Œuvres complètes de Voltaire avec des remarques et des notes historiques, scientifiques et littéraires ...: Correspondance générale. 1826-28

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Baudouin frères, 1828
 

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Page 537 - Nos mauvais livres sont moins mauvais que les mauvais que l'on fesait du temps de Boileau, de Racine et de Molière, parce que, dans ces plats ouvrages d'aujourd'hui, il ya toujours quelques morceaux tirés visiblement des auteurs du règne du bon goût.
Page 242 - Non satis est pulchra esse poemata ; dulcia sunto, et, quocumque volent, animum auditoris agunto.
Page 228 - Jusqu'à présent je ne pouvais pas me vanter d'avoir heureusement conduit ma petite barque dans ce monde; mais puisque vous daignez donner mon nom à un de vos vaisseaux, je défierai désormais toutes les tempêtes. Vous me faites un honneur dont je ne suis pas certainement digne, et qu'aucun homme de lettres n'avait jamais reçu. Moins je le mérite, et plus j'en suis reconnaissant. On a baptisé jusqu'ici les navires des noms de Neptune, des tritons, des sirènes, des griffons, des ministres...
Page 82 - La déclamation de Lulli est une mélopée si parfaite, que je déclame tout son récitatif en suivant ses notes et en adoucissant seulement les intonations; je fais alors un très-grand effet sur les auditeurs, et il n'ya personne qui ne soit ému.
Page 248 - Ma destinée a encore voulu que je fusse le premier qui ait expliqué à mes concitoyens les découvertes du grand Newton , que quelques personnes parmi nous .appellent encore des systèmes.
Page 428 - Spinosa admettait, avec toute l'antiquité, une intelligence universelle, et il faut bien qu'il y en ait une, puisque nous avons de l'intelligence. Nos athées modernes substituent à cela je ne sais quelle nature incompréhensible et je ne sais quels calculs impossibles. C'est un galimatias qui fait pitié.
Page 130 - Je suis obligé de vous dire, avant de mourir, qu'une de mes maladies mortelles est l'horrible corruption de la langue qui infecte tous les livres nouveaux. C'est un jargon que je n'entends plus ni en vers ni en prose. On parle mieux le français ou le français à Moscou qu'à Paris.
Page 138 - Le conseil a respecté les anciens usages ; mais, mon cher ami, s'il ya des cas où le fond doit faire taire la forme, c'est assurément quand il s'agit de la vie des hommes. Quelle forme enfin reprendra votre fortune? que deviendrezvous? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que je suis profondément affligé.
Page 351 - Montesquieu, dans ses Lettres persanes, se tue à rabaisser les poètes. Il voulait renverser un trône où il sentait qu'il ne pouvait s'asseoir. Il insulte violemment, dans ses lettres, l'Académie, dans laquelle il sollicita depuis une place. Il est vrai qu'il avait quelquefois beaucoup d'imagination dans l'expression ; c'est, à mon sens, son principal mérite. Il est ridicule de faire le goguenard dans un livre de jurisprudence universelle. Je ne peux souffrir qu'on soit plaisant...

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