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GENERAL RULES FOR PRONUNCIATION.

1. In the syllables of English words a consonant tween tro vowels, or merely preceded by a vowel, is frequently joined in pronunciation to that preceding vowel, as in atʼ-om, man'-u-al, choc'-o-late, ig'-no-rant; whereas in French words a consonant between two vowels is always joined to the following vowel or vowels, as in a-to-me, manu-el, cho-co-lat, i-gno-rant (gn is here a liquid consonant), i-nu-ti-le, and the frequency of that kind of syllabic division causes the initial consonancy to predominate in French syllables, when compared to English syllables in pronunciation.

2. When double consonants occur in French words the first is seldom pronounced, as ss in res-sem-blant, resembling; tt in at-ta-quer, to attack; in vil-la-ge.

3. When there are several consonants the first is joined to the preceding vowel, as in ac-teur, al-pha-bet.

4. L and r after a consonant generally belong to the following vowel, as in ta-bleau, picture; pa-trie, country.

5. The final syllable of a word ending in e unaccented is joined to the first syllable of the following word, when the latter begins with a vowel or h mute; as in chère amie, jeune homme (pronounce chè ramie, ieu nomme); this is to prevent the hiatus which would be occasioned by the meeting of two vowels.

6. As a general rule, final consonants are not sounded in French,

7. But to prevent the hiatus, as in rule 5, the final consonant of a word is sounded with the initial vowel of the next, when the two words are so connected with each other that the second word is necessary to complete the sense; as in mes_amis, son_épouse, cinq heures (pronounce mè zamis, son népouse, cin qheures).

8. The t of the conjunction et is never sounded.

9. The unaccented e is silent, or extremely weakened, whenever the consonant (or consonants) with which it forms a syllable can be pronounced with a vowel either preceding or following it; as in la maison de mon père, un petit chemin, ce n'est personne, je viens de Paris (pronounce la maisond mon père, un ptish min, cn'est personne, jvieņsd Paris).

10. Read slowly and loud, articulate distinctly, and observe the punctuation.

N.B. The figures affixed to words in the following pages refer to the EXPLANATORY NOTES given at the end of the book, page 549. For the translation, etymology and analysis of the recurrent words, such as articles, pronouns, adverbs, prepositions, conjunctions, etc., the student is referred to the Manuel étymologique. Ir the introductory annotations, page 549, the verbs are given in the Infinitive mood; their conjugation will be found by referring to the synoptical tables in the Editor's French Grammar.

RÉPERTOIRE DES PROSATEURS.

FRAGMENTS DES AVENTURES DE TÉLÉMAQUEa.
Télémaque dans l'île de Crète.

Télémaque, à son arrivée dans l'île, apprend1 qu'Idoménée, qui en était roi, vient de3 sacrifier son fils unique, pour accomplir un vœu indiscret; que les Crétois, pour venger le sang du fils, ont réduit le père à quitter leur pays; qu'après de longues incertitudes, ils sont actuellement assemblés afin d'5 élire un autre roi. Télémaque admis dans cette assemblée, y remporte les prix à divers jeux, et résouts avec une rare sagesse plusieurs questions morales et politiques proposées aux concurrents par les vieillards, juges de l'île. Le premier de ces vieillards, frappé de la sagesse de ce jeune étranger, propose à l'assemblée de le couronner roi; et la proposition est accueillie 10 de tout le peuple avec de vives acclamations. Cependant Télémaque refuse de régner sur les Crétois, préférant la pauvre Ithaque à la gloire et à l'opulence de Crète. Il propose d'élire Mentor, qui refuse aussi le diadème. Enfin l'assemblée pressant Mentor de choisir pour toute la nation, il rapporte11 ce qu'il vient d'apprendre des vertus d'Aristodème, et décide aussitôt l'assemblée à le proclamer roi.

Nausicrate, habitant de l'ile de Crète, raconte à Télémaque le malheur d'Idoménée.

❝IDOMÉNÉE, fils de Deucalion et petit-fils de Minos, était allé1, comme les autres rois de la Grèce, au siége de

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Télémaque, fils d'Ulysse roi d'Ithaque, était encore au berceau, lorsque son père alla au siége de Troie. A la fin de cette guerre célèbre, Télémaque ne voyant point revenir Ulysse, et ignorant la cause de sa longue absence, se mit en devoir de l'aller chercher.

b Crète, aujourd'hui Candie. Une des plus grandes îles de la mer Méditerranée.

Mentor, un des plus fidèles amis d'Ulysse, et celui à qui, en partant pour Troie, il avait confié le soin de toute sa maison. Ce fut de ce Mentor que Minerve prit la figure et la voix, pour accompagner Télémaque, lorsque ce jeune prince partit d'Ithaque pour aller chercher son père. d Deucalion, second roi de Crète, fils de Minos.

• Minos, premier roi de Crète, fils de Jupiter et d'Europe. Son amour pour la justice inspira aux Grecs de le placer parmi les juges des enfers. Les lois de Minos ont servi de modèle à celles que Lycurgue donna depuis à Lacédémone.

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Troie. Après la ruine de cette ville, il fit voile13 pour revenir en Crète; mais la tempête fut si violente, que le pilote de son vaisseau, et tous les autres qui étaient expérimentés dans la navigation, crurent que leur naufrage était inévitable. Chacun avait la mort devant les yeux1; chacun voyait les abîmes ouverts" pour l'engloutir; chacun déplorait son malheur, n'espérant 18 pas même le triste repos des ombres qui traversent le Styxb après avoir reçu la sépulture19c. Idoménée, levant les yeux et les mains vers le ciel, invoquait21 Neptune: O puissant dieu,' s'écriait-22 il, toi qui tiens l'empire des ondes, daigne écouter un malheureux! Si tu me fais revoir l'île de Crète, malgré la fureur des vents, je t'immolerai26 la première tête qui se présentera à mes yeux.'

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Cependant son fils, impatient de revoir son père, se hátait 27 d'aller au-devant de lui pour l'embrasser: malheureux, qui ne savait pas que c'était courir à sa perte?! Le père, échappé à la tempête, arrivait dans le port désiré; il remerciait3 Neptune d'avoir écouté ses vœux: mais bientôt il sentit 33 combien ses vœux lui étaient funestes. Un pressentiment de son malheur lui donnait un cuisant repentir de34 son vœu indiscret; il craignait d'arriver parmi les siens, et il appréhendait de revoir ce qu'il avait de plus cher au monde. Mais la cruelle Némésisa, déesse impitoyable, qui veille" pour punir les hommes, et surtout les rois orgueilleux, poussait d'une main fatale et invisible Idoménée. Il arrive; à peine ose 39-t-il lever les yeux. Il voit son fils: il recule, saisi d'horreur. Ses yeux cher

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Troie, célèbre ville de l'Asie mineure, prise et incendiée par les Grecs après un siége de dix ans.

b Styx, célèbre fleuve des enfers, en faisait neuf fois le tour.

• Charon, nocher des enfers, transportait pour une obole les âmes des morts au-delà du Styx et de l'Achéron. Les païens croyaient qu'il refusait de recevoir dans sa barque les âmes de ceux qui n'avaient pas été inhumés, et qu'il les laissait errer, cent ans sur le rivage, sans être touché des instances qu'elles faisaient pour passer.

"Centum errant annos, volitantque hæc litora circum."
Durant cent ans entiers, ils errent sur ces bords.

VIRG. En. vi. 329.

Némésis ou Adrastée, déesse de la vengeance. Elle châtiait les méchants, et ceux qui abusaient des présents de la fortune.

chent“, mais en vain, quelque autre tête moins chère qui puisse lui servir de victime.

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'Cependant le fils se jette à son cou, et est tout étonné que son père réponde si mal13 à sa tendresse ; il le voit fondant en larmes. Ô mon père,' dit-il, ‘ďoù vient 1⁄4 cette tristesse? Après une si longue absence, êtes-vous fâché de vous revoir dans votre royaume, et de faire la joie de votre fils? Qu'ai-je fait? vous détournez vos yeux de peur de me voir!' Le père, accablé1 de douleur, ne répondait rien. Enfin, après de profonds soupirs, il dit:

Neptune, que t'ai-je promis! à quel prix m'as-tu garantis du naufrage! rends-moi 52 aux vagues et aux rochers, qui devaient, en me brisant, finir ma triste vie53; laisse vivre mon fils! Ô dieu cruel! tiens, voilà mon sang, épargne le sien. En parlant 55 ainsi, il tira56 son épée pour se percer; mais ceux qui étaient autour de lui arrétèrent 57 sa main.

"Le vieillard Sophronyme, interprète des volontés des dieux, lui assura qu'il pouvait contenter Neptune sans donner la mort à son fils. Votre promesse,' disait-il, 'a été imprudente: les dieux ne veulent58 point être honorés par la cruauté; gardez-vous bien59 d'ajouter à la faute de votre promesse celle de l'accomplir contre les lois de la nature: offrez cent taureaux plus blancs que la neige à Neptune; faites couler leur sang autour de son autel couronné de fleurs; faites fumer un doux encens en l'honneur de ce dieu.'

"Idoménée écoutait ce discours, la tête baissée, et sans répondre: la fureur était allumée dans ses yeux; son visage pâle et défiguré, changeait à tout moment de couleur : on voyait ses membres tremblants. Cependant son fils lui disait: 'Me voici, mon père; votre fils est prêt à mourir pour apaiser le dieu; n'attirez pas sur vous sa colère: je meurs content, puisque ma mort vous aura garanti de la vôtre. Frappez, mon père; ne craignez point de trouver en moi un fils indigne de vous, qui craigne de mourir.'

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"En ce moment, Idoménée, tout hors de lui, et comme déchiré par les Furies infernales, surprend tous ceux qui

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l'observaient de près; il enfonce son épée dans le cœur de cet enfant; il la retire toute fumante et pleine de sang, pour la plonger dans ses propres entrailles ; il est encore une fois retenu 69 par ceux qui l'environnent. L'enfant tombe dans son sang; ses yeux se couvrent des ombres de la mort; il les entr'ouvre à la lumière; mais à peine l'a-t-il trouvée, qu'il ne peut plus la supportera. Tel qu'un beau lis au milieu des champs, coupé dans sa racine par le tranchant de la charrue, languit, et ne se soutient plus75b; il n'a point encore perdu76 cette vive blancheur, et cet éclat qui charme les yeux; mais la terre ne le nourrit plus, et sa vie est éteintec; ainsi le fils d'Idoménée, comme une jeune et tendre fleur, est cruellement moissonne dès son premier age78. Le père, dans l'excès de sa douleur, devient 79 insensible; il ne sait où il est, ni ce qu'il a fait, ni ce qu'il doit faire; il marche chancelant vers la ville, et demande son fils.

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"Cependant le peuple, touché de compassion pour l'enfant, et d'horreur pour l'action barbare du père, s'écrie que les dieux justes l'ont livré aux Furies. La fureur leur fournit des armes ; ils prennent des bâtons et des pierres d la discorde souffle dans tous les cœurs un venin mortel. Les Crétois, les sages Crétois, oublient la sagesse qu'ils

Ce passage rappelle la mort de Didon:

"Oculisque errantibus, alto

Quæsivit cœlo lucem, ingemuitque repertâ."

Elle cherche la lumière des cieux, et gémit en la rencontrant.
VIRG. En. iv. 691.

b Cette belle comparaison semble aussi être tirée de l'Énéide:

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Ainsi se fane et meurt une fleur nouvelle coupée par le tranchant de la charrue.

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VIRG. En. ix. 435.

"Cui neque fulgor adhuc, necdum sua forma recessit;
Non jam mater alit tellus, viresque ministrat."

Ces fleurs n'ont point encore perdu leur éclat et leur beauté; mais on voit que le sein de la terre qui les a produites, ne les nourrit et ne les soutient plus. VIRG. Æn. xi. 70,

"Jamque faces et saxa volant; furor arma ministrat.”

La fureur fournit des armes, déjà les tisons et les pierres volent de toutes parts. VIRG. En. i. 154.

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