L'hermite de la Guiane, ou Observations sur les moeurs et les usages français au commencement du XIXe siècle, Volume 2

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Pillet aîné, 1816 - France
 

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Popular passages

Page 51 - Qu'on parle mal ou bien du fameux Cardinal, Ma prose ni mes vers n'en diront jamais rien : II m'a fait trop de bien pour en dire du mal, II m'a fait trop de mal pour en dire du bien.
Page 240 - Walker au spectacle qui m'attendait, j'étais aussi loin d'en soupçonner la turpitude que je le suis d'en pouvoir donner l'idée. La partie du faubourg de la Villette la plus voisine de Paris n'est guère composée que de guinguettes, d'auberges, de cabarets, tous plus ou moins remarquables, à l'extérieur, par un air de propreté et même d'élégance. Une seule masure, du plus misérable aspect, interrompt, du côté du canal, une file de maisons bien bâties. C'est là que nous nous arrêtâmes,...
Page 276 - De mes chants imparfaits recueillez l'héritage. Et sauvez de l'oubli quelques-uns de mes vers. « Et vous par qui je meurs, vous à qui je pardonne, Femmes ! vos traits encore à mon œil incertain S'offrent comme un rayon d'automne Ou comme un songe du matin. Doux fantômes ! venez, mon ombre vous demande Un dernier souvenir de douleur et d'amour : Au pied de mon cyprès effeuillez pour offrande Les rosés qui vivent un jour.
Page 93 - ... même des mœurs et des caractères, en un mot, un grand nombre de qualités que la nature réunit si rarement dans une même personne, qu'on compte plus de grands auteurs que de grands comédiens.
Page 211 - N'avoir de l'esprit qu'en saillie, Paraître poli par fierté, Perfide par galanterie, Généreux sans humanité; Sans être aimé se voir...
Page 30 - Pour chasser de sa souvenance L'ami secret, On se donne tant de souffrance Pour peu d'effet : Une si douce fantaisie Toujours revient; En songeant qu'il faut qu'on l'oublie, On s'en souvient.
Page 297 - Le négociant entend lui-même parler si souvent avec mépris de sa profession, qu'il est assez sot pour en rougir; je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un État, ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de grandeur en jouant le rôle d'esclave dans l'antichambre d'un ministre, ou un négociant qui enrichit son pays, donne de son cabinet des ordres à Surate et au Caire, et contribue au bonheur...
Page 240 - J'aurais voulu m'en tenir à ce premier coup d'oeil ; mais, outre qu'il n'était plus en mon pouvoir de rétrograder, je ne pouvais oublier le but et l'objet principal de ma visite, vers lequel j'étais d'ailleurs emporté malgré moi par le flot de canaille dont j'étais obligé de suivre la direction. J'arrive enfin dans ce qu'on appelle le jardin...
Page 211 - J'ouvre les yeux et les oreilles. Observer l'effet d'un pompon Et méconnaître un caractère; Applaudir un joli sermon Et réformer le ministère; Rire d'un projet salutaire Et s'occuper d'une chanson; Immoler les mœurs aux manières, Et le bon sens à des bons mots; Dire gravement des misères Et plaisanter sur des fléaux; Siffler l'air simple d'un héros Et chérir les têtes légères; Se flétrir dans la volupté, S'ennuyer d'un air de gaîté...
Page 241 - C'est à l'extrémité de cette cour, sous un dais formé de vieilles tapisseries, que siège, entre deux tonneaux, l'idole de ce temple impur, digne en tout point de ses adorateurs et du culte qu'ils lui rendent. Pour se faire une idée de l'état de dégradation où peut arriver la nature humaine, il faut avoir vu la mère Radig, coiffée d'un sale bonnet de coton, le regard allumé de vin et d'impudence, la poitrine débraillée, les bras nus, distribuant à droite...

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