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Moeurs des Sauvages Americains par le Pere Laffiteau, 4. 2 voll. fig.

N.

NEgoce d'Amfterdam, 4.

Négociations de la Paix de Munfter & d'Ofnabrug, 4 voll. fol.

Nouvelle Grammaire Françoife & Italienne, par Nicolas de Caftelli, 8. Mécanique ou Statique dont le projet

fut donné par Varignon, 4. 2 voll fig.

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OEuvres de Fontenelle, 12. compl. 3 voll. de Moliere, 12. 4 voll. fig. de Corneille, 12. 10 voll. de Bellegarde, 12. compl.

de Don Quichotte de la Manche. 12. 6 voll,

mêlées de Mr. de St. Evremord, 7 vol. 12. & 3 voll. 4.

Mêlées du S. de la Fontaine, 8. 3 vol. Complettes de Mr. de la Fontaine, 4. 3 vol. Ornées de fleurons autour des pag. de Mr. de la Vilclede, 12. 2 voll. du Sieur Roi, 8. 2 voll.

Poëtiques de Mr. Tyffot de Patot,

12. 3 voll.

de Boileau, fol. 2 voll, avec les belles fig.vignettes.

de l'Abbé de St. Real, 12. 4 voll.-
Nouvelles de Bayle, fol. 3 voll.
de Racan, 12. 2 voll.

de Made. de Gomes; 13 voll. 12.
de Villedieu, 12. 12 voll.

de Pafquier, fol. 2 voll.

de Corneille Agrippa, 12. 3 voll.

LES

AVANTURES

DE

L'INFORTUNE

FLORENTIN.

ada di distaste dit die de dit die die ste si dia die da

PRÉMIÈRE PARTIE.

CHAPITRE I.

La naissance & l'éducation de Marca Mario Brufalini.

M

ARCO Brufalini mon Pére, après avoir couru les mers pendant une trentaine d'années s, profeffion où il avoit amaffé de grandes richeffes, vint fixer fon féjour à Florence fa Patrie. Il y époufa la fille d'un riche Banquier, & forma ainfi une Tom. I.

A

mai

maifon opulente. Six ans fe pafférent, fans qu'il pût avoir d'héritier. Au bout de ce tems fes vœux furent accomplis, mais il lui en coûta cher. Si ma naiffance lui donna fujet de fe flatter, que fes grands biens ne pafferoient pas dans des mains étrangères, fa joie fut bien contre-balancée par la douleur que lui caufa la perte d'une Epoufe chérie, qui mourut deux jours après m'avoir mis au monde. Ainfi mes infortunes commencérent en quelque maniére avec ma vie; je caufai en naiffant la mort de ma mére, & je répandis l'amertume & la trifteffe fur le refte des jours de mon pére, ma vûë lui rappellant perpétuellement la mémoire de l'Epoufe, qu'il avoit perduë.

Soit par affection pour fa prémiére femme, foit par amitié pour moi mon pére ne voulut point fe remarier; fes voïages lui ayant confidérablement altéré la fanté, il forma le deffein de confacrer le peu d'années qu'il prévoïoit bien, qu'il avoit à vivre, à me donner une éducation convenable à la fortune, dont je devois un jour entrer en poffeffion. Et comme dès mon enfance, il remarqua en moi une certai

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ne vivacité, qui lui plût; il en profita pour me faire apprendre bien des chofes, que le plus fouvent l'on ignore dans un âge bien plus avancé. A mefure que je grandiffois, il me donnoit des Maîtres de différentes fortes qui, trouvant en moi des difpofitions favorables, me firent faire des progrès affés confidérables, tant dans les fciences, que dans les divers exercices auxquels on me formoit.

J'avois à peine atteint l'âge de dixneuf ans, lorsque je finis le cours de mes Etudes : le repos que me donna la fin de ma carriére me devint à charge; je demandai à mon pére la liberté d'aller voyager, fous la conduite de quelque fage Mentor, que je le priois de me choifir. Il ne blâma pas mon deflcin; mais comme il étoit feptuagénaire, il ne pût fe réfoudre à me perdre de vûe, & j'eus de mon côté de la peine à me réfoudre à le fatisfaire. J'y confentis à la fin, moins peut-être par complaifance pour les volontés d'un Pére, qui m'aimoit tendrement, que par l'attrait d'une penfion de deux mille Ecus qu'il me fixa, & d'un petit Equipage très-lefte, qu'il fe chargea de m'entretenir.

Ce fut alors que je commençai à
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de

devenir Maître de mes actions, à m'in troduire dans le monde, & à goûter` toute la douceur des plaifirs que l'état brillant, où je me trouvois, pouvoit me procurer. Je ne fus pas long-tems fans faire les plus belles connoiffances: la magnificence de mes habits, l'éclat de mon Equipage, une dépenfe, qui pouvoit être égalée par peu de jeunes gens, je parle de ceux mêmes au deffus de ma condition; tout cela me fit regarder avec distinction de toute la Jeuneffe de Florence. J'eus des Amis plus que je n'en voulus; je me vis admis dans les Maifons les plus illuftres; il ne fe faifoit guéres de partie de plaifir à laquelle je ne fuffe invité; & malgré ma roture bien connuë, la prémiére Nobleffe de la ville s'empreffoit à me pofféder. Telle eft la proportion que les Richeffes ont le pouvoir de rétablir dans les conditions.

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Je nageois ainfi dans les plaifirs; un jour ne fembloit fuccéder à l'autre, que pour m'en procurer de veaux; la fougue du fang & la vivacité de mon tempérament me faifoient reffentir tout ce qu'ils ont de plus piquant; mais comme les plaifirs irri

tent

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