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Attraperont petits oiseaux,

Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat : Imitez le canard, la grue, et la bécasse.

Mais vous n'êtes pas en état

De passer, comme nous, les déserts et les ondes,
Ni d'aller chercher d'autres mondes;

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C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr : C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. » 50 Les Oisillons, las de l'entendre,

Se mirent à jaser aussi confusément

Que faisoient les Troyens quand la pauvre Cassandre" Ouvroit la bouche seulement.

Il en prit aux uns comme aux autres : Maint oisillon se vit esclave retenu.

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Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.

les environs de Château-Thierry...; mais on ne s'en sert plus habituellement. » M. Lorin, à qui nous empruntons ces mots, donne de ce piége une description détaillée et un dessin, qui lui ont été communiqués par un ami, habitant Château-Thierry (voyez son Vocabulaire, p. 232 et 233). C'est une longue branche d'un bois flexible, que l'on plante en terre, et dont l'extrémité supérieure, repliée de force, vient traverser plus bas la branche elle-même, et se termine par une planchette adaptée verticalement à cette extré mité. Une autre planchette, très-mobile, placée horizontalement, et sur laquelle on a répandu du grain, tient écartés l'un de l'autre le corps de la branche et la planchette verticale. L'oiseau, en se posant sur l'obstacle, le fait tomber; la branche regingle (terme usité dans la province), c'est-à-dire tend à se redresser brusquement, et l'oiseau se trouve, sinon écrasé, au moins blessé et pris. 11. « Que firent, » dans l'édition de 1729.

12. On sait que Cassandre, fille de Priam, douée du don de prophétie, fut condamnée par Apollon, dont elle avait dédaigné l'amour, à n'être jamais crue. Elle prédit la chute de Troie, et ne fut pas écoutée. Voyez Virgile, Éneide, livre II, vers 246 et 247.

FABLE IX.

LE RAT DE VILLE ET LE RAT DES CHAMPS.

Ésope, fab. 3or, Μῦς ἀρουραῖος καὶ Μῦς ἀστικός (Coray, p. 196

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Horace,

Fabula Murium, admonens diligendam esse mediocritatem. livre II, satire vi, vers 79 et suivants. Appendix fabularum æsopiarum, fab. 6, Mus urbanus et rusticus. — Romulus, livre I, fab. 12, Mus urbanus et rusticus. Marie de France, fab. 9, de deux Suris, P'une borgoise et l'altre vileine. Haudent, re partie, fab. 120, d'une Sonris de ville et d'une aultre de village. Corrozet, fab. 9, de -Boursault, les Fables d'Ésope, acte II, scène vi, les deux

deur Rats.

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· Le Noble, fab. 43, du Rat de ville et du Rat de village. La vie

tranquille.

Mythologia sopica Neveleti, p. 342, p. 494.

Manuscrits de Conrart, tome XI, p. 538.

L'abbé Guillon trouve la fable de la Fontaine supérieure à celle d'Horace. C'est, dit avec grande raison Geruzez, « abuser du droit d'admiration banale qu'on accorde aux commentateurs. » — Voyez au tome III des OEuvres d'Andrieux, p. 200 (Paris, 1818), son élégante imitation d'Horace, et une autre, à la suite, par Collin d'Harleville. Elles furent composées l'une et l'autre à Mévoisins, propriété de Collin d'Harleville, près de Maintenon, pendant un assez long séjour qu'y fit Andrieux en 1793, et dont il nous a laissé un récit intéressant dans une notice sur son ami.

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1. Voyez ci-dessus, p. 72, fable v, vers 27, et note 6.

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2. On appelait tapis de Turquie, de Perse ou du Levant, des

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tapis fabriqués en France à l'imitation de l'Orient. La manufacture, installée d'abord au Louvre par Henri IV, fut transportée par Louis XIII dans la maison de la Savonnerie, près de Chaillot, puis réunie aux Gobelins par Louis XIV. Voyez Lacordaire, Notice historique sur les manufactures impériales de tapisseries des Gobelins et de tapis de la Savonnerie (Paris, 1855), notamment aux pages 36, 38, 41. Lorsqu'en 1627 un arrêt du conseil accorda à Pierre du Pont et à Simon Lourdet la fabrique et manufacture de toutes sortes de tapis, autres ameublements et ouvrages du Levant, etc., une des conditions imposées aux entrepreneurs fut que : « Dans toutes les villes du royaume où ils s'établiraient, ils seraient tenus d'instruire dans leur art un certain nombre d'enfants pauvres à eux confiés par les administrateurs des hôpitaux. Ces enfants, au nombre de cent pour la ville de Paris, seront logés dans la maison de la Savonnerie, etc.

3. Dans l'édition in-4o de 1668, et dans celle de 1682, l'orthographe du mot est, comme dans Richelet et Furetière, sale, qui rime à l'œil avec détale; mais l'édition in-12 de 1668, celles de 1669 et de 1678, de la Haye (1688), de Londres (1708), etc., écrivent toutes, comine l'Académie dès 1694, salle.

4. Rat, au singulier, par erreur, dans l'édition de 1678 A, qui a une autre faute à la dernière strophe :

Mais rien ne me vient interrompre.

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5. Se piquer de quelque chose, faire profession, faire vanité de se distinguer par quelque chose, d'en avoir l'habitude.

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FABLE X.

LE LOUP ET L'AGNEAU.

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Ésope, fab. 229, Aúxos xxl Aps (Coray, p. 150 et 151, p. 378; comparez aussi la fab. 6, Αἴλουρος καὶ Ἀλεκτρυών, p. 7). Babrius, fab. 89, Λύκος καὶ Ἄρνιον. Phèdre, livre I, fab. 1, Lupus et Agnus. Romulus, livre I, Lupus et Agnus. Marie de France, fab. 2, dou Leu et de l'Aingniel. Haudent, tre partie, fab. 113, d'un Loup et d'un Aigneau; 2o partie, fab. 29, même titre. - Corrozet, fab. 2, du Loup et de l'Aigneau. Boursault, les Fables d'Ésope, Le Noble, fab. 94, du Loup

acte V, scène I, le Loup et l'Agneau. et de l'Agneau. La violence.

Mythologia sopica Neveleti, p. 90, p. 274, p. 374, p. 389, p. 487. Manuscrits de Conrart (tome XI, p. 533), et Manuscrit de SainteGeneviève. Cette fable a été reproduite dans le Recueil de poesies chrétiennes et diverses, tome III, p. 367 (par erreur, pour p. 371).

Dans une fable orientale, toute différente d'ailleurs, le Faucon, voulant manger la Perdrix, lui fait également, pour parler comine le vieux traducteur, « une querelle d'Allemand. » Voyez le Livre des lumières ou la Conduite des Roys, composé par le sage Pilpay Indien, traduction pseudonyme de Gaulmin, Paris, 1644, p. 200-203. - « Cette fable est connue de tout le monde, même de ceux qui ne connaissent que celle-là. Ce qui en fait la beauté, c'est la vérité du dialogue. Plusieurs personnes ne semblent voir dans cet apologue qu'une vérité triviale, que le faible est opprimé par le fort. Ce ne serait pas la peine de faire une fable. Ce qui fait la beauté de celle-ci, c'est la prétention du Loup qui veut avoir raison dans son injustice, et qui ne supprime tout prétexte et tout raisonnement que lorsqu'il est réduit à l'absurde par les réponses de l'Agneau. » (CHAMFORT.) — L'intention marquée ici par Chamfort est indiquée au commencement et à la fin de la première des trois versions, données par Coray, de la fable ésopique. Voyez ci-après la note 1 se rapportant à la morale.

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La raison du plus fort est toujours la meilleure1 :

1. Il est bon, en lisant la Fontaine, de se laisser aller un peu à

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