Lettre (posthume et inédite) de Cabanis à M. F.: surles causes premières

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Chez Gabon et compagnie, 1824 - Metaphysics - 184 pages
 

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Page 91 - C'est mal raisonner contre la religion, de rassembler dans un grand ouvrage une longue énumération des maux qu'elle a produits, si l'on ne fait de même celle des biens qu'elle a faits. Si je voulais raconter tous les maux qu'ont produits dans le monde les lois civiles , la monarchie, le gouvernement républicain , je dirais des choses effroyables.
Page 22 - Car ce désir et cet espoir d'une vie future ne tiennent pas seulement à l'impulsion directe d'une étroite personnalité ; ils ont aussi pour cause et pour motif les plus nobles sentiments du cœur humain : le besoin de se retrouver avec les êtres qu'on a le plus chéris sur la terre; celui d'accorder avec la puissance de l'Être qui gouverne l'univers la justice, sans laquelle on ne peut le concevoir ; d'assurer à la vertu un prix plus digne d'elle ; et enfin de voir s'accomplir...
Page 55 - Gardons-nous de croire avec les esprits chagrins que l'homme aime et embrasse l'erreur pour l'erreur elle-même ; il n'ya pas, et même il ne peut y avoir de folie qui n'ait son coin de vérité...
Page 42 - L'esprit de l'homme n'est pas fait pour comprendre que tout cela s'opère sans prévoyance et sans but, sans intelligence et sans volonté. Aucune analogie, aucune vraisemblance ne peut le conduire à un semblable résultat ; toutes, au contraire, le portent à regarder les ouvrages de la nature comme produits par des opérations comparables à celles de son propre esprit dans la production des ouvrages les plus savamment combinés...
Page 83 - Us en différeraient pourtant dans quelques points : par exemple , ils ne regarderaient pas toutes les fautes comme également graves , tous les vices comme également odieux. Ils croiraient seulement que les vices sont trèssouvent bien voisins l'un de l'autre , et que l'habitude des fautes dans un genre nous conduit presque inévitablement à d'autres fautes , qui ne paraissent pas , au premier coup d'œil , avoir de liaison avec elles. Car , de même que les idées , les...
Page 66 - ... l'univers, comme le principe moteur, et qu'il douait d'intelligence, pour le faire présider à la direction de tous les phénomènes que doit produire le mouvement éternel. Dans l'autre hypothèse, transportée par analogie des ovipares aux quadrupèdes mammifères et à l'homme, on ne peut guère mieux comprendre que l'embryon, dans quelque état de rapetissement qu'on le suppose , existe avec tous les organes qu'il doit avoir un jour, et qu'il nage invisible dans le fluide sans consistance...
Page 61 - ... le point d'appui , partage-t-il à la mort la destinée de la combinaison organique, ou survit-il à la dissolution des parties visibles dont elle est composée? Cette seconde question présente les mêmes obscurités dans ses élémens que la première, et plus de difficultés encore pour y parvenir à des résultats tant soit peu satisfaisans.
Page 65 - Cabanis, sur la génération des corps vivants (dont, au reste, les mystères ne sont éclaircis par aucune de celles qu'ont imaginées jusqu'à ce jour les hommes les plus distingués par leur génie), il est assez difficile de concevoir que les organes de l'individu soient déjà tout formés dans les matériaux sensibles, nécessaires à leur production, ou dans le premier berceau que la nature leur a préparé pour le développement et l'essai de leur vie encore incertaine...
Page 84 - La douleur n'est pas sans doute toujours nuisible dans ses effets : elle donne souvent des avertissemens utiles; elle fortifie même quelquefois les organes physiques, comme elle imprime plus d'énergie et de force d'action au système moral : mais elle est si bien un mal réel par elle-même, qu'elle est contraire à l'ordre de la nature, qu'elle annonce une altération de cet ordre et souvent son entière destruction dans les êtres organisés. Si la douleur...
Page 54 - Vous savez mieux que moi , mon ami , combien de lumières jette sur l'histoire des nations et de l'esprit humain l'étude philosophique des cosmogonies et des théogonies. Il ne serait même pas déraisonnable d'affirmer que l'histoire proprement dite des différentes époques , est moins instructive que leurs fables.

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