« Solage pour terroir. latin solum qui signifie la même chose, Montaigne a fait solage, et les Anglais soil. » Selon Nicot, on dit sol pour signifier le rez-de-chaussée qui est le fondement de toutes structures. >>> Note de Coste sur Montaigne, au licu cité. Solage a signifié aussi ardeur du soleil; mot à regretter. Belle, dis-je, à ce solage, prendre sa source à solidis, quasi solidarius, et que de la soulde (solde) qu'ils prennent, vient qu'ils sont ainsi nommez: comme si les Gaulois, qui n'avoient auparavant ancune habitude avec les Romains, eussent été emprunter de leur langue un nom de leur principale police: de moi, je veux croire que du souldart gaulois vient celuy de soulde, souldoyer et souldoyement parce que nous n'employons le mot de soulde que pour les soldarts, et, si on l'avoit emprunté du latin, il iroit aussi pour toute autre sorte de payement qui se feroit en argent, ce que nous ne pratiquons pas. La solde donc fut ainsi dite, parce que, le souldart s'employant pour son seigneur à la guerre, et méritant quelque récompense, on appela cette récompense soulde ou souldoyement.» EST. PASQUIER, Rech. sur la France, liv. vIII, ch. 2. SOLÉCISER, D. « S'il n'eut tenu qu'à saint Grégoire-le-Grand, nous serions dans le cas des Mahometans, qui en sont réduits, pour toute le ture, à celle de leur Alcoran; car, quel eût été le sort des anciens écri vains, entre les mains d'un homme En ce second sens il vient du latin qui solecisoit par principe de re sol (soleil). c'etait gion, qui s'imaginoit qu'observer les règles de la grammaire, soumettre J. C. à Donat, et qui se crut obligé en conscience de com bler les ruines de l'antiquité? DIDEROT. SOLÉCISME, s. m. Ce mot est gretj doixiguos (soloikismos), forme de Zóλoxo (soloikoi), qui signifie habe tans de la ville de Solos, en y ajoutant la terminaison grecque toμò; (ismos » qui marque imitation. « Solon, ce législateur d'Athènes. vécut, dit l'auteur du Voyageur fræçais, quelque temps à la cour de Ph locyprus, roi de Chypre. La capital de ce prince était située sur des montagnes arides; Solon lui conseilla de la transférer dans une plaine fertile. Son avis fut approuvé, et lui-même se vit chargé de présider à ce change ment. La nouvelle ville retint le nom de son fondateur. Bientôt la richesse et les agrémens du pays y attirerent SOLIDARITÉ, s. f. qualité qui rend solidaire. Ce mot qui manquait à la langue était encore d'un usage douteux en 1787, et ne se trouvait pas dans les dictionnaires. Il y est aujourd'hui, mais marqué d'un astérisque; ce qui indique qu'il n'est pas entièrement naturalisé. SOLIDE. Cet adjectif s'est pris depuis plus de trente ans dans le sens de constant, ferme, inébranlable. C'est un homme solide. SOLIDEMENT, adv. « C'était le plus solidement malhonnête homme qui « Une femme n'a jamais quarante ans. Elle reste à l'âge de trente durant quinze années, c'est son solstice.» HOFFMANN. Notre langue ne peut supporter les métaphores trop hardies; et nous ne sommes plus au temps du zenith de la vertu, du solstice de l'honneur, et de l'apogée de la gloire. » BOUHOURS, les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, Entretien, pag. 51, édit. in-4°, Paris, 1671. SOLUTION, s. f. « Vous me demandez ce qui a fait cette solution de continuité (cette rupture) entre La Fare et Mme de la Sablière. » Me DE SÉVIGNÉ. SOMME, s. f. du latin summa ait paru de long-temps. » SAINT-SI-(somme, le principal, l'essentiel). MON, Hommes illustr. tom. 11. solidité, s. f. Louis XIV avait une si haute idée du jugement de Mme de Maintenon, qu'il lui disait un jour : « On appelle les papes, votre sainteté; les rois, votre majesté; les princes, votre gracieuseté; pour vous, Madame, on devrait vous appeler votre solidité, » SOLITUDE, s. f. « Aux jeunes hommes imprudens et maladvisez la solitude est un dangereux baston. » CHARRON, liv. 1, ch. 50. SOLLICITÉ, ÉE, part. élégant au figuré avec le régime d'une chose matérielle. Les champs sollicités par les mains des Camilles, De leurs dons à l'envi comblaient leurs posses SAINT-LAMBERT, [scurs. SOLOIR. Voyez SOULOIR. SOLSTICE, s. m. du latin solstitium, dont la racine est sol stat On commençait à écrire en 1787 la somme des plaisirs, la somme des malheurs, mais cette locution était taxée d'afféterie, et nous pensons que l'usage en doit être fort réservé. Nous disons dans le discours familier en somme et somme toute dans le sens de enfin, pour abréger, pour en finir. Cette locution se trouve dans Horace, Epitr. 1, v. 106, où, après avoir parlé longuement de l'esprit inconstant des hommes, il ajoute : Ad summam, sapiens uno minor est Jove. « En somme (pour abréger, pour tout dire en un mot), le sage ne voit que Jupiter au-dessus de lui. » C'est, dit M. Dacier, une expression tirée des comptes, lorsqu'on rassemble divers articles pour en faire un total. Ajoutons que l'on trouve ad summam, et même in summá, pour en somme, enfin, en un mot, dans Cicéron. : « Les remarques grammaticales (les remarques grammaticales sur cette pièce qui se trouvent dans cette édition avant les observations de Bret) n'ont point parlé du que de ce vers c'est un pur gallicisme, pour dire si j'étais à votre place. M. l'abbé d'Olivet cite ce vers dans ses Remarques sur Racine; il dit qu'au moyen de l'ellipse cette phrase rentrera dans les règles de la syntaxe ordinaire mais il n'est pas aisé d'imaginer quels mots il faudrait rétablir pour lui donner la régularité qui lui manque. » BRET, Observations sur les Femmes savantes, Euvres de Molière, t. vIII, p. 127, Paris, 1786. Si est pris substantivement dans les exemples suivans: Après plusieurs et divers propos ballottez de si et de non. » NIC. PASQ. liv. vi, lettr. 16. Les si, les car, les contrats sont la porte LA FONTAINE, Belphegor. Quelques si, quelques mais. DESTOUCHES, le Glorieux, act. II, sc. 4. Les si, les mais, les oui, les non DELILLE, la Conversation, ch. u. SIBYLLE, s. f. « Je n'aime point ces bureaux d'esprit présidés par unc sibylle, qui donne le ton, et qui le reçoit à son tour de tous ceux qui environnent son trépied. »PALISSOT. SIÈCLE, s. m. du latin seculum (espace de cent ans ns). Mais souvent enivrés de ces talens flatteurs, « Dans un écrit où Charlemagne se rend compte à lui-même des ch ́ses qu'il voulait proposer au parle ment de 811; je demanderai, dit-il, aux ecclésiastiques ce que signifient ces paroles de l'apôtre : « Nul de ceux qui se destinent au service de Dieu, ne doit se mêler des affaires du sie cle. » Je veux qu'ils m'expliquent c qu'ils entendent quand ils disent qu'ils ont quitté le siècle, et si l'on doit les distinguer des séculiers que parce qu'ils ne sont pas mariés : veux savoir s'ils croient que celui a véritablement quitté le siècle, qu ne songe qu'à augmenter ses biets par toutes sortes de voies; qui r s'étudie qu'à persuader aux simples que la béatitude éternelle dépend & bien qu'on fait aux églises; qui & sert du nom sacré de Dieu, ou de celui de quelque saint, pour eng un testateur imbécille à frustrer so héritiers légitimes, et à les expose par là à devenir coupables de tous crimes que la pauvreté fait comme tre. » Extrait du journal intitule a Réunion, du 31 janvier 1828. SIÉGE, s. m. « A propos de se un fou du temps passé disait : chatgez vos villes de gré à gré, vous épar gnerez vos hommes; il y avait bes de la sagesse à ce discours. » = sÉVIGNÉ. SIEN, SIENNE, pron. possess de troisième personne. Celui, c: qui est à lui. Femme du bon temps où nous somthes Sien s'employait autrefois adjecovement et était quelquefois prevede un; on trouve dans Marot les commandement, pour son comma dement; on lit encore dans l'Etode Molière, act. vi, sc. I. Voulant dans quelque ville emmener avec lui Ainsi ee rang est sien, cette faveur est vienne. On peut encore se servir de ce mot dans cette acception, dans le style badin, et surtout dans le genre marotique. Plus n'est-il ce ruissel où l'été fraîches ondes Doucettement baignaient siens membres délicats. PERQUIN, l'Orage, idylle. Les siens se dit pour signifier ses parens, ses alliés, les partisans, les affidés de quelqu'un, ceux qui sont unis à ses intérêts, les soldats d'un général. C'est en vain que d'Aumale arrête sur ces rives SIEUR, s. m. du latin senior (vieillard) qui nous a donné aussi seigneur dont sieur n'est qu'une contraction. « Pour se convaincre, dit M. Ch. Nodier, de la vérité de cette allégation, qui suppose en effet une contraction très-forte, il suffit de se rappeler que le mot seigneur se trouve écrit dans des papiers anciens, et même dans de vieilles éditions, sous cette forme abbréviative Sieur, qui contient tous les élémens du mot contracté. >> «Ils ne font compte des pauvres femmes, quand ils sont sieurs d'elles,» Quinze Joyes du mariage, ve Joye. SIFFLABLE, adj. qui mérite d'être sifflé. Jadis l'Egypte eut moins de sauterelles, SIFFLER, « verbe dont on connait les nombreux dérivés, et qui dérive lui-même du bruit de l'air comprimé et chassé par une ouverture étroite. Les Latins ont dit d'abord sifilare, qui se lit dans Nonnius Marcellus, et ensuite sibilare. Les Italiens ont sibilare, subbiare, zuffulare, fizchiare, autant d'onomatopées qui caractérisent différens modes de sifflement; les Espagnols, silvar; les Allemands, pfeifen, et les Anglais, plus heureusement encore, whistle. Cat ein anfan? me dis-tu vrai? Tu sai bé, quant ein anfan crie Vou qu'un subló vou qu'un trebi. Il est à remarquer que ce subló du peuple de Bourgogne ressemble beaucoup au subulo de Varron, que celui-ci a employé pour tibicen. Cyrano, acte 1, scène 11 de son Pédant joué, fait dire à Mathieu Gareau: « Ce biau marle qui sublet si finement haut. » CH. NODIER, Опоmatopées françaises. SIFFLERIE, S. f. Voltaire dit en parlant de sa tragédie des Lois de Minos: « J'ai bien peur que les ciseaux de la police n'aient coupé le nez à Minos. Quelques bonnes gens auront substitué des vers honnêtes à des vers un peu hardis, et c'est encore un encouragement à la sifflerie; car vous savez que ces vers si sages sont d'ordinaire fort plats et fort froids. » SIGISBÉ, s. m. ital. sigisbeo, (chuchoteur), parce que s'il est inexcusable en société de se parler à l'oreille, on le tolère cependant à l'égard des personnes entre lesquelles l'usage du pays a consacré une sorte de familiarité. SIGISBEISME, S. m. du mot précédent qui désigne un homme qui rend des soins assidus à une femme, Chamfort a dérivé le substantif sigisbeisme que l'usage ne parait pas voir consacré. «La plupart des liaisons de société, la camaraderie, etc. tout cela est à l'amitié, ce que le sigisbéisme est à l'amour. » SIGNET, s. m. on prononce sinet. C'est un diminutif de signe qu'il paraitrait qu'on aurait prononcé autre fois sine, puisque dans un rondeau Malleville le fait rimer avec mutine ot mine: En vain vous faites la mutine; Ce mot qui désigne aujourd'hui un ruban qui est dans un livre pour marquer une page, a signifié un seing, un cachet. Après l'avoir faict escripre (écrire) aussi net GUILLAUME CRÉTIN, feuillet 73, Paris, 1527. SIGNIFIANCE, s. f. vieux mot pour signification, témoignage. « Ces lettres ont signifiance de douleur. MURET, Commentaires sur les Amours de Ronsard, Paris, 1553. M. de Sévigné, écrivant à sa sœur, emploie ce mot en plaisantant: « On est sûr de votre cœur, mais ce n'est pas toujours assez ; il faut des signifiances.» SIGNIFIANT, E, adj. expressif. L'abbé Féraud croit que ce mot appartient au jargon du commencement du 18e siècle. SILHOUETTE (portrait à la). On appelle ainsi des portraits faits à l'ombre de quelqu'un. C'est M. de Silhouette, contrôleur général des finances, sous Louis xv, qui a donné son nom à ce genre de peinture. « La célébrité du contrôleur général des finances (Silhouette), monté à cette place avec la plus haute réputation, tomba précipitamment. Dès lors tout parut à la silhouette, et son nom ne tarda point à devenir ridicule. Les modes portèrent à dessein une empreinte de sécheresse et de mesquinerie; les surtouts n'avaient point de plis, les culottes point de poches, etc. Les portraits (dits à la silhouette) furent des visages tirés de profil sur du papier noir, d'après l'ombre de la chandelle, sur une feuille de papier blanc. » MERCIER, Tableau de Paris, tome 1. << L'amour tenait peu de place dans son imagination; il n'était là qu'es silhouette. Babiole. SILENCE, s. m. « Une pareille af faire n'est bonne qu'à jeter dans l' bîme du silence. » Mme DE SÉVIGNÉ Racine en a fait un usage bir hardi : Des victimes vous-même interrogez le flanc, Du silence des vents demandez-leur la case. Iphigine. SIMAGRÉE, s. f. du latin simi (singe), ou simulacrum (simulace. image, représentation ). « Chimagrée: mauvaise mine, visage disgracieux, de ohiere, viser ou, selon Barbazan, de malè gratia: ROQUEFORT, Gloss, de la lang, roma Et qui n'adore point de vaines simagrées, N'a ni respect ni foi pour les choses sacrées. MOLIÈRE, Tartufe. SIMPLE, adj. du latin simpl (qui n'est pas composé). Simpler munditiis (simple dans ses habile mens), a dit Horace, Od. v, liv. a Nous nous servons de notre m simple dans le même sens, car nos disons qu'une femme est simple à ses habits, dans sa propreté, pout dire que sa propreté n'est point etediée, recherchée. » Note de M. Da cier, au lieu cité. Simple, sans déguisement, | malice. On a dit de La Fontaine qu'il était aussi simple que les héros de ses Fe bles. était t Le P. Sébastien, carme, plus habile machiniste, et l'hom le plus simple de son temps. Ce faisait dire à M. le Prince, quandi parlait au roi de cet artiste céletr « Cet homme est aussi simple F ses machines. » FONTENELLE. SIMPLE, s. m. Il est plus usité pluriel. Un charlatan disait dans un ma ché: « Mon baume se compose simples; et tant qu'il y aura à simples ici, je n'en partirai pas. » SIMPLESSE, s. f. du latin s plicitas (simplicité, candeur). Mieux vaut la liesse, L'amour et simplesse 1 |