Pages choisies des grands écrivains: Voltaire

Front Cover
A. Colin, 1920 - 395 pages
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 277 - Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. C'est l'image de la condition des hommes.
Page 54 - Mon Dieu ! j'ai combattu soixante ans pour ta gloire! J'ai vu tomber ton temple et périr ta mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t'imploraient pour mes tristes enfants ; Et lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie!
Page 220 - ... c'est l'art ou de réunir deux choses éloignées , ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre , ou de les opposer l'une à l'autre; c'est celui de ne dire qu'à moitié sa pensée pour la laisser deviner.
Page liii - Coligny languissait dans les bras du repos, Et le sommeil trompeur lui versait ses pavots. Soudain de mille cris le bruit épouvantable Vient arracher ses sens à ce calme agréable.
Page 34 - A mépriser la mort en savourant la vie, A lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens. Avec toi l'on apprend à souffrir l'indigence, A jouir sagement d'une honnête opulence, A vivre avec soi-même, à servir ses amis, A se moquer un peu de ses sots ennemis, A sortir d'une vie ou triste ou fortunée, En rendant grâce aux dieux de nous l'avoir donnée.
Page 316 - Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain. Si un chef n'a eu que le bonheur de faire égorger deux ou trois mille hommes , il n'en remercie point Dieu ; mais lorsqu'il y en a...
Page 55 - Je te vois dans mes bras et pleurer et frémir ; Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir : Je vois la vérité dans ton cœur descendue ; Je retrouve ma fille après l'avoir perdue, Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l'infidélité.
Page 22 - Certain législateur* dont la plume féconde Fit tant de vains projets pour le bien de ce monde, Et qui depuis trente ans écrit pour des ingrats, Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas : Ce mot est bienfesance : il me plaît ; il rassemble, Si le cœur en est cru, bien des vertus ensemble...
Page 54 - C'est le sang des héros, défenseurs de ma loi; C'est le sang des martyrs.... O fille encor trop chère, Connais-tu ton destin? sais-tu quelle est ta mère? Sais-tu bien qu'à l'instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d'un malheureux amour , Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t'es donnée ! Tes frères , ces martyrs égorgés à mes yeux , T'ouvrent leurs bras sanglants , tendus du haut des cieux.
Page 1 - Du plus grand des Français tel fut le triste sort. On l'insulte, on l'outrage encore après sa mort. Son corps percé de coups, privé de sépulture...

Bibliographic information