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la fameuse nation des Gallogrecs.2 Pillez-moi sans conscience les sacrés tresors de ce temple delphique, ainsi que vous avez fait autrefois. . . . Vous souvienne de votre ancienne Marseille, secondes Athenes et de votre Hercule gallique, tirant les peuples après lui par leurs oreilles, avec une chaîne attachée à sa langue.-Ibid., "Conclusion."

"L'IDÉE"

Si nostre vie est moins qu'une journée
En l'eternel, si l'an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si perissable est toute chose née,

Que songes-tu, mon ame emprisonnée ?
Pourquoy te plaist l'obscur de nostre jour,
Si pour voler en un plus clair sejour,
Tu as au dos l'aile bien empennée?

est le bien que tout esprit desire,
le repos où tout le monde aspire,

est l'amour, là le plaisir encore.

Là, ô mon ame, au plus haut ciel guidée,
Tu y pourras recognoistre l'idée

De la beauté qu'en ce monde j'adore.

-Olive, CXIII, 1549.

"L'AMOUR DU CLOCHER"

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parens le reste de son age!

Quand reverray-je, helas! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverray-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage?

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Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui, au bruit de Ronsard, ne s'aille reveillant,
Benissant votre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre, et, fantosme sans os,
Par les ombres myrteux je prendray mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain;
Cueillez des aujourd'hui les roses de la vie.

-Sonnets pour Hélène, Book II, XLIII, 1574.

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ΙΟ

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