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OU

GRAMMAIRE

FRANÇOISE ET ITALIENNE

DE VÉNÉRONI,

CONTENANT tout ce qui est nécessaire pour apprendre facilement la Langue Italienne.

NOUVELLE ÉDITION, mise en meilleur ordre, entiérement refondue, purgée des fautes nombreuses qui déparoient toutes les éditions précédentes, augmentée d'un Recueil des Italicismes, des Synonymes Italiens, d'un nouveau Traité de la Poésie Italienne, d'un Vocabulaire poétique, d'une Liste des principales productions des meilleurs Auteurs Italiens, et de plusieurs additions dans le Vocabulaire des deux Langues.

Par C. M. GATTEL, Professeur de Grammaire générale à l'école centrale du Département de l'Isere.

A AVIGNON, Chez JIAN-ALBERT JOLY, Imprimeur - Libraire..

I 8 0 8.

Don

(Bibl. Gustave Dorrt)

AVERTISSEMEN T.

LA

A Grammaire Italienne de Vénéroni, dont un grand nombre d'éditions consécutives ont suffisamment attesté le mérite, n'étoit au sortir des mains de son premier Auteur qu'un assez petit volume borné aux plus simples élémens " et aux règles les plus indispensables de la Langué dont elle devoit faciliter l'étude. Divers Editeurs l'ont depuis successivement grossi par plusieurs additions contenant pour la plupart des choses extrêmement utiles, mais què presque toujours ils ont trop négligé de mettre en rapport avec l'Ouvrage primitif. Il en est résulté les deux plus grands défauts qu'on puisse reprocher à un Livre élémentaire, fort peu de méthode encore moins d'unité. De fastidieuses répétitions, des transpositions pénibles rebutoient fariguoient en pure perte les commençans ; et trop souvent des discordances frappantes, de choquantes contradictions les jetoient, sur les points les plus importans, dans une incertitude et un embarras dont ils ne savoient comment sé tirer. A ces défauts, nés du peu de soin des Editeurs, s'en joignoient d'autres inhérens au fond même de l'Ouvrage. Vénéroni écrivoit dans un temps où la science grammaticale ; encore peu approfondie, étoit loin d'avoir acquis le degré de certitude et de clarté où l'esprit d'analyse l'a depuis élevée. Sa Grammaire, calquée comme la plupart de toutes les autres, sur les Grammaires Latines, s'éloignoit à divers égards du génie et du caractère de la Langue qui en étoit l'objet. De là, des principes faux ou mal appliqués, des définitions inexactes ou obscures, des règles établies sans fondement, ou développées sans ordre ni précision. Le style Failleurs excessivement négligé étoit celui d'un étranger écri

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vant dans une Langue qui lui est peu familière; et, quelques soins que les derniers Editeurs annoncent s'être donnés pour le rendre plus supportable, il s'en faut de beaucoup qu'ils en aient fait disparoître toutes les incorrections.

Cependant, quoique sous tous les rapports le Maître Italien laissát beaucoup à désirer, il avoit acquis une réputation, et jouissoit d'un crédit qui prouvoit sa supériorité réelle sur les autres Ouvrages du même genre. Aussi, en le remaniant en entier, ai-je cru devoir m'attacher à en conserver fidelement le fond, et me borner à en corriger, autant qu'il a été en mon pouvoir, les nombreux défauts. Sans trop m'écarter de la Langue qu'on parle dans les Grammaires particulières, et qui malheureusement est encore la seule à la portée du plus grand nombre des Lecteurs, j'ai tâché de concilier les principés établis dans celle-ci avec ceux de la Grammaire générale : j'ai rectifié ou éclairci les définitions; les répétitions sont devenues moins fréquentes; les contradictions, sur-tout, ont entièrement disparu. En élaguant, en transposant plusieurs articles, en les refondant presque tous, je suis parvenu à mettre entre les diver ·ses parties de cette Grammaire l'ordre, la suite, l'accord enfin qui doivent y régner. Je n'ai pas cherché à donner au style une élégance qui, dans un Ouvrage de cette nature, eût peut-être été déplacée : il suffisoit qu'il fût correct et clair; et c'est à quoi j'ai apporté tous mes soins.

On retrouvera dans cette édition, mais avec les changemens et les améliorations que je viens d'indiquer, toutes les additions dont on avoit successivement enrichi les précédentes. Elle en contient de plus un assez grand nombre d'autres, non moins importantes, non moins utiles, et qui feront incontestablement de cette Grammaire l'ouvrage le plus complet qui ait encore été publié sur la Langue Italienne. Parmi cès additions nouvelles, on pourra remarquer sur-tout l'article des Italicismes, le recueil des Synonymes Italiens d'après Bencire

chi, et le Traité de la Poésie Italienne. Antonini et Bertera avoient déjà dans leurs Grammaires respectives, donné un Traité semblable, le premier en François, et le second en Italien. J'ai pris de leur travail ce qu'il avoit de plus substantiel; et en y joignant, soit ce que j'ai extrait d'autres Auteurs, soit le résultat de mes propres lectures et observations j'ai rédigé sur ce sujet intéressant un précis qui, quelque court qu'il soit, suffira, je l'espère, aux amateurs de la Poésie Italienne, non-seulement pour leur faciliter la lecture et l'intelligence des beaux vers qui l'ont rendue si justement célèbre 9 mais encore pour les mettre eux-mêmes en état d'en composer.

A la suite de ce Traité, et pour compléter entiérement l'Ouvrage, j'ai mis une liste indicative des meilleurs Auteurs Italiens, et des principales productions par lesquelles, soit en vers, soit en prose, ils se sont respectivement distingués. Cette liste, que j'ai encore tirée de Bencirechi, pourroit sans doute être considérablement augmentée ; mais elle m'a paru remplir suffisamment l'objet de cette Grammaire, en donnant une idée générale de la Littérature Italienne.

J'ai revu avec soin le Vocabulaire des deux Langues. Aur corrections qu'il exigeoit, aux additions dont son plan le rendoit susceptible, j'ai ajouté, relativement à l'i et à l'u, un changement déjà utilement fait par moi dans les divers Dictionnaires que j'ai publiés : ç'a été d'assigner constamment à ces deux voyelles soit dans la principale distribution alphabétique, soit dans ses différentes sous-divisions, un rang tel qu'il ne fût plus possible de les confondre avec les lettres j et v, si improprement et néanmoins si généralement appelées i et u consonnes.

La partie typographique a été aussi soignée que le prescrivoit la nature d'un Ouvrage, destiné comme celui-ci, à faire connoître aux Etrangers les règles de la prononciation et de l'ortographe Italienne, et à leur en rendre la pratique familière.

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