Tarbé, Brachet, Rathery, J. Bujaud, De Puymaigre, Ad. Wolf, Nigra, presque tous ceux, enfin, qui se sont occupés de poésie populaire, out donné des versions de cette ballade. K Quoique ces trois versions ne different pas entre elles d'une manière bien essentielle, j'ai cru devoir les donner in extenso, a cause de l'importance de la pièce. J'en ai d'autres, mais elles ne contiennent aucun détail qui ne soit compris dans une de celles que j'ai données. JANET AR WERN. GWES KENTA. I Ter noz zo n' 'm euz kousket banne, Henoz na rinn ket adarre; Nag o klewet ann aer-wiber 'C'huibanad war vordik ar ster. Ha ma lare dre hi c'huiban : Na euz dimi nemet unan: 'Nn hini dime gant he c'hrad-vad, Hag a dispenn dre wall-bennad, Hag a dispenn dre wall-bennad, Euz ann diaoul a ra kontrad: A ve euz Doue distag krenn, Evel ar brank euz ar wezenn; Euz ar baradoz distag net, Evel euz ar blouzenn ann ed! II Pa 'z ie Janet 'r Wern da Wengamp, Da disanzao ar zakramant, Da zansal euz ur groaz arc'hant, Un denjentil, oa brao awalc'h, Janet ar Wern, d'in me laret, Da dric'houec'h am euz prometet, Med euz hini n'am euz dalc'het; Med euz hini n'am euz dalc'het, C'hui vo ma hinı, mar karet. Tric'houec'h kemener 'zo em zi, Oc'h ober dillad newez d'in; Oc'h ober dillad newez d'in, Da vont warc'hoas da dimizi. Pa oa ann dillad newez gret, Da Janet 'r Wern na blijent ket; |