ACTEURS. LE BARON. LA COMTESSE, fille aînée du Baron. LE COMTE, mari de la Comteffe. JULIE, cadette du Baron. LE MARQUIS DE FLORANGE, UN LAQUAIS du Comte. La scène eft dans le château du Baron, à quelques lieucs de Paris. ONSOLEZ-vous, le temps eft un grand médecin. LA COMTESSE. Je ne l'ignore pas; mais vous voulez en vain Qu'il efface en trois mois le fidéle Florange.. LE BARO N. Une femme conftante: Oh, rien n'eft plus étrange : C'est même un ridicule en ce temps-ci. LA COMTESSE. Mais je fuis du vieux temps. D'accord; Il faut faire un effort:: LE BARO N. Le devoir, après tout, exige un sacrifice. Vous avez prétendu que je vous obéiffe, LE BARON. Je fuis tout étonné: Je n'aurois jamais cru que trois grands mois d'absence De contradiction, que de fidélité. LA COMTESSE. Quelle injustice, ô ciel ! Vous favez bien, mon pere; LE BARO N. Quoi, m'avoir obéi, Comme vous le deviez, eft-ce l'avoir trahi? Pour moi qui ne sens point ni vos feux, ni vos flammes, On. On aime, on n'aime plus; toute cérémonie, Ah, mon pere! Eft-ce là la jufte récompense Quand j'épousai ta mére, il en étoit charmé; Voilà ce qui vous rend infenfible à mes peines. Enfin l'affaire eft faite, & vos plaintes font vaines. LA COMTESSE. En fuis-je la maîtreffe J'eftime mon mari, je l'aime avec tendreffe, Pauvre Comteffe! au fond tu me fais grand pitié, B |