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Achevé d'imprimer pour la sixième fois le 1er juin 1691.

997 caractères, dont 77 nouveaux; douze caractères des éditions précédentes ont reçu des additions. D'autre part, la remarque des éditions précédentes sur les favoris disgraciés a disparu de celle-ci : voyez tome II, p. 291, no 19.

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La Bruyère avait inséré dans l'avertissement de la 5e édition << une promesse sincère » de ne plus hasarder de nouveaux caractères mais, bien qu'il n'annonce pas sur le titre de la 6e édition qu'elle est augmentée, il avoue, dans une addition de la préface (voyez tome II, p. 22, note 5), qu'il y ajoute « un très petit nombre de nouvelles remarques », qui cette fois ne sont signalées par aucun signe distinctif. Ce « très petit nombre » s'élève à 103, parmi lesquelles se trouvent les caractères les plus développés qu'il ait écrits. C'est dans cette 6e édition que paraissent pour la première fois les caractères du distrait, d'Onuphre, les portraits de la Fontaine, de Santeul, etc.

Pour la première fois aussi, l'ouvrage de Théophraste est imprimé en plus petits caractères que l'œuvre propre de la Bruyère. La traduction n'occupe plus que 54 pages.

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Cartons feuillets 185, 271, 315, 321, 449, 4631, 491, 493, 503, 551, 567.

A la page 241, deux fautes d'impression (ligne 1: héritiers, pour héritières; ligne 7: devoit, pour devroit), dont la première se retrouve dans quelques exemplaires de la 7e édition.

Deux autres fautes ont été corrigées à la main sur la plupart des exemplaires page 251, ligne 14, l'omission de la prépositon de; page 399, ligne 14, l'omission de la conjonction et.

6 bis. Les Caractères de Théophraste, etc. Sixième édition. Lyon, Thomas Amaulry, MDCXCIII. In-12 de 16 feuillets préliminaires non chiffrés, y compris le titre, 587 pages chiffrées, 3 pages de table et 1 page pour le privilège de 1687 et la mention de l'accord survenu entre Michallet et Amaulry.

Ainsi que l'annonce le titre, cette édition, datée de 1693, reproduit la 6e édition originale, dont l'Achevé d'imprimer est du 1er juin 1691 (date que par distraction l'imprimeur lyonnais a répétée). Or Michallet avait publié en 1692 la 7 édition des Caractères: Amaulry l'ignorait sans nul doute. Dès qu'il l'apprit, il se hâta de changer le titre des exemplaires en magasin; les mots « septième édition » furent substitués à la mention « sixième édition », et l'acheteur put s'imaginer qu'il avait entre les mains le plus récent texte des Caractères. Sur le titre des volumes annoncés comme de la sixième édition se trouve le monogramme d'Amaulry; ce monogramme est remplacé dans les autres volumes par une gravure sur bois représentant Mercure à côté d'une femme lisant; au-dessus, l'enseigne de la librairie: Au Mercure galant.

Nouvelle supercherie en 1694. Pour les exemplaires qui lui restaient, Amaulry fit imprimer un nouveau titre avec ces mots « huitième édition ».

1. Le verso est chiffré 644.

7.

Les Caractères de Théophraste, etc. Septième édition, revue et corrigée. Paris, Michallet, MDCXCII, in-121.

Discours sur Théophraste, 15 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-54; et Caractères de la Bruyère, p. 55-679; 1 page et 4 feuillets non chiffrés pour la table et le privilège.

1073 caractères, dont 77 nouveaux; neuf caractères des éditions précédentes ont reçu des additions; un caractère des éditions 4, 5 et 6 a disparu de celle-ci : voyez tome III, p. 154, note 1.

Aucun signe n'accompagne les remarques nouvelles, mais la liste des additions a été placée à la fin du volume sous ce titre : « Table des nouveaux caractères de cette dernière édition et de quelques anciens auxquels il a été ajouté, ceux-ci distingués par la lettre A. » Cette table remplit 5 pages; elle contient des inexactitudes assez nombreuses pour qu'il nous soit permis de la considérer comme l'œuvre de Michallet, et non de la Bruyère ce dernier ne se serait pas mépris, croyons-nous, aussi souvent sur la date de la première impression de ses remarques. Cartons feuillets 95, 117, 139, 147, 269, 271, 273, 307, 3092, 357, 383, 423, 475, 481 3, 565, 643. La page 446 est numérotée 646.

Le feuillet 271 (nous venons de citer ce chiffre parmi les cartons) présente trois états différents dans les exemplaires que nous avons sous les yeux. Le texte est irréprochable dans quelques-uns, et il convient de remarquer que, dans ces exemplaires, le feuillet 271 n'a pas les apparences d'un carton: nulle solution de continuité ne l'a jamais séparé du feuillet correspondant (p. 281 et 282), et nul onglet, nul collage ne l'en a rapproché. Dans un grand nombre d'exemplaires, le feuillet 271 est, au contraire, un carton, et un carton où il se trouve soit deux fautes d'impression, soit une seule. Un premier carton en effet reproduit à la ligne 5 du verso (tome II, p. 203, ligne 3, no 14) une faute de la 6e édition: héritiers, au lieu d'héritières, et de plus la dernière ligne (no 18): perdre en frais de noces le tiers de la, fait défaut. Sur un autre carton, l'on a rétabli, en serrant le texte, la ligne tombée, tout en conservant la faute héritiers.

Deux conjectures nous semblent s'offrir pour expliquer cette singularité. Ou quelque accident survenu pendant le tirage a obligé l'imprimeur à remplacer un feuillet par un carton dans une partie de l'édition, et l'on a successivement tiré deux cartons, le premier ayant perdu une ligne; ou bien un feuillet primitivement imprimé, que nous ne connaissons pas, et contenant des fautes typographiques, a été remplacé successivement par un second carton portant héritiers et ayant une ligne de moins, puis par un troisième qui n'avait conservé que la faute héritiers, enfin par un quatrième, celui-là sans fautes, qui, cette fois, n'était plus d'un seul feuillet, mais de deux : le feuillet 271 et le feuillet 281; pour le dernier d'ailleurs, la composition est exactement la même dans tous les exemplaires.

7 bis. Les Caractères de Théophraste, traduits du grec; avec les Caractères ou les mœurs de ce siècle, par Mr de la Bruiere.

1. Sur un exemplaire de cette édition, nous trouvons marqués la date d'achat : « 13 octobre 1693 » et le prix d'acquisition: Emi hunc librum mane, qui mihi constat quinquaginta assibus (50 sols, i. e. 2 ft 10 sols), via Jacobea.

2. On lit sur ce carton: « on est échet, quelquefois mal». Dans les éditions suivantes mal est devenu mat, échet n'est pas corrigé.

3. La page 481, sans signature, devrait avoir la signature X.

Septième édition, corrigée et augmentée. Suivant la copie de Paris. A Bruxelles, chez Jean Léonard, imprimeur-libraire, ruë de la Cour, proche le Cantersteen, 1693. Avec privilège du roi.

Léonard avait réimprimé le texte de la 7e édition sans y remarquer les jugements qu'il contenait sur la révolution d'Angleterre, sur Guillaume d'Orange et sur ses alliés, au nombre desquels était le gouverneur des Pays-Bas espagnols, Maximilien de Bavière, qui résidait à Bruxelles son édition achevée, il dut y faire des coupures et y introduire des cartons. Dans l'article ci-dessus mentionné sur les éditions belges nous avons décrit avec détails: 1o, d'après un volume de la bibliothèque de M. G. Gueullette, un des exemplaires de la première émission, qui se réduisit sans doute à quelques volumes; 2o un exemplaire de la seconde émission où il avait été prudemment supprimé 4 feuillets et introduit deux cartons. De ce remaniement il résultait deux lacunes, marquées par deux interruptions dans la pagination. Ce sont les pages 455 et 456, 463 et 464, qui ont disparu. Le texte toutefois de la page 455 a été conservé et reporté intégralement sur la première page du carton 457-458, à l'exception des quatre derniers mots : Un homme dit : « Je ... » Sur cette même page la composition a été resserrée, de manière à donner place aux trois premières lignes de la page 458 du premier état (Petits hommes....). Sur le second carton (465-466), à la place des trente dernières lignes du chapitre qui remplissaient la page 465 du premier état, la nouvelle page 465 a reçu les dix premières lignes de la page 463, dont la composition était utilisée.

La réflexion 118 (0 temps! O moeurs !), composée de 65 lignes, en perdait 57 depuis les mots Un homme dit : « je passerai la mer », jusqu'à la fin de ce long alinéa.

La réflexion 119 a subi une amputation plus grave. Elle comptait dans le premier état de l'édition belge sept pages et trois lignes; dans les exemplaires du second état elle ne remplira plus que quatre pages et demie, ayant perdu deux pages et vingt lignes à partir des mots : « Vous avez surtout un homme pâle et livide ».... Le chapitre se termine, page 465, par cette phrase: « Est-ce de quelqu'un de vous autres, est-ce d'un géant, d'un Athos que vous parlez ? »

8. Les Caractères de Théophraste, etc. Huitième édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Michallet, MDCXCIV, in-12.

Discours sur Théophraste, 16 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-52; Caractères de la Bruyère, p. 53-716; Discours prononcé dans l'Académie françoise, p. I-XLIV1. 4 feuillets non chiffrés la table et le privilège.

pour

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1120 caractères, dont 42 nouveaux; trois caractères des éditions précédentes ont reçu des additions.

Le Discours de réception à l'Académie, qui avait déjà été publié tant par Coignard que par Michallet (voyez ci-après, p. 42, nos 10 et 11), était pour la première fois joint à une édition des Caractères, et il y paraissait précédé d'une préface.

I. Le titre courant, en haut des pages, est, pour cette partie du volume; Discours à Messieurs de l'Académie françoise.

C'est, selon toute apparance, pour mettre fin au débat qui s'était élevé entre lui et Coignard, imprimeur de l'Académie, au sujet de la publication du Discours, que Michallet crut devoir demander un nouveau privilège, bien que le sien fût valable jusqu'en 1697. Ce privilége, obtenu le 21 septembre 1693, et enregistré le 4 mars 1694, est ainsi conçu: «< Notre bien amé Etienne Michallet.... nous a fait représenter qu'en vertu de nos lettres patentes du 8 octobre 1687 pour dix années, il auroit imprimé un livre intitulé: les Caractères de Théophraste..., lequel il desireroit faire réimprimer avec des augmentations considérables faites par l'auteur, même y joindre la harangue qu'il a prononcée à l'Académie françoise. A ces causes..., nous lui avons permis et continué, permettons et continuons par ces présentes d'imprimer et r'imprimer ledit livre et augmentations ci-dessus..., pendant le temps de dix années consécutives, à commencer du jour de l'expiration de nos précédentes lettres de per

mission.... >>

Michallet obtenait ainsi un privilège qui ne devait prendre fin qu'en 1707.

L'impression commencée, la censure, a-t-on dit, le libraire, pensons-nous, voulut qu'une indication qui ne pût échapper à l'attention du lecteur lui signalât les remarques nouvelles de ce volume : on exigea donc qu'une main fût placée en marge de chacune des additions. La Bruyère s'y résigna.

La page 75, qui porte la première main et où la Bruyère annonce qu'elle est exigée de lui (voyez notre tome II, p. 36, note 2), est un carton; il en est de même de quelques autres des feuillets où sont imprimées des mains (feuillets 281-282, 353-354, 429-430); mais il n'en faut pas conclure que l'impression fût très avancée quand l'on résolut de placer un signe à côté des nouveaux Caractères, car les pages 77, III, 190, etc., qui ne sont pas des cartons, portent le même signe1.

Cartons feuillets 75, 183, 237, 281, 293, 353, 4172 (ou plutôt 423), 429, 467, 501, 521, 535, 573.

Le feuillet 281 a été successivement remplacé par trois cartons : dans le premier, conservé en plusieurs exemplaires, le mot campagne a été imprimé compagne à la page 281. Le second a remplacé compagne par campagne. Le troisième, à la sixième ligne de la page 282, change pas en point.

Les feuillets primitifs auxquels on a substitué des cartons nous sont inconnus, un seul excepté : un exemplaire du feuillet primitif 293 a été conservé à côté du carton par un relieur distrait dans un volume décrit par M. Claudin; l'auteur y avait relevé trois fautes d'impression (progrez, sont souffert, entourre), que le carton a fait disparaître.

Ce n'est pas toujours à l'aide de cartons que la Bruyère a modifié son texte au cours de l'impression. Comme on l'a vu au tome II, p. 83, note 2, et p. 86, note 1, deux variantes ont été introduites dans cette huitième édition alors qu'elle était sous presse. Pour les insérer «< on a dû, dit M. Claudin, relever la forme au milieu du tirage, remanier la composition typographique, remettre sous presse et procéder à un nouveau tirage.» Cette opération ayant été faite pour l'une et l'autre variante, alors qu'un certain nombre d'exemplaires étaient déjà tirés en

1. A la page 77, par exception, la main, au lieu d'être imprimée en marge, remplace le pied de mouche, en tête de l'alinéa. Aux pages 429, 597 et 678, une main

a été omise.

2. Une faute d'impression dans cette page, ligne 6 en remontant : « un chaise ».

partie, les volumes de l'édition donnent tantôt les deux leçons primitives, tantôt les deux variantes.

D'après M. Claudin la leçon : « se mettre du rouge etc. », dans la réflexion 5 du chapitre des Femmes, p. 129, est une première rédaction, et la leçon: «< chez les femmes se parer et se farder etc. », que donnent un certain nombre d'exemplaires de la 8e et tous ceux de la ge, est une reconde rédaction. Pour nous la variante qui, dans la pensée de la Bruyère, devait être définitive, est au contraire la leçon : « se mettre du rouge etc. ». Si M. Claudin eût remarqué que la leçon: «< chez les femmes » figurait déjà dans la 7e édition, il eût sans doute partagé notre sentiment et admis avec nous que c'est accidentellement que la leçon: «< chez les femmes etc. » a prévalu dans la ge édition, l'imprimeur ayant par inadvertance reproduit un exemplaire qui n'avait pas reçu la variante. N'est-il pas invraisemblable que l'auteur, ayant attaché assez de prix à la variante: « se mettre du rouge etc. », qui est certainement la seconde rédaction, pour l'introduire dans la composition en suspendant le tirage, l'ait abandonnée par la suite pour revenir à la phrase qu'il avait cru devoir corriger ?

De même que nous rétablissons dans notre texte : « se mettre du rouge etc. », nous restituons dans la réflexion 15 du même chapitre la variante: << sans ce remède », introduite dans une partie de la 8e édition.

9. Les Caractères de Théophraste, etc. Neuvième édition, revue et corrigée. Paris, Michallet, MDCCXVI (sic, lisez : MDCXCVI), in-12.

Discours sur Théophraste, 16 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-52; Caractères de la Bruyère, p. 1-662; Discours à l'Académie, p. 1-XLIV; table et privilège, 3 feuillets non chiffrés.

Divers éditeurs ont pensé que la neuvième édition, qui n'a reçu aucune augmentation et où les fautes d'impression sont plus nombreuses que dans les autres1, n'a pas été revue par l'auteur; aussi ontils préféré au texte de la ge édition celui de la 8 2. Ils se sont trompés. La ge édition parut, suivant Henri Basnage (Histoire des ouvrages des savants, 1696, p. 421), et, suivant une clef manuscrite, trois ou quatre semaines après la mort de l'auteur, qui survint dans la nuit du 10 au 11 mai 1696. Quelle que soit la date de la mise en vente des volumes, l'impression en avait été achevée du vivant de la Bruyère. Les retouches qu'il a semées dans cette édition jusqu'à ses dernières pages, et qui, bien à tort, étaient toutes regardées par Fournier comme des co

I. Voyez tome I, p. 37, note 7; p. 58, note 3; p. 82, note 4; tome II, p. 99, note 1; p. 134, note 1; p. 139, note 1; p. 190, note 2; p. 233, note 2; tome III. p. 62, note 4; p. 92, notes 1 et 2; p. 127, notes 2 et 3; p. 243, note 1; p. 250, note 2; p. 260, note 3; p. 264, note 2. - La Bruyère a corrigé avec moins d'attention les dernières éditions: telle faute d'impression les a traversées de la 6° à la ge inclusivement, comme, par exemple, le mot monotomie, à la 16. remarque du chapitre de la Chaire.

2. Voyez l'Avertissement d'Auger, placé en tête de l'édition de 1823, mentionnée ci-après, no 82; il est reproduit en tête de celle de 1872, rangée plus loin, sous le n° 152, et voyez aussi la Comédie de J. de la Bruyère, par Éd. Fournier, p. 495. Walckenaer a constaté que, tout en prétendant reproduire le texte de 1694, l'éditeur de 1823 a adopté les fautes introduites par Coste; nous pourrions aussi montrer que, sans y prendre garde, l'éditeur de 1872 a plus d'une fois accueilli dans son texte les variantes de la ge édition.

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