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Préoccupé de cette poésie, et à la vue de cette intelligence fraternelle, l'esprit se livre à des rêves enchanteurs ; il semble que l'on entende une suite de chants mélodieux répéter, en chœurs lointains, les symboles patriotiques des nations réunies!

Manzonia rappelle un souvenir aux enfants de la belle Italie:

"Siam fratelli, siam stretti ad un patto;
Maladetto colui che l' infrange,

Che s' inalza sul fiacco che piange,

Che contrista uno spirto immortal"."

Et la voix de Schiller pénètre les cœurs des nobles rejetons de la vieille Germanie:

"Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!...
Alle Menschen werden Brüder d."

Le Français social écoute Bérangere:

"J'ai vu la Paix descendre sur la terre,
Semant de l'or, des fleurs et des épis;
L'air était calme, et du dieu de la guerre
Elle étouffait les foudres assoupis.

'Ah,' disait-elle, 'égaux par la vaillance,
Français, Anglais, Belge, Russe, ou Germain,
Peuples, formez une sainte alliance,

Et donnez-vous la main !?"

thousand flames reflected from the massive chandeliers and the gas ran up the high arches with magic rapidity. The dazzling lustre of the Gothic hall, the solemn and majestic 'God save the Queen!' the loud sounding of trumpets, the brilliancy and magnificence of the tout ensemble, excited from all a triumphant burst of admiration."-Extrait d'une lettre de l'éditeur insérée dans le journal anglais le Times du 16 juillet 1838.

a Manzoni. Un des littérateurs les plus distingués de l'Italie moderne.

b Traduction: Nous sommes frères, nous sommes liés par un pacte inviolable. Maudit qui le brise; maudit qui s'élève sur le faible qui pleure; maudit qui contriste une intelligence immortelle.

Schiller (Jean-Frédéric-Christophe), né en 1759, mort en 1805. Célèbre poëte allemand.

Traduction: Puissé-je presser dans mes bras des milliers de mortels! un baiser à tout l'univers! tous les hommes sont frères.

• Béranger (Pierre-Jean), né à Paris en 1780. Auteur vivant, et l'un des plus grands poëtes lyriques du dix-neuvième siècle.

Les accents immortels de Byron se font aussi entendre:

"The time is past when sword subdued;

But the heart, and the mind,

And the voice of mankind

Shall arise in communion,

And who shall resist that proud uniona ?”

Je réclame votre indulgence pour cette digression; accusez-moi de folie romantique si vous voulez, mais toute réflexion faite, vous apprécierez, j'en suis sûr, le sentiment d'orgueil dont je suis pénétré. Rappelez-vous donc que, Français, j'éprouve moi-même les bienfaits de la paix, et que mon bonheur a dépendu de l'accueil protecteur et de la généreuse hospitalité de la nation anglaise.

Suivant l'usage, on porta des toasts et des santés. Par un heureux à-propos on porta les santés réunies du duc de Wellington et du maréchal Soult. Il est impossible de dépeindre l'enthousiasme qui accueillit cette noble alliance. Le tonnerre d'applaudissements redoublait encore, lorsque les deux guerriers se levèrent pour répondre à l'assemblée. En un instant, l'émotion et l'attente firent succéder le calme du plus profond silence. Il ne s'effacera jamais de ma mémoire ce moment où, au signal d'un des aldermen, je m'approchai du maréchal Soult pour lui traduire le discours du duc de Wellington. Les paroles d'estime et d'amitié que nous entendîmes alors de la part de ce grand homme touchèrent le cœur du général français, et le vétéran de Napoléon sut reconnaître des sentiments qui font honneur au siècle et que la postérité s'empressera de recueillir.

Ces quatre morceaux ont été recueillis à l'ouverture de l'université de Bruxelles. On les trouvera dans le discours prononcé par le professeur Auguste Baron.

b Avant le banquet, lorsque la noblesse était dans le salon de Guildhall, où se trouvaient le maire, les aldermen, etc., l'interprète s'adressa au duc de Nemours et pria S. A. R. de bien vouloir lui faire l'honneur d'accueillir ses services. "Je considérerais," dit-il, "ce jour le plus beau de ma vie, si, par une traduction fidèle, je pouvais transmettre les sentiments qui existent entre la France et l'Angleterre, et au moyen desquels le bonheur des deux pays semble assuré.' S. A. R. le remercia avec bonté, et ajouta: "Il est bien vrai que tout nous porte à croire que ces deux nations resserreront à jamais les liens de la paix et de l'union."-Journaux anglais.

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Vivement ému le maréchal témoigna sa gratitude par un discours où brillèrent cette mâle éloquence et cette noblesse martiale si naturelle au soldat de l'Empire: "Je suis pénétré," ajouta-t-il, "des sentiments que le duc de Wellington a manifestés. Jamais il n'a existé un homme plus généreux, plus brave et plus honorable que l'illustre général. La nation française a su apprécier le mérite de l'armée anglaise, toute l'Europe sait ce qu'elle vaut ; mais aujourd'hui, ce n'est plus le temps de recourir aux armes, il faut qu'il y ait entre la France et l'Angleterre une alliance perpétuelle." Faisant ensuite allusion à l'hospitalité avec laquelle on le traitait: “Ayant été député, par le roi des Français, au couronnement de Sa Majesté la reine Victoria, = le duc de Wellington s'est empressé de m'accueillir. Ce général s'est montré sur le sol hospitalier de l'Angleterre comme il s'est montré sur le champ de bataille, noble et généreux. J'espère que le noble duc me fournira l'occasion de prendre ma revanche en France et de lui donner par là un témoignage signalé de l'estime que je lui porte." Le maréchal termina son allocution par le toast suivant :

À l'armée anglaise, ses chefs, et surtout au noble, généreux et illustre duc de Wellington."

On ne peut se faire qu'une faible idée des acclamations qui suivirent ce discours. Les vivat de toute cette assemblée, répétés au dehors, se succédaient comme des salves d'artillerie ; l'enthousiasme était au comble, et le bruit assourdissant du gothique Guildhall semblait vouloir proclamer à la capitale britannique que l'Angleterre et la France se donnaient la main pour toujours.

Qu'il en soit ainsi sous la protection divine! Puissent ces deux nations jouir à jamais du bonheur de la paix, en recueillir tous les fruits, et voir fleurir l'agriculture, l'industrie et le commerce; les sciences, les lettres et les arts, ces éléments féconds de leur richesse, de leur puissance et de leur gloire!

Pardonnez cette nouvelle digression; attribuez-la au plaisir et à l'émotion que j'éprouve encore.

TABLE CHRONOLOGIQUE ET ANALYTIQUE DE
L'HISTOIRE DE FRANCE,

pour servir d'explication aux extraits précédents.

LISTE DES ROIS OU MONARQUES DE FRANCE, ET DATE de leur AVÉNEMENT.-SOMMAIRE DES ÉPOQUES.

La Gaule avant et pendant la domination romaine.

Première race.- -Mérovingiens.

Etablissement des nations germaniques et gothiques dans la Gaule.

420. Pharamond.

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567. Chilpéric.

584. Clotaire II, roi de Neustrie. 628. Dagobert.

Maires du Palais. Rois fainé ants. Conquête austrasienne. Charles Martel.

638. Clovis II, à Paris.
656. Clotaire III, ibid.
670. Childéric II.

673. Thierry, roi de Neustrie.
691. Clovis III, idem.
695. Childebert II, idem.
711. Dagobert II, idem.
716. Chilpéric II, idem.
720. Thierry II, seul.
742. Childéric III.

-Carlovingiens.

race carlovingienne. — Éta

blissement des Normands. 877. Louis II (le Bègue). 879. Louis III et Carloman. 884. Charles II (le Gros). 888. Eudes, comte de Paris, roi. 898. Charles III (le Simple). 922. Robert Ier, frère d'Eudes. 923. Raoul, duc de Bourgogne, roi. 936. Louis IV (d'Outre-Mer). 954. Lothaire.

986. Louis V (le Fainéant).

Troisième race.-Capétiens.

Gouvernement féodal et commencement de la race des Capétiens.

987. Hugues Capet. 996. Robert II. 1031. Henri Ier.

1060. Philippe Ier. Première croisade.

1108. Louis VI (le Gros).-Le pouvoir royal se fortifie par l'établissement des communes. 1137. Louis VII (le Jeune).

1180. Philippe II (Auguste).— Le pouvoir s'étend par la conquête. 1223. Louis VIII (Cœur-de-Lion). 1226. Louis IX (saint Louis).— Le pouvoir s'accroît en remplaçant la féodalité par la justice. 1270. Philippe III (le Hardi). 1285. Philippe IV (le Bel).-La couronne recomposée et les assemblées nationales rétablies sous Philippe le Bel.

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